Jacques Berset s'est rendu au Salvador ce printemps, pour les élections présidentielles. Il y a trouvé une société peinant à se relever de la guerre civile qui l'a ensanglantée de 1979 à 1992, et une Eglise encore très « polarisée », comme le soulignent les tensions autour du dossier de la canonisation de Mgr Romero.
Bien que plus de deux décennies se soient écoulées depuis la signature des accords de paix de Chapultepec mettant fin à un conflit armé qui a fait près de 100 000 morts, les milieux politiques et certains hiérarques de l'Eglise en sont restés au langage de la « guerre froide » et de ses divisions idéologiques. Ainsi Mgr Romeo Tovar Astorga, évêque de Santa Ana, ose affirmer qu'il y a au moins « deux ou trois marxistes au sein de la Conférence épiscopale salvadorienne ». Il fait allusion non pas à des évêques « gauchistes », mais simplement à des prélats ne partageant pas ses sympathies politiques...
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En novembre 2013, les enclaves kurdes syriennes de Kobane, Afrin et Djézireh ont constitué la Région autonome de Rojava, dans le Kurdistan syrien, sous la férule du Parti de l'Union démocratique (PYD). A partir de là, la branche armée du parti, le YPG, s'est imposée comme la force militaire des Kurdes de Syrie dans presque toutes les zones peuplées par des Kurdes (provinces de Alep, Hassaké et Raqqa).
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Octobre 2014. Sur les trottoirs de la rue principale de Suruç, en Turquie, 200 000 réfugiés de Kobane s'entassent sous la surveillance des patrouilles de la police. Les espaces publics ont été aménagés pour accueillir les tentes destinées aux réfugiés. L'aide humanitaire est organisée et financée par la municipalité kurde de Suruç et par les communes voisines. L'offensive de l'EI sur Kobane (nord de la Syrie, sur la frontière turque), le 16 septembre dernier, a engendré un véritable désastre humanitaire : 100 000 réfugiés ont traversé la frontière au cours d'une seule journée et ils continuent à arriver par centaine.
Malgré son nouveau gouvernement de transition, la République Centrafricaine s'enfonce dans une guerre meurtrière, aux accents confessionnels. La France et l'Union européenne y ont envoyé à la mi-février des soldats supplémentaires. Comment le pays en est-il arrivé là ? Retour sur une histoire mouvementée, marquée depuis 30 ans par une instabilité politique qui nuit au développement.
Instrumentalisation des Eglises par l'Etat, renforcement d'un nationalisme conservateur, disparition progressive des contre-pouvoirs du fait d'un système politique clientéliste : le climat dans lequel se tiendront en avril les élections législatives hongroises est inquiétant.
Derrière la démocratie turque se profile un gouvernement à tendance autoritaire, qui s'attaque aux fondements de la laïcité. L'opposition officielle au Premier ministre Erdogan faisant pâle figure, la rue a pris le relais.
Après la chute du président Morsi, les réfugiés syriens ont été catalogués comme « terroristes » en Egypte, au même titre que tous les membres des Frères musulmans. Selon les estimations du Haut commissariat pour les réfugiés, sur les 4600 Syriens qui ont rejoint l'Italie par mer depuis l'Egypte entre janvier et octobre 2013, plus de 3000 l'ont fait après août. Un chiffre alarmant, indicateur du glissement de la perception des Syriens en Egypte.
La succession des drames humains en Méditerranée a poussé le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à demander aux pays occidentaux d'accorder l'asile à 30 000 réfugiés syriens d'ici la fin 2014. La Suisse a décidé d'en accueillir 500. Des chiffres ridiculement bas au regard des besoins et des efforts disproportionnés des pays limitrophes de la Syrie. L'Europe doit agir pour prévenir une escalade de l'instabilité dans la région.
Abdelfattah Mourou est l'un des principaux artisans de l'islam politique en Tunisie. Cet avocat a cofondé Ennahda en 1981, avec Rached Ghannouchi. Il est aujourd'hui vice-président du mouvement politique, dont il commente l'expérience au pouvoir.
Abdelfattah Mourou nous reçoit dans sa villa cossue de la Marsa, non loin de Tunis, où il vit avec toute sa famille. Sa fille, non voilée, nous accueille. Elle vient de fonder un fonds de placement en finance islamique. Le cadre familial reste très éloigné des clichés véhiculés sur les islamistes.
Pierre Desorgues : Ennahda a dirigé le gouvernement pendant près de deux ans. Cette expérience est perçue de manière très négative par une majorité de Tunisiens. Comment expliquez-vous cet échec ?
L'incertitude reste totale en Tunisie. Le parti islamiste Ennahda, aux affaires depuis deux ans, s'était engagé à quitter le pouvoir avant la fin du mois d'octobre. Mais il refuse pour l'instant de céder. Un nouveau gouvernement, composé essentiellement de technocrates, devrait prendre le relais, avec pour objectif de redresser la situation économique.
La question de l'accaparement des terres indigènes par des entreprises étrangères reveillent les conflits autour de l'accès à la terre. Ces luttes ont été présentes presque partout et au long de l'histoire, avec cette question centrale : à qui appartient la terre ? Retour sur l'ensignement social de l'Eglise à propos de la propriété privée, avec un exemple de terrain : l'Afrique du Sud.
A deux reprises, cette année, j'ai fonctionné comme observateur de votations au Zimbabwe : une première fois lors de la consultation populaire pour une nouvelle constitution et plus récemment lors des élections générales. Pour cette dernière occasion, j'étais l'un des 2700 collaborateur/trices mobilisés par Justitia et Pax (la commission pour la justice et la paix).