L'automne a toujours été ma saison préférée, aussi loin que remontent mes souvenirs d'enfant. Peut-être parce que je suis né à la fin d'un mois de septembre, et que ce mois est précisément celui du lent (ou brusque) glissement d'une saison vers une autre, certes plus sombre et intérieure, mais avec un ultime pavoisement de couleurs qui m'émeut chaque année davantage. Oh! Je le sais, le réchauffement climatique, dont on nous parle depuis plus de vingt ans déjà, montre aujourd'hui des signes visibles de son influence en général, sur le niveau de l'eau des océans et le recul des glaciers, ainsi que sur la faune et la flore. Mais ce "bon vieux temps" révolu n'était pas non plus toujours "bon" et les générations précédentes pourraient en témoigner.
Née à Saint-Prex et décédée à Prilly le 13 novembre 1965, Catherine Colomb avait perdu sa mère à l'âge de cinq ans. (Cette "enfance blessée" selon Gustave Roud). Après des études classiques à Lausanne et une licence ès lettres, elle effectue des stages en Allemagne, en Angleterre et à Paris. Puis, c'est son mariage et la naissance de ses deux fils en 1923 et 1929. Elle écrit à la dérobée, lorsque ses enfants sont à l'école, et elle publie un premier roman, intitulé Pile ou Face en 1934, mais son œuvre débute véritablement avec Châteaux en enfance (1945), Les Esprits de la terre (1953), puis Le Temps des anges (1962).
Catherine Colomb
Une avant-garde inaperçue
Genève, Éditions scientifiques MetisPresses 2017, 176 p.
édition 690, qui porte notamment sur la notion du "chez soi", un extrait remanié de Vives clartés d'André Durussel (à paraître en 2019). Le poète et essayiste vaudois évoque ici la vision de l'enracinement de différentes figures de la littérature, avant de donner la sienne à travers le récit de trois maisons qui ont contribué à forger son identité d'homme et d'auteur romand. Un texte qui nous mène de La Vallée de Joux à Tolochenaz, en passant par La Rippe. Un pays de Vaud au siècle dernier qu'il dépeint avec tendresse.
Choisir vous propose en marge de sonL'écrivain François Mauriac (1885-1970) est âgé de cinquante-cinq ans lorsqu'il note «au plus épais des ténèbres», dans un Cahier noir, en juin 1940, la situation de la France occupée. Élu à l'Académie française le 1er juin 1933, il est déjà l'auteur reconnu de grands romans qui relatent les passions des êtres au centre de cette bourgeoisie provinciale qu'il connaît si bien: Genetrix, Le Désert de l'amour, Thérèse Desqueyroux, La Fin de la nuit, Le Nœud de vipères, Le Mystère Frontenac, etc.
«Dans l’Eucharistie, la grâce de l’irrévocable volonté salvifique de Dieu est présente en ce monde, tangible et visible, car c’est l’Eucharistie qui fait de la communauté visible des fidèles un signe qui ne signifie pas uniquement une grâce et une volonté divine de salut, mais qui est la réalité tangible et durable de cette grâce et de ce salut.» (K. Rahner et H. Vorgrimmler, Petit dictionnaire de théologie catholique)
Cette «réalité tangible» m’a été révélée il y a une cinquantaine d’année déjà, dans la cave d’un propriétaire viticulteur de la Côte vaudoise et qui, en réalité, était mon oncle.