Le Moyen Âge a une expérience particulière de l’invisible; il est même l’inventeur du mot, puisqu’il passe, au XIIIe siècle, du latin invisibilis au français pour désigner ce qui ne se voit pas. Or l’invisible est une qualité récurrente à l’époque médiévale. Elle oppose le monde matériel et temporel que croient dominer les hommes au monde caché, spirituel et éternel qui recouvre la véritable essence des choses.
Olivier Hanne est un historien médiéviste et un islamologue. Il enseigne à l’École de Saint-Cyr. Il a publié une quinzaine d’ouvrages sur l’Islam et le Moyen-Orient. Dernier en date: L’Europe face à l’Islam (Tallandier 2021).
«Le prochain conflit dans la région du Proche-Orient portera sur la question de l’eau» (Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général des Nations Unies, 1992). Alors que le Moyen-Orient regroupe 6 % de la population mondiale, il ne dispose que de 1% des réserves d’eau douce.[1] La ressource est partout surexploitée et inégalement répartie, ce qui génère des conflits entre États et d’importantes tensions intérieures. Où sont les solutions?
Olivier Hanne est historien médiéviste et islamologue. Il a publié une quinzaine d’ouvrages sur l’Islam et le Moyen-Orient. Dernier en date: Les seuils du Moyen-Orient. Histoire des frontières et des territoires (Monaco, Ed. du Rocher 2017, 539 p., avec 149 cartes et schémas).
Si ce sont bien dans les enjeux économiques et diplomatiques que l’on trouve les racines du soutien de l’Occident à l’Arabie saoudite (pays à l’islam des plus intransigeants), c’est par contre sous l’angle doctrinal et historique que doit se comprendre d’abord le positionnement saoudien. Les manoeuvres théologico-politiques du royaume se sont révélées payantes, mais l’arrivée de Daech fait vaciller son assurance.