Dans le monde professionnel, on fait de plus en plus appel à la spiritualité. Mais est-ce pertinent ? Ne risque-t-on pas la récupération économique d'une aspiration humaine fondamentale ? Jean-Claude Huot, aumônier dans le monde du travail, s'interroge.
Il y a 100 ans, le 15 janvier 1914, naissait Esther Hillesum (dite Etty) à Hilversum, aux Pays-Bas. Dès la première publication de son journal (1941- 1943), en 1981,[1] Etty est devenue une source d'inspiration pour nos contemporains. Pour quelles raisons le journal intime de cette jeune femme juive, exterminée par les nazis à Auschwitz en 1943, touche-t-il tant les cœurs ? Et pourquoi attire-t-il l'attention de certains jésuites ?[2]
« L'argent nuit grandement à votre identité. » Jamais on ne verra cette phrase sur des billets de banque. Pourtant une telle mise en garde se justifierait, car l'argent peut faire tourner les têtes et fragiliser les liens. La tradition, du reste, s'est toujours méfiée de la richesse, se montrant même très dure envers les possédants.
Les lettres pastorales de Paul contiennent de véritables perles. Ainsi pour la première épître à Timothée, qui explique au chapitre 6 pourquoi l'argent et la richesse, deux termes équivalents dans ce contexte, sont dangereux. Que dit l'apôtre des païens qui vise, d'une part, « ceux qui veulent amasser des richesses » (v. 9) et, de l'autre, les « riches de ce monde » (v. 17) ? Que l'assoiffé de biens tombe « dans une foule de convoitises insensées et funestes » et que le nanti risque de « juger de haut » et de « placer sa confiance en des richesses précaires ». Autrement dit, la personne court à sa perte, soit parce que son désir est pris dans un piège, soit parce qu'elle fait fausse route en ayant une trop haute idée d'elle-même et de la sécurité procurée par l'avoir.
A une époque où tout va toujours plus vite et où les individus se projettent à l'extérieur, dans des mondes numériques, la méditation répond à un besoin profond de retrouver ce « ciel intérieur » dont parle le poète Franciscain Angélus Silesius : « Où cours-tu, ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? » Communément apparentée à la tradition orientale, la méditation trouve aussi source en Occident.
La délégation suisse romande aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Rio a été marquée par une forte présence de jeunes valaisans. Pierre Pistoletti a recueilli les témoignages de deux d'entre eux.
En 1984, à l'occasion de l'année sainte de la Rédemption, Jean Paul II célébrait sur la place Saint-Pierre au Vatican, la Rencontre internationale de la jeunesse. Un an plus tard, il annonçait la création des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).
Depuis, tous les deux ou trois ans, une ville est choisie pour recevoir les JMJ. Cet été, les 28e JMJ ont eu lieu à Rio.
L'être humain est un étrange animal. Il vit, c'est une évidence, mais en plus il se pose inévitablement des questions cruciales, ce qui peut faire son bonheur mais fait souvent son tourment. Quel est le sens ultime de tout cela ? La naissance, la vie, la mort ? Comment vivre heureux - au moins de temps en temps - entre une vie qu'on n'a pas choisie et une mort dont nous ne savons ni le jour ni l'heure ?
La course au bonheur présent est devenue un impératif, sur un chemin pavé de stoïcisme, de bouddhisme et de freudisme, où le bonheur céleste éternel ne convainc plus. Mais y a-t-il vraiment séparation entre « bonheur psychologique » et « bonheur spirituel » ? Le dualisme est une tentation. La confusion des plans en est une autre.
Ignace de Loyola n'est pas un théoricien du bonheur, mais plutôt un praticien qui propose des règles de discernement pour arriver au bonheur intérieur, à la « consolation ». Un état qui indique que nous sommes sur le bon chemin, en accord avec le projet de Dieu, en conscience et en liberté et avec la certitude d'être aimé et reconnu.
Croire et espérer est le destin de l’être humain, qui a toujours préféré le faire en groupe. Depuis des millénaires, les religions ont créé des rites, des croyances et des identités pour rassembler les êtres. Si notre rapport au sacré et à la spiritualité a fortement évolué au cours du temps, notre besoin de croire, et maintenant de choisir, est resté intact. Cela dit, le retour actuel vers le religieux apparaît également comme un puissant phénomène réactionnel face aux métissages culturels et à la globalisation, perçus comme autant de menaces identitaires. (1) En octobre 2013, la 46esession des Rencontres Internationales de Genève a mis en vedette la thématique sous l’intitulé « Le religieux d’aujourd’hui ». Compte-rendu de ces conférences. (photo : Matthieu Ricard et Nicolas Buttet)
Le Conseil de Paris a voté à l’unanimité l’attribution à une rue du 15e arrondissement du nom de la religieuse orthodoxe Marie Skobtsov. Membre de la résistance française, elle a été gazée en 1945 par les nazis pour avoir sauvé des juifs. Elle a été canonisée en 2004 par l’Eglise orthodoxe.
La rue en forme de boucle est projetée dans le cadre de l’aménagement du secteur situé entre la rue des Entrepreneurs et la rue de l’Eglise et débouchera entre les entre les n° 84 et 88 de la rue de Lourmel, juste en face du n° 77 où, en 1935, Mère Skobtsov avait installé son foyer d’accueil, devenu un des grands centres de l’organisation de l’immigration russe en France.
Pour en savoir plus sur la vie et la spiritualité de cette femme hors du commun, découvrez dans le document PDF ci-dessous, le très bel article de Jerry Ryan, réalisé pour la revue choisir au moment de la canonisation de Mère Marie.