«Les Talibans ont fait irruption chez nous et ont enlevé mon frère, mon oncle et mon père. C’était il y a deux ans et depuis lors, on n’a plus aucune trace de ma famille. J’ai quitté Kaboul, ma ville, quelques mois plus tard. Je n’étais plus en sécurité, même à l’université, qui avait été la cible d’une série d’attentats.» Dans un reportage poignant, la journaliste Alessia Manzi et les photographes Valeria Mongelli et Hans Lucas rendent visibles ces invisibles qui attendent à la frontière italienne de pouvoir continuer leur route.
Depuis fin avril, l’apparente stabilité de la Colombie s’est vu affecter par une explosion sociale sans précédent dans son histoire. «Apparente stabilité», car pendant des années les médias internationaux se sont focalisés principalement sur les guérillas et les narcotrafiquants, occultant la dégradation des conditions de vie et de l’environnement en Colombie ainsi que la violence systématique utilisée par l’État contre la population. Mais les choses sont en train de changer, un nouveau modèle de fonctionnement se dessine peut-être.
De qui et de quoi parle-t-on? Du rôle de l’artiste dans la société? Du rôle qu’on lui prête ou de l’engagement qu’il se donne à lui-même? «Le métier d’artiste, déclarait Guy Bedos, c’est de faire passer au singulier des émotions plurielles. Nous sommes les haut-parleurs des anonymes.»
Gérald Morin, cinéaste et journaliste, a cofondé à Sion la Fondation Fellini pour le cinéma et a réalisé en 2013 le documentaire Sur les Traces de Fellini. Il a été durant près de dix ans le rédacteur en chef du magazine CultureEnJeu.
Si l’on interroge nos concitoyens déjà avertis sur les minorités menacées en Asie, ils répondront: les Rohingyas et les Ouighours. Quelques autres se souviendront des Montagnards du Vietnam ou des Hmongs du Laos. Mais au-delà? Dans cet article publié in la Lettre de Justice et Paix France (n° 268, mai 2021), Michel Roy, secrétaire général de Caritas Internationalis de 2011 à 2018, a choisi de parler de quatre minorités discriminées qui ne font jamais la une des médias: les Papous d’Indonésie, les Kachins du Myanmar, les Malais de Thaïlande et les Adivasis d’Inde.
Le président des États-Unis a encouragé ce 6 janvier 2021 des émeutes dans la capitale du pays qui ont perturbé le travail des membres du Congrès américain dans l’exercice pacifique de leurs devoirs constitutionnels. La foule a encerclé le Capitole des États-Unis et, ce faisant, a enfermé l’assemblée des législateurs et compromis leur sécurité.
L'avis des éditorialistes d'America, traduction de choisir.
Il a fallu attendre que le réchauffement climatique soit perceptible par monsieur et madame tout-le-monde, en particulier en Occident, pour que les gouvernements prennent la mesure de la catastrophe. Mais l’ont-ils vraiment fait? Pressurisés par les attentes des citoyens et des lobbys économiques, empêtrés dans des croyances idéologiques, les dirigeants ont toujours un train de retard. Pour le philosophe franco-suisse Dominique Bourg, l’heure n’est plus aux consensus ni aux compromis.
Comme à l’époque ottomane, pour la première fois depuis 85 ans, Sainte-Sophie a accueilli à Istanbul, le 24 juillet 2020, la prière musulmane du vendredi. Plus que religieuses à proprement parler, les raisons de cette reconversion en mosquée résultent de motivations politiques nationalistes. Depuis l’été d’ailleurs, les événements qui témoignent des ambitions du président Erdoğan se sont multipliés.
En Hongrie, l’histoire sert aujourd’hui de rampe de lancement à un autoritarisme qui se veut le restaurateur des gloires passées et d’un ordre ethnique rêvé où les Hongrois mèneraient les autres peuples du bassin des Carpates, au nom de la chrétienté occidentale. La refonte récente de la place du parlement et de ses alentours le souligne.
«En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. (…) Il faut estimer comme un bien le moindre mal», écrivait il y a quelque cinq siècles Nicolas Machiavel. Cette affirmation du penseur florentin (1469 - 1527) n’a pas pris une ride. On a pu l’expérimenter quand les Français, en 2002, ont dû prendre parti entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, et aujourd’hui quand les Américains ont fait leur choix entre Joe Biden et Donald Trump.
À trois heures et demie, par une chaude après-midi de la fin juillet, le thermomètre indique quarante-deux degrés. Entre Bari et Foggia, au milieu de champs de tomates coupés en deux par l'autoroute qui traverse la campagne des Pouilles, un jeune Africain soulève une cagette remplie d'or rouge. À côté de lui, deux hommes répètent le même geste comme s'il s'agissait d'un rituel. Avec tendresse et délicatesse, la journaliste et le photographe italiens indépendants Alessia Manzi et Giacomo Sini nous emmènent découvrir le monde aride des migrants au sud de l’Italie.
Il y a 40 ans, le Père Pedro Arrupe instituait le Service jésuite des réfugiés (JRS). D'un petit groupe de travail, celui-ci est devenu une organisation internationale légale, indépendante, présente dans 56 pays et aux Nations Unies, dont le but est d'offrir un soutien humain et pastoral aux réfugiés, au sens large du terme. Composé de jésuites, de religieuses et de laïcs, dont la mobilité constitue une carte de visite, il accompagne ces exilés qui souffrent d'être coupés du monde.
Dans cet article écrit en novembre 2010 pour choisir, et qui garde toute sa pertinence aujourd'hui, Michael S. Gallagher sj, à l'époque représentant du JRS auprès des Nations Unies, parle du monde du JRS, de son histoire, de ses tâches, et surtout de ceux qui le composent, engagés ou réfugiés.
L’histoire des différents pays musulmans au XXe siècle présente de nombreux traits communs: presque partout, que ce soit en Turquie, au Pakistan ou en Indonésie, on observe une tendance à se détourner d’un projet de société sécularisée pour préférer un ordre social déterminé par la religion. Avec des exceptions: les États d’Asie centrale anciennement soviétiques -qui font partie du monde musulman depuis le milieu du VIIIe siècle, soit avant même la Turquie, le Bangladesh, l’Indonésie ou les pays subsahariens- sont pour leur part parvenus à maintenir leur caractère sécularisé en dépit de l’effondrement de l’URSS et malgré un retour en force de l’islam.