La fin des idéologies a fait sauter les verrous des pensées dogmatiques, mais aussi des valeurs qui les portaient. En politique, la transgression individuelle s’est dangereusement popularisée, rendant indispensables les garde-fous dénoncés par ailleurs comme abus du «politiquement correct».
René Longet, Onex (GE), expert en développement durable, a été neuf ans conseiller national genevois, puis 12 ans conseiller administratif de la Ville d’Onex. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Aller à l’essentiel. Repères pour notre temps. Entretiens avec Sandra Widmer Joly (Bière, Cabédita 2016).
La démocratie suisse, basée sur le consensus et la neutralité, sur l’équilibre des régions, des langues, des partis, a pour terreau favorable la taille de son territoire, qui la rend praticable. Très cadré et ancré dans notre paysage, notre système a forcément certains travers, comme celui de réduire notre champ de vision aux limites de nos frontières et de la pensée dominante. Qu’en pense Dick Marty ?
Dick Marty est ancien procureur du Tessin, conseiller d’État tessinois et conseiller aux États, président de la Commission des droits de l’Homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Il a écrit en 2018 Une certaine idée de la justice, un livre « mémoire ».
L’initiative populaire Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage, qui visait la disparition de la burqa dans l’espace public suisse, vient d’être rejetée, mercredi 27 juin 2018, par le Conseil fédéral. Les cantons -tel le Tessin depuis 2013- restent libres de mettre en place une telle interdiction puisque la gestion de l’espace public relève de chaque canton. Cette décision -qui honore l’esprit confédéral de la Suisse- donne l’occasion au Conseil fédéral de rappeler un principe fondamental qui relève des droits humains: l’interdiction d’obliger une personne à cacher son visage.
Dans le cadre d’une adaptation de l’Ordonnance sur la protection des eaux, la Confédération projette d’augmenter les valeurs limites s’appliquant aux ruisseaux, rivières et lacs pour 26 pesticides sur 38. René Longet, spécialiste des questions environnementales, s’étonne de quelques petites contradictions…
Au fur et à mesure que se rapproche le 4 mars, l’inquiétude se fait sentir devant la perspective d’une votation favorable au No Billag. Les journalistes se mobilisent devant ce qui se traduira nécessairement par une diminution du pluralisme des médias télévisés.
Anja Klug est engagée depuis près de 20 ans au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Elle dirige depuis 2015 le Bureau pour la Suisse et le Liechtenstein de l’organisation. L'avis d'une spécialiste sur la politique suisse d’asile.
Juriste de formation, Anja Klug s’est spécialisée dans les questions liées à l’interprétation de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés ainsi qu’à l’harmonisation européenne du droit d’asile et de la protection des réfugiés.
Année du jardin 2016
Cette campagne est placée sous le patronage du conseiller fédéral Alain Berset, qui a déclaré lors de son lancement: «Dans un espace urbain toujours plus dense, le jardin, précieux lieu de rencontres, est essentiel à notre qualité de vie. C’est un espace de liberté, et réciproquement, un espace qui a besoin de notre liberté pour s’épanouir. Et c’est exactement ce que l’Année du jardin 2016 - Espace de rencontres entend souligner.» De nombreuses activités sont ainsi organisées dans tout le pays pour la préservation et le développement des jardins et des espaces libres. La campagne est soutenu par une centaine d’organisations de défense du patrimone ou de l’environnement, de musées, de facultés, de sociétés d’architecture et par certaines villes, comme la Ville de Sion.
www.anneedujardin2016.ch
Ces dernières années, le Parti démocrate-chrétien (PDC) a beaucoup fait pour escamoter le «C» dans son nom. Ne serait-il pas temps, au contraire, de donner au sigle «chrétien» un nouveau lustre?
La foi doit-elle trouver une résonance en politique ou rester de l’ordre de l’intime? Aucun doute, la parole libératrice du Christ peut être un socle solide sur lequel s'appuie l'engagement face aux injustices.
Quels liens sont souhaitables au XXIe siècle entre l’État et l’Église? Et qu’en est-il en Suisse? À une époque où les confessions font trop souvent la Une pour de mauvaises raisons, la politique ne peut faire l’impasse d’une réflexion poussée.
Cet automne, les Suisses éliront un nouveau Parlement fédéral. S’ensuivra le renouvellement du Conseil fédéral. Les enjeux sont importants; le cours de la politique suisse de ces prochaines années dépend de ces élections. De quoi rappeler aux abstentionnistes leur responsabilité. Décryptage.[1]
«Quoi - des élections en Suisse ? De toute façon, il ne se passe rien chez vous!» Notre pays a une telle réputation de stabilité et de tranquillité, que les étrangers sont parfois étonnés d’apprendre que chez nous aussi, on organise des élections de temps en temps, et que ces élections ont tout de même leur importance. Ces propos relèvent bien sûr d’une vision caricaturale de notre pays, mais s’il est vrai, comme l’a écrit Denis de Rougemont, que «les peuples heureux n’ont pas d’Histoire», il faut reconnaître que la Suisse a et fait peu d’histoire(s). Et que la politique suisse n’est pas propre à soulever les passions.
Vasco Pedrina, exprésident d’Unia, a déclaré à l’occasion des 10 ans du syndicat: «Faire tomber le tabou de la grève a été l’un de nos objectifs. (…) Trente ans de paix sociale avaient causé la fin du militantisme[1].» La graine des grèves a peut-être bien réussi à prendre ; Swissmetal (Reconvilier, 2006), CFF Cargo (Bellinzone, 2010), Novartis (Nyon, 2011), Merck Serono (Genève, 2012), Hôpital de La Providence (Neuchâtel, 2012-2013), Transports publics genevois (2014)... Avec cette question: la paix du travail est-elle en danger?