En novembre 2013, une initiative similaire avait été déposée au niveau fédéral, mais avait été largement rejetée lors des votations populaires de juin 2016. Dans un article intitulé Une utopie? Le revenu de base inconditionnel, l'économiste jésuite Étienne Perrot revenait sur l'histoire de cette idée, soutenue par des gens d'origines idéologiques diverses, tant des libéraux que des socialistes. «Outre les simplifications administratives attendues et le dégonflement d'une bureaucratie d’État, le RBI présente d'emblée un triple avantage, expliquait-il: éviter les effets de seuil qui conduisent certains bénéficiaires des prestations sociales à refuser un travail pour ne pas perdre leurs prestations; économiser les contrôles administratifs douteux qui stigmatisent, au point de conduire certains ayants-droit à ne pas tenter les démarches administratives indispensables; permettre à chacun de négocier dans une meilleure position son contrat de travail s'il désire travailler.» Cependant, si «les expériences les plus proches du RBI sont de bon augure, elles ne peuvent pas être généralisées sans précaution, pour une durée indéterminée, à l'ensemble d'un pays industrialisé comme la Suisse. Car inévitables, quoique difficilement calculables, sont les effets systémiques.»
Dans ce contexte, on peut en déduire que la proposition de Bien-Valais permettrait d'expérimenter, dans un cadre plus restreint, et donc plus contrôlable, les bienfaits et les risques de ce nouveau système social. «Il ne s’agit aujourd’hui que d‘adopter le principe du RBI dans la nouvelle Constitution du canton. Sa mise en pratique sera le fruit d’études et d’un long processus politique», déclare le collectif. Reste à savoir si les Valaisans accepteront de se lancer dans l’aventure et et de devenir ainsi un canton-référence pour le reste de la Suisse.