Nichée sur les hauteurs de Lens, en Valais, la Fondation Pierre Arnaud est allée chercher sous les stratus genevois les sucs de sa nouvelle exposition. Cette dernière met en lumière de petits trésors de la peinture flamande et hollandaise des XVIIe et XVIIIe siècles issus des collections du musée d’Art et d’Histoire de Genève. Des œuvres qui renvoient aux grands donateurs, et rappellent le rôle déterminant de la générosité des nantis à l’origine de nombre d’institutions, dont la Fondation Arnaud elle-même.
Jean Dubuffet. Métamorphoses du paysage,
jusqu’au 8 mai 2016, Fondation Beyeler, Riehen
L’art brut de Jean Dubuffet. Aux origines de la Collection,
jusqu’au 28 août 2016, Collection de l’art brut, Lausanne
Qu’est-ce qui diffère tant entre le miroir de Narcisse, l’autoportrait de Van Gogh ou encore le selfie de Kim Kardashian? Les trois renvoient à une image, pour ne pas dire à une obsession, mais à des époques qui n’avaient ni la même sensibilité, ni le même art de la mise en scène.
Geneviève Nevejan est enseignante à l’École du Louvre. Retrouvez ses articles pour choisir sur www.choisir.ch, rubrique expositions.
Lugano Arte e Cultura (LAC) aborde les rives du lac de Lugano avec d’ambitieuses perspectives. Fruit d'une longue gestation et d'une détermination sans faille des autorités de la ville, il arbore fièrement ses deux salles de concerts et ses trois niveaux d'expositions. D’origine canadienne, son directeur Michel Gagnon, homme-orchestre et capitaine du vaisseau, révèle avec passion sa programmation et les raisons du succès de ce complexe dédié aux arts visuels, à la musique et à la danse. Homme de culture, il a dirigé pendant quatorze ans, de 2000 à 2014, la programmation de la Place des Arts à Montréal. Patron multitâche, il a également été directeur de scène des Grands Ballets canadiens, ainsi que de l’Opéra de Montréal, avant d’embrasser, il y a près de deux ans les destinées du LAC. Entretien.
Inauguré il y a près d’un an, leL’exposition du Laténium Archives des sables, de Palmyre à Carthage, permet de revivre une véritable épopée: celle d’Antoine Poidebard, explorateur jésuite français des années 20. Géographe, inventeur, aviateur et photographe passionné d’archéologie, il effectua des heures de vol au-dessus des steppes désertiques de Syrie et devint un précurseur de l’archéologie aérienne.
Le musée de Neuchâtel permet de découvrir cette aventure humaine et scientifique grâce au fonds de photographies de la Bibliothèque orientale de Beyrouth. À l’intérêt scientifique de ces documents d’archives, s’ajoute un aspect émotionnel: les destructions des sites archéologiques en Syrie, notamment de Palmyre, par Daech, rendent ce travail de mémoire encore plus précieux.
Les artistes n’auront jamais autant écrit qu’au XXe siècle. Libelles et tracts pour les dadaïstes, revues pour les pionniers néerlandais de l’abstraction sous l’égide de Piet Mondrian et Théo Van Doesburg, sans compter les ouvrages théoriques ou critiques dans lesquels les auteurs énoncent à l’envi leur conception profondément renouvelée de l’art.
Le centenaire de la naissance du dadaïsme fêté à Zurich n’est pas qu’une simple célébration locale. Aucun autre courant n’a procédé à une remise en question aussi vaste et radicale des fondements de l’art, à laquelle nombre d’artistes contemporains continuent de puiser.
Pour la première fois, les Musées du Vatican seront dirigés par une femme, Mme Barbara Jatta. Celle-ci est actuellement responsable du Cabinet des estampes à la Bibliothèque apostolique du Vatican. Pendant six mois, Barbara Jatta sera directrice-adjointe aux côtés d’Antonio Paolucci, directeur actuel des Musées du Vatican, avant de devenir officiellement sa remplaçante.
Byzance en Suisse,
Musée Rath, Genève
On cherche parfois au bout du monde un exotisme que l’on a près de chez soi. Le musée Rath de Genève nous invite à vérifier cet adage, au travers d’une exposition qui souligne l’extrême richesse du fonds consacré à l’art byzantin dans les collections suisses. Six cents, tel est le nombre considérable d’œuvres exemplaires d’un empire millénaire que Byzance en Suisse nous propose d’admirer, sans devoir pour autant parcourir la Grèce ou la lointaine Russie.
A la recherche de 0,10. La dernière exposition futuriste de tableaux, Fondation Beyeler, Bâle
De l’avant-garde russe encore. Love in Times of Revolution. Artist couples of the Russian avant-garde,
Kunstforum de Vienne
Avec l’exposition A la recherche de 0,10, la Fondation Beyeler livre quelques-uns des plus grands noms de l’avant-garde russe, illustrés par des œuvres considérables, rarement, voire jamais, prêtées par les musées russes. Elle aborde, avec ce nouvel opus consacré à l’émergence de l’abstraction en Russie, cristallisé autour de la personnalité singulière de Kasimir Malevitch, un chapitre déterminant de l’histoire de l’art du XXe siècle. Mais au-delà de l’icône de son fondateur, l’exposition donne à voir des figures plus confidentielles, qui permettent d’apprécier la place des femmes, mais aussi des poètes ou des photographes. Ce sont là autant d’acteurs aux talents multiples qui participent de la période la plus féconde de l’art russe, dont la politique stalinienne aura finalement et malheureusement raison.
Marius Borgeaud (1861-1924)
Fondation de l’Hermitage, Lausanne,
jusqu’au 25 octobre
L’Hermitage célèbre Marius Borgeaud au travers d’une vaste rétrospective, sans rancune pour celui qui avait préféré la France à sa Suisse natale. Oui, des Suisses aiment la France ! Né à Lausanne en 1861, Marius Borgeaud a bien dû être un de ceux-là pour s’y installer en 1890 et mourir rue Lamarck, à Montmartre, trente-quatre ans plus tard. Son pays d’adoption le lui a bien mal rendu, en s’empressant de l’oublier. A l’inverse, son œuvre suscite la passion des collectionneurs helvètes.
56e Biennale de Venise,
jusqu’au 22 novembre 2015
Pavillon des immigrants apatrides anonymes. Accompagnée d’une flèche, l’inscription est portée au pochoir sur le dernier pont qui enjambe le canal avant l’Arsenal, l’un des deux lieux qui constituent l’ossature de la Biennale de Venise. Elle ne se réclame pas de l’art des rues. Elle est un acte politique. Le curateur de la Biennale Okwui Enwezor, Américain d’origine nigériane, l’a voulu ainsi. Dans un auditoire aménagé au cœur du pavillon central des Giardini, lecture du Capital de Karl Marx.