Fin 2001 - début 2002 : les Suisses débattent avec passion de l'abattage rituel des animaux. Le Conseil fédéral propose en effet de lever l'interdiction de ce mode d'abattage. Face à la levée de bouclier qui s'en suit, le conseiller fédéral Pascal Couchepin renonce en mars 2002 à modifier en ce sens la loi sur la protection des animaux. Pascal Krauthammer revient sur cette affaire en replaçant le débat dans son contexte historique.
La mi-temps des Objectifs du Millénaire de l'ONU pour le développement approche, mais on est encore loin du compte. A ce rythme, on n'arrivera pas à réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici 2015. Les pays industrialisés doivent s'engager plus, notamment la Suisse qui se distingue par son manque de participation et de générosité. Elle aurait tout à y gagner.
Les amis de notre pays s'imaginent souvent que la Suisse est un pays multilingue, habité par un peuple de polyglottes. Parmi les préjugés positifs sur notre pays longtemps - peut-être trop longtemps - idéalisé, figure en bonne place l'idée que tous les Suisses parlent couramment deux, trois, voire quatre langues. La réalité est loin de cette image d'Epinal. Au fond, seuls les Italophones et les Romanches, les minoritaires parmi les minoritaires, incarnent réellement ce mythe : ces périphériques sont les plus suisses des Suisses. Pour les Romands et les Alémaniques, on est loin du compte. Il y a notamment une idée à laquelle seuls les étrangers croient encore : que la majorité des Romands maîtrisent l'allemand. Pourquoi n'est-ce pas le cas ?
Dans une société démocratique, une culture vivante s'entend dans la diversité et le débat. Si elle est le fait de chacun, elle est donc aussi celui de la collectivité, et ce faisant ne peut être confiée aux seules initiatives individuelles et aux lois du marché. Par une politique réfléchie de subventions publiques, l’État doit préserver le patrimoine culturel et encourager le développement de la pensée critique et créative. Réflexions et expérience de Patrice Mugny.