De l’époque préconciliaire à celle de la société liquide, choisir a accueilli «toute valeur spirituelle authentique dans la fidélité à notre foi», en présentant et discernant avec un regard bienveillant et critique le surgissement des nouvelles manières d’habiter notre monde. Les bouleversements sociologiques, religieux et spirituels ont été décrits et analysés. Les questions soulevées ont fait l’objet d’un discernement pour mieux comprendre et donner des outils au lecteur afin qu’il puisse se situer et décider en conscience.
À l’heure où la revue met la clef sous le paillasson, revenons de façon certes partielle et lacunaire mais néanmoins fidèle et cohérente sur la manière dont elle a traité la question de la spiritualité et de son rapport au religieux et à la société. Comment a-t-elle répondu aux questions et aux défis de l’époque? Cette relecture nous invitera à rebondir pour envisager l’avenir du religieux et du spirituel dans des conditions sociétales qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’époque à laquelle choisir a vu le jour!
Années 60, Nostra Aetate
Outre la présentation des trésors de la tradition chrétienne,[1] la revue a dès le début porté son attention aux méthodes orientales de méditation[2] et aux rapports entre la psychologie et la spiritualité.[3] Fidèle à l’orientation donnée par Nostra Aetate -la déclaration du concile Vatican II sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes (1965)- une ouverture à l’altérité et à ses aspects déconcertants a eu lieu. La revue, loin de rejeter «rien de ce qui est vrai et saint dans les religions orientales», a cherché au contraire à discerner «un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes»[4].
«On se propose donc d’esquisser une attitude spirituelle proprement chrétienne qui assume le meilleur des valeurs asiatiques; il s’agit de vivre la spiritualité chrétienne en lui intégrant la sorte de dimension intérieure et contemplative propre aux religions non chrétiennes de l’Asie.»[5] L’intériorité hindoue est ici entendue comme «un appel à purifier et intérioriser notre foi », tout en veillant à sortir d’une perspective gnostique par « un élan caritatif, à l’Autre divin, au Dieu personnel révélé dans le Christ». Un projet qui est déjà en résonnance avec l’invitation en 2018 du pape François à ne pas tomber dans le pélagianisme et le gnosticisme[6].
Années 70, une spiritualité engagée
Le décret «Foi et Justice» de la 32e Congrégation générale de la Compagnie de Jésus de 1972 a réorienté le travail apostolique des jésuites dans le monde. Les persécutions des régimes d’extrême-droite d’Amérique latine sont rapportées[7]. Dans un contexte de guerre froide, la radicalité de l’engagement social et politique de la théologie de la libération, provoquant les condamnations romaines que l’on sait, fait les titres d’articles de la revue, tel Les paroles du Christ sont aussi révolutionnaires que celles de Marx.[8]
Les années 70 sont pour choisir synonymes d’une spiritualité engagée aux côtés des plus pauvres. Le jésuite Albert Longchamp rapporte, dans le style clair, alerte et sans compromissions qu’on lui connaît, les enjeux et débats de la conférence épiscopale de Puebla (1979)[9]. Se profile, en arrière-fond, la méditation des deux étendards des Exercices spirituels où s’affrontent les forces du Christ et celles de l’ennemi de la nature humaine: le Seigneur choisit et envoie en mission ses disciples invités à se conformer à son image pour répandre son royaume de justice et de miséricorde.
Années 80, sectes et New Age
Devenue un phénomène des années 80, qui trouvera dans la tragédie du Temple solaire son apogée, la propagation des sectes inquiète l’opinion publique: choisir s’en fait l’écho dans plusieurs articles[10]. Le phénomène sectaire est analysé avec clairvoyance, en rappelant les bases d’un bon discernement évangélique. Est relevé combien les sectes, dans une période déjà marquée par la perte des repères religieux, s’infiltrent dans le tissu social. L’irréductible dimension religieuse et spirituelle -fût-elle déviée et perverse- de l’homme demeure.
De l’autre côté du balancier, ressurgit un paganisme anti-chrétien sur lequel la tendance New Age va surfer, note Jean-François Mayer:[11] communion avec la Terre-Mère Nature, culte du corps, retour du Sacré, polythéisme ne sont que quelques traits de ce mouvement. Autre contestation du christianisme, mais cette fois du côté laïque et rationaliste: celle des mouvements athées et anticléricaux qui voient la religion comme l’obstacle principal à l’émancipation de la pensée. À leurs yeux, elle nie la vie en mettant l’accent sur l’au-delà.
Années 90, multi appartenance
Les sociétés modernes vivent et s’organisent hors de l’emprise de la religion. La sécularisation se manifeste notamment par la privatisation et la désinstitutionalisation de la religion, convoquant ainsi le sujet, pour la première fois de l’histoire, à évoluer, vivre et mourir dans un monde désenchanté.[12] Avec la chute du mur de Berlin (1989) s’ouvre l’ère du néolibéralisme individualiste et utilitariste qui va, à terme, faire du religieux lui-même un objet du marché.
À côté du développement de la théologie des religions que la rencontre d’Assise (1986) promulgue et dont la revue rapporte les enjeux et débats (exclusivisme, inclusivisme, pluralisme), choisir prend acte de ce changement de paradigme qui inclut le pluralisme religieux de nos sociétés. Désormais le sujet n’est plus porté par une tradition religieuse communautaire séculaire sur laquelle il pouvait se reposer et en laquelle il trouvait des repères à ses questions existentielles. Il est convoqué à se situer individuellement dans un marché du religieux qui va en s’amplifiant. La «fatigue d’être soi»[13] -prix à payer à l’impératif d’autonomie et d’accomplissement de soi- le menace, car il doit se construire à partir de lui-même pour créer un sens à sa vie. Il est à la fois le pourvoyeur de sens et le répondant de son système de valeurs. Quelle religion, mais plus encore quelle spiritualité de plus en plus déconnectée de son arrière-plan religieux, va-t-elle répondre le mieux à sa quête individuelle existentielle?
Les années 1990 inaugurent ce que Zigmunt Baumann appellera la société liquide,[14] qui donne le primat aux relations, à la communication dans une logique de réseau, en contraste avec une société solide qui privilégiait l’institutionnel et la stabilité socio-géographique. Au niveau socio-religieux, cela se traduit notamment par le primat de la spiritualité, même athée, sur la religion[15] dans un contexte de multi-appartenance, de métissage et de bricolage du religieux. La revue s’en fait l’écho dans plusieurs articles,[16] en fournissant des repères pour, sans confusion ni séparation, donner à ses lecteurs les moyens de se faire une opinion.
Le XXIe siècle et le spirituel hors religions
À partir des années 2010, plusieurs articles[17] présentent diverses voies de méditation et proposent un discernement[18] dans un contexte de plus en plus marqué par le pluralisme des voies spirituelles. Sont exposés les critères d’une authentique voie spirituelle dans la perspective occidentale chrétienne. En effet, dans un contexte où les voies orientales sont mésinterprétées et où le bricolage religieux et la multi-appartenance font régner dans les esprits une confusion regrettable, il apparaît important à la revue de distinguer pour mieux mettre en dialogue et unir. Ainsi, Yvan Mudry, dans un article clair et synthétique,[19] décrit-il avec justesse et finesse ce qui advient à celui qui s’engage sur la voie mystique chrétienne.
Par ailleurs choisir, qui place l’homme au centre et dont l’intérêt pour la psychologie des profondeurs ne s’est jamais démenti, interroge la vision réductionniste utilitariste[20] et distingue, sans les séparer, les domaines de la psychologie et de la spiritualité, du psychisme et de l’esprit.[21]
Reste que pour la majorité de nos contemporains, le spiritual but not religious (SBNR) semble signer la dissolution des appartenances religieuses. Selon une étude récente,[22] le phénomène va en s’accentuant. En effet chaque nouvelle génération est un peu moins religieuse que la précédente. Le believing without belonging est lui-même remis en question puisque les spiritualités holistiques, contrairement à une autre idée reçue, ne reprennent pas le terrain perdu par les religions instituées.
La spiritualité éclairée par la foi chrétienne se trouve ainsi mise au défi de nouvelles pratiques inédites. Certains avancent même, comme le rapporte Jean-François Mayer dans son dernier article,[23] que «la religion est une excroissance parasitaire qui vit de la spiritualité et non le contraire»[24]. Cette permutation majeure est à prendre en compte. En effet, si des spiritualités (franciscaine, jésuite, carmélitaine, d’Action catholique, etc.) existent au sein même de la religion, désormais, pour nos contemporains, c’est l’inverse: les religions sont perçues comme des modalités particulières de ce phénomène plus large et originel qu’est la spiritualité.
Quid du référentiel chrétien?
Ainsi l’exculturation du christianisme[25] provoque l’effondrement du référentiel chrétien et génère un univers religieux et spirituel flottant et flou. La désinstitutionalisation du religieux, la mondialisation et le brassage des populations, ainsi que la perte de la mémoire religieuse engendrée par la crise de la transmission ouvrent le champ a un marché lucratif: gourous et charlatans de toutes obédiences ne se privent pas de s’en faire des choux gras. Les «décrochés» (génération 2000), contrairement aux décrocheurs (génération 1968), ne peuvent même plus se situer face au référentiel chrétien. Leur combat n’est pas de sortir de la religion mais bien de trouver une spiritualité qui tienne la route en temps de crise.
En effet, les nouvelles spiritualités-croyances qui cherchent aux carrefours du développement personnel et des spiritualités holistiques l’harmonie à tout prix sont surtout adaptées aux temps calmes. Souvent marquées par un subjectivisme narcissique associé à un nouveau quiétisme, elles ne font pas droit à l’altérité, parfois rugueuse, de l’expérience spirituelle authentique qui déplace, transforme et ouvre à l’Universel. Ces nouvelles spiritualités se réfèrent-elles à l’Infini ou restent-elles cantonnées dans le confort du petit moi?
Notons enfin que la religion est un pan essentiel de toute culture. Comme le rappelle Edouard Herriot, « la culture, c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié». Heureux oubli qui, paradoxalement, met en lumière le langage religieux qui nous constitue et nous façonne plus qu’on ne le croit. Qu’il soit reconnu ou non, codifié par l’expérience spirituelle chrétienne, ce langage parle à toute personne qui se reconnaît dans la culture occidentale. Les catégories chrétiennes (Dieu, incarnation, personne, relation, amour, etc.) façonnent notre manière d’appréhender l’indicible. Le brassage des cultures et des religions –objet du dialogue interreligieux et interspirituel– permet même d’en percevoir la richesse et la force. Combien de méditants n’ont-ils pas redécouvert leurs sources chrétiennes en passant par l’altérité de la pratique du zen?
La place du mystique
Intimement liées, religion et spiritualité sont toutefois à distinguer: si la spiritualité déploie et intensifie existentiellement la voie religieuse, elle l’outrepasse aussi. Le mystique en témoigne: usant du langage -traités spirituels, correspondances, journaux, etc.-, il s’affranchit de ses limites pour entrer dans le Silence parlant, la Ténèbre lumineuse. Seul l’oxymore en définitive trouve grâce à ses yeux pour transcrire, un tant soit peu, son expérience de l’Indicible. Transformé, il est déplacé par l’Infini qui l’investit. Heureusement blessé, tel le marcheur, il va toujours plus loin ne trouvant sa demeure que dans l’Amour. Sa rencontre pascale avec l’Hôte intérieur le dépouille. Tombé en terre, tel le grain de blé, il porte beaucoup de fruits.[26]
«Le chrétien du XXIe siècle sera mystique ou il ne sera pas»[27], s’exclamait au siècle dernier déjà le théologien Karl Rahner. Cette expérience de la sainteté «de Dieu qui ne peut d’aucune façon être confondu avec quoi que ce soit d’autre quand Il se fait proche ainsi lui-même dans sa grâce» est radicale[28]. Elle l’engendre à l’Amour de Dieu et du monde.
Cantique spirituel n° 5 de Jean-Joseph Surin
Je veux aller courir parmi le monde,
Où je vivrai comme un enfant perdu;
J’ai pris l’humeur d’une âme vagabonde,
Après avoir tout mon bien dépendu.
Ce m’est tout un que je vive ou je meure,
Il me suffit que l’Amour me demeure.
Déchu d’honneur, d’amis et de finance,
Amour, je suis réduit à ta merci,
Je ne puis plus mettre mon espérance,
Qu’au seul plaisir d’être à toi sans souci.
Ce m’est tout un...
Pauvre et content j’irai chercher fortune,
Par un chemin que je n’ai jamais su;
J’ai pour logis la Campagne commune,
Où je serai toujours le bien reçu.
Ce m’est tout un…
Si de la mer je touche le rivage,
Et que l’amour d’y voguer m’ait permis,
Dans un vaisseau sans voile et sans cordage,
J’irai partout malgré mes ennemis.
Ce m’est tout un…
J’aime bien mieux souffrir l’injuste blâme
De ces prudents qui craignent de périr;
Qu’en conservant trop chèrement mon âme
Ne rien risquer et ne rien conquérir.
Ce m’est tout un…
Dans ce profond d’Amour inexplicable,
Mille secrets à mon cœur sont ouverts;
Et du plus secret d’un Enfer effroyable,
Viennent sur moi mille monstres divers.
Ce m’est tout un…
Mais faudra-t-il que ma bouche décrive
Le grand abîme où je suis descendu;
C’est un état qui n’a ni fond, ni rive,
Et de bien peu je serai entendu.
Ce m’est tout un…
Au revenir de cet heureux naufrage
Je veux parler à la face des Rois,
Je veux paraître en ce monde un sauvage,
Et mépriser les plus sévères lois.
Ce m’est tout un…
Je ne veux plus qu’imiter la folie
De ce Jésus, qui sur la Croix un jour,
Pour son plaisir perdit honneur et vie,
Délaissant tout pour sauver son Amour.
Ce m’est tout un que je vive ou je meure,
Il me suffit que l’Amour me demeure.
[1] Hilaire Duesberg, «Itinéraire vers la contemplation», in choisir n° 53, mars 1964, pp. 17-19 et Albert-M. Besnard, «En moi une prière pour le Dieu de ma vie», in choisir n° 156, novembre 1972, pp. 25-28.
[2] Jean-Bernard Simon-Vermot, «Expérience chrétienne et intériorité orientale», in choisir, n° 114, avril 1969, pp. 19-21 et Maurice Maupilier, «Yoga et prière chrétienne», in choisir n° 171, mars 1974, pp. 3-12.
[3] Paule Telorvech, «Carl Gustav Jung, franc-tireur de la spiritualité», in choisir n° 131, septembre 1970, pp. 24-27.
[4] Nostra aetate, Rome 1965, n° 2.
[5] Jean-Bernard Simon-Vermot, op. cit.
[6] Pape François, exhortation apostolique Gaudete et Exultate, Rome, 19 mars 2018.
[7] James R. Brockman, traduction: Jan Spoorenberg, «Persécution au Salvador», in choisir n° 214, octobre 1977, pp. 7-10.
[8] Felix Lacambre, interview d’Ernesto Cardenal, «Les paroles du Christ sont aussi révolutionnaires que celles de Marx», in choisir n° 227, novembre 1978, pp. 22-24.
[9] Albert Longchamp, «L’Église d’Amérique latine devant son destin», in choisir n° 230, février 1979, pp. 4-8, et «Une Église appelée au courage», in choisir n° 232, avril 1979, pp. 4-8.
[10] Albert Longchamp, «L’offensive des sectes I et II», in choisir n° 282 et 283, juin et juillet 1983, pp. 5-10 et 5-12, et Jean-François Mayer, «Sectes et politique», in choisir n° 289, janvier 1984, pp. 8-12.
[11] Jean-François Mayer, «Le retour des dieux», in choisir n° 293, mai 1984, pp. 5-10, et «Les mouvements athées», in choisir n° 295-296, juillet-août 1984, pp. 17-21.
[12] Jean-Louis Schlegel, «Christianisme, la dernière des religions», recension du livre de Marcel Gauchet, Le désenchantement du monde. Une histoire politique de la religion, Gallimard, Paris 1985, in choisir n° 314, février 1986, pp. 20-21.
[13] Alain Ehrenberg, La fatigue d’être soi. Dépression et société, Odile Jacob, Paris 1998, 320 p.
[14] Zigmunt Bauman, Liquid Modernity, Cambridge, Polity Press 2000, 240 p.
[15] Luc Ruedin, Mystique de fusion ou d’union?, in choisir n° 566, février 2007, pp. 16-19.
[16] Luc Ruedin, «Identité chrétienne et bouddhisme», in choisir n° 470, février 1999, p. 39; Thierry Schelling, «Appartenance multiple», in choisir n° 555, mars 2006, pp. 13-16; Stjepan Kusar, Quête spirituelle postmoderne, in choisir, n° 566, février 2007, pp. 9-11; Roland J. Campiche, La révolution religieuse de 68, in choisir n° 581, mai 2008, pp. 15-18; et Albert Longchamp, Le christianisme recomposé, in choisir n° 612, décembre 2010, pp. 18-21.
[17] Patrick Afchain, La méditation zen, in choisir n° 631-632, juillet-août 2012, pp. 16-19, et Jacques de Coulon, La méditation dans la tradition occidentale, in choisir n° 649, janvier 2014, pp. 9-12.
[18] Lucienne Bittar, De la pleine conscience à Dieu, in choisir n° 689, octobre 2018, pp. 45-47.
[19] Yvan Mudry, Du faux soi au vrai soi, in choisir n° 625, janvier 2012, pp. 9-12.
[20] Emmanuel Schwab, Dieu et la construction de l’être, in choisir n° 681, octobre 2016, pp. 40-43.
[21] Raphaël Broquet, L’inconscient, fenêtre sur la Source, in choisir n° 686, janvier 2018, pp. 18-20.
[22] Jörg Stolz, Jeremy Senn, «Des générations à la foi décroissante: religion et sécularisation en Suisse 1930-2020», in Social Change in Switzerland n° 27, Lausanne, novembre 2021.
[23] Jean-François Mayer, La spiritualité sans attache religieuse, in choisir n° 704, juillet 2022, pp. 22-25.
[24] Martin Frischknecht, «Spiritualität für Ungläubige», in Spuren n° 100, Winterthur 2011, pp. 30-34.
[25] Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien, Seuil, Paris 2018, 288 p.
[26] Cf. Jean-Joseph Surin, Cantique spirituel n° V (1657). Voir ci-dessus.
[27] Cf. Karl Rahner, «Spiritualité antique et nouvelle», in Écrits théologiques, t. I à XII, Paris, DDB 1959-1970.
[28] Karl Rahner, Discours d’Ignace aux jésuites d’aujourd’hui, Paris, Le Centurion 1983, 76 p.