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jeudi, 07 janvier 2021 15:09

L'attaque du Capitole, une honte!

Capitole des États-Unis. Image par forcal35 de PixabayLe président des États-Unis a encouragé ce 6 janvier 2021 des émeutes dans la capitale du pays qui ont perturbé le travail des membres du Congrès américain dans l’exercice pacifique de leurs devoirs constitutionnels. La foule a encerclé le Capitole des États-Unis et, ce faisant, a enfermé l’assemblée des législateurs et compromis leur sécurité.
L'avis des éditorialistes d'America, traduction de choisir.

 La foule a fait entrer le drapeau de guerre des États confédérés dans le Capitole des États-Unis, alors même que le Congrès assurait le transfert pacifique du pouvoir à l’échelon suprême du gouvernement américain. La nation tout entière a vu avec horreur des armes dégainées dans la salle de la Chambre des représentants des États-Unis. Plusieurs personnes ont été blessées. Une femme a été touchée par un tir de la police du Capitole. Elle est décédée peu après.

C’est une honte! Cela s’oppose à tout ce que ce pays représente. C’est un danger clair et réel pour son ordre constitutionnel. Cette tentative de perturbation et de destruction du processus démocratique doit profondément révulser tous les Américains et être dénoncée sur toutes les estrades et toutes les tribunes du pays.

Force est de constater que la cause de ces violences est flagrante. Pendant plus de quatre ans, le président Trump a mené une campagne fondée sur la démagogie et la division, attisant les peurs et les préjugés pour son intérêt personnel, tout en sapant les fondations de l’ordre constitutionnel. Il a reçu l’appui d’une armée de sympathisants et de défenseurs, dans les médias et au sein du Parti républicain. Celui-ci a fermé les yeux sur ses pires excès et porte donc une certaine responsabilité dans les évènements d’aujourd’hui. Les extrémistes de droite et les partisans du suprémacisme blanc, qui se sont aujourd’hui rués dans le Capitole, ont répondu à des années d’appels du pied et d’encouragements publics de la part de M. Trump et de ses appuis les plus proches.

Outre la complicité des alliés indéfectibles de M. Trump, tous les chrétiens doivent désormais songer au fait que le nom de Jésus et le mandat de l’Évangile ont été publiquement invoqués par ceux qui défendent non seulement M. Trump, mais également ses tentatives cyniques et destructives de remise en cause des résultats, sans appel, de l’élection présidentielle. Les dégâts causés à la crédibilité du témoignage chrétien sont profonds et laisseront une empreinte durable. Les autorités chrétiennes, parmi lesquelles les évêques catholiques américains, doivent expressément condamner ce détournement de la foi. Et tous les chrétiens se repentir d’avoir laissé les symboles de la foi chrétienne être utilisés au profit de M. Trump.

Et maintenant?

Les tentatives de sanction à l’égard de M. Trump –par l’intermédiaire d’une seconde procédure de destitution, d’une motion de censure ou de toute autre procédure judiciaire– vont inévitablement se heurter, d’une part, aux limites du calendrier du Congrès, compte tenu du peu de temps restant avant l’investiture du 20 janvier et, d’autre part, à l’évaluation attentive du risque qu’une telle tentative envenime encore davantage les divisions que M. Trump continue d’attiser et qui contribuent à en faire un martyr pour certains. Ces inquiétudes sont légitimes, mais le Congrès fait face à un choix plus profond: il doit démontrer que la démocratie américaine peut demander des comptes à ses propres dirigeants quand ils tentent de rejeter la souveraineté du peuple des États-Unis en entravant l’élection d’un nouveau président.

Des responsabilités doivent être engagées. Tout doit être public. Tous les membres du Congrès doivent exprimer un vote sur ce sujet. Mais pour guérir le corps politique, tous les Américains doivent également réfléchir à ce que cet épisode effrayant révèle: la fragilité de notre démocratie, le pouvoir destructeur du mensonge et l’héritage du racisme et du suprémacisme blanc de cette nation qui continue de structurer la vie américaine de bien des façons.

«Cela ne représente pas qui nous sommes», a déclaré le président élu Biden en réponse à ce scandale. Sauf votre respect, M. Biden, ces événements font bien partie de qui nous sommes, et l’Amérique doit reconnaitre ce fait. Néanmoins, il est également vrai que les Américains peuvent trouver le courage de faire face à ce moment ensemble, avec honnêteté et espoir. Nous découvrirons ainsi, une fois de plus, que ce que nous avons de meilleur en nous a le pouvoir de vaincre les pulsions de l’esprit nationaliste.


D'autres commentaires sur la question sont disponibles sur le site d'America, dont un article sur la réaction des autorités catholiques du pays: This has got to stop: Catholic leaders react to Trump supporters’ attack on the Capitol. On peut y lire que l'archevêque José Gomez, président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, a condamné la violence de cette attaque, déclarant dans un communiqué «Ce n'est pas ce que nous sommes en tant qu'Américains», et qu'il a invité à prier pour les membres du Congrès et des forces de l'ordre.

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