Au matin du 24 février, le président Poutine annonce l’ouverture des hostilités contre l’Ukraine (pardon, «des mesures de protection pour les populations»). Dans les minutes qui suivent, les missiles de croisière prennent la direction des villes du pays. Surprise dans les médias européens. Bon, le président Biden annonçait l’invasion depuis des semaines («mais vous savez les Américains, l’Irak…»). Les télévisions, les médias et Internet montraient déjà des photos de blindés, de lance-roquettes, d’avions, de camions, on annonçait même l’arrivée d’hôpitaux de campagne et de réserves de sang, les préparatifs classiques d’une opération d’envergure («mais vous savez, Poutine, le bluff…, il ne le fera jamais...»). Pourtant...
Il est favorable à l’abandon du célibat des prêtres et à l’accession des femmes au sacerdoce. Historien de l’Église, ex-rédacteur en chef de la revue choisir et collaborateur actuel, Jean-Blaise Fellay sj porte un regard critique sur l’Église. Il a répondu sans détour aux questions de Laure Lugon du journal Le Temps sur le tabou de la sexualité, la misogynie et la culture du secret qui entoure l’homosexualité au sein de l’Église. Un article à lire dans son intégralité sur le site des Jésuites de Suisse (en cliquant ici) et sur celui du Temps.
Jean-Blaise Fellay sj se souvient d’un conseil de rédaction de la revue choisir dans les années 70. La Covid-19 était encore loin. Pourtant les réflexions autour de notre relation au corps -bien que très différentes- étaient déjà au centre de toutes les attentions. «Nous étions dans la mouvance de mai 68. Le conseil était constitué majoritairement par de jeunes universitaires, doctorants ou assistants de hautes écoles. Les débats étaient passionnés et faisaient le désespoir du secrétaire de rédaction qui, de temps en temps, lançait: «Messieurs, le prochain numéro!» Ce rappel à l’ordre nous consternait, nous étions en train de refaire le monde et nous étions tout proches d’y parvenir. Il fallait changer l’Homme et la Société, et pour cela commencer au début. «Il faut habiter son corps», décréta l’un de nous, un théologien.
Stupéfaction dans les chaumières helvétiques de voir, dans le pays de la prudence, de la pharmacie et de l’hygiénisme, la nécessité de cloîtrer tous les habitants pendant des semaines à cause d’un virus minuscule venu d’une Chine lointaine. «Retour au Moyen Âge», gémit-on.
Oui, retournons au Moyen Âge. La peste noire (1347-1352), venue elle aussi des steppes de l’Asie Centrale, a tué pas loin de la moitié de la population européenne en cinq ans. Puis des retours réguliers jusqu’à la fin du XIXe siècle ont décimé et troublé en profondeur la civilisation européenne. Deuils familiaux, récession économique, troubles sociaux, conflits religieux s’en sont suivis. On peut même y voir une des causes du schisme protestant du XVIe siècle.
Le pape a donné ses chaussures lors de la Marche Mondiale pour le Climat à Paris. Le pape François a introduit dans le débat public la question du cléricalisme. Il y voit une dérive majeure pour l’Église. Dès son intronisation, à sa première prise de parole, il donne le ton par un «bonsoir». Pas de grande invocation doctrinale ou religieuse, simplement la salutation d’un voisin à son voisin. Autre modification significative, les souliers noirs, des souliers de tous les jours, pas des pantoufles blanches, ni des mules pontificales. Il réside à Ste-Marthe, où il avait logé comme cardinal de passage, pas au palais du Vatican. Il mange dans le réfectoire commun, à la grande surprise des hôtes visiteurs. Rompre avec le faste, le cérémonial, l’évêque de Rome se veut près de son peuple, de la vie ordinaire. Il croit que c’est une dimension fondamentale de l’Évangile.