Nouvel espace muséal d’envergure, Plateforme 10 accueille depuis cet automne à Lausanne son premier résident: le Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA). Son déménagement du Palais de Rumine aux abords de la gare lui permet de tripler sa surface d’exposition et doubler celle de ses réserves. Un événement dans la vie d’un musée. Le MCBA sera rejoint, d’ici 2021, par le mudac (musée de design et d’arts appliqués contemporains) et par le Musée de l’Elysée (musée cantonal de la photographie).
Charmante, mais pas toujours anodine, la photographie animalière séduit en arrêtant au vol libellules, passereaux ou aigles royaux que nos yeux ne font qu’apercevoir. Une pratique pas toujours respectueuse de ses sujets pourtant, qui a poussé Ludovic Sueur à se présenter comme photographe animalier antispéciste.
L'annuelle Semaine des religions, qui invite chacun à la connaissance des croyances et pratiques religieuses des autres, a démarré. Ne serait-ce pas un moment propice pour aller à la découverte de l’exposition Dieu(x), modes d’emploi? Après avoir fait escale dans plusieurs grandes villes d’Europe et du Canada, celle-ci s’est établie à Genève pour quelques mois, dans une version spécialement adaptée pour la ville de Calvin. Son logo –un Rubik’s cube dont les faces sont ornées des symboles de différentes confessions– offre une jolie métaphore de ses enjeux. Il s’agit de faire (re)découvrir les différentes religions dans leurs pratiques et leur foi au quotidien.
Jusqu’au 19 janvier 2020, à Palexpo Genève
Au-delà de la dithyrambe, l’exposition du Kunstmuseum de Bâle Or et gloire relate non seulement l’une des époques les plus glorieuses de l'histoire de Bâle et de sa cathédrale sous le règne de Henri II (1002-1024), mais aussi les cinq siècles qui succédèrent à cet âge d’or de la ville, jusqu’à Hans Holbein le Jeune.
La cathédrale n’a guère eu de chroniqueurs, en dépit de l’éclat des donations royales dont elle a fait l’objet tout au long de son histoire. À la chute de l’empire carolingien, qui avait favorisé la cité et la partie jurassienne du diocèse, le territoire revient au royaume de Bourgogne. Mort sans descendance, Rodolphe III, son dernier prince régnant, décide de le léguer à son neveu Henri II, futur empereur du Saint Empire.
Les missionnaires protestants dont on suit la trace dans cette exposition passionnante retraçant L’entreprise missionnaire suisse romande en Afrique australe (1870-1975) font éclater les clichés. Ce sont des évangélisateurs, certes, mais aussi des médecins, des scientifiques (leur apport aux musées ethnographiques suisses par leurs documents, films, objets, écrits sont précieux) et même, pour certains, des partisans de l’indépendance face à la colonisation, portugaise en particulier. Se douterait-on que les Archives cantonales vaudoises contiennent tout un pan de l’histoire de la révolution au Mozambique par le biais de ces missionnaires romands?
À l'Espace Arlaud de Lausanne jusqu’au 11 novembre.
La culture aborigène s’étend sur près de 60’000 ans. Sa reconnaissance n’est pourtant effective que depuis quelques décennies en Australie, et plus récemment en Europe où elle suscite un formidable engouement. Unique centre européen dédié exclusivement à l’art aborigène, la Fondation Opale de Lens (VS), créée par Bérengère Primat en 2018, contribue à en accroître le rayonnement. Pour sa première exposition, elle présente Before Time Began, un regard sur un demi-siècle d’art aborigène contemporain à travers une sélection de près de 80 œuvres d’artistes majeurs, des origines jusqu’aux créations très récentes des APY Lands.
À voir jusqu’au 29 mars 2020
Parmi les images contemporaines des peuples autochtones exposées à Nantes, propriété du MEG (voir l'article précédent), celles de deux photographes d’origine suisse offrent un regard atypique et militant sur l’Amazonie (notre portfolio à découvrir en fin d'article).
Comment représenter le silence en peinture? Comment rendre sensible l’absence de bruit sans avoir recours à l’ouïe? Voici l’une des questions qui traversent l’exposition proposée par le musée Rath. Le premier élément de réponse se trouve dans le titre: il n’y a pas de silence unique. En cherchant à dépasser les limites de leur médium, à traverser le mur du son à coups de pinceaux, les artistes ont ouvert des voies multiples. Du portrait au paysage, de la nature morte à la peinture sacrée, de la peinture classique à la peinture contemporaine, le musée Rath nous invite à contempler des œuvres variées -presque opposées-, à explorer l’espace des silences possibles au fil de plusieurs salles sombres et austères.
À voir jusqu’au 27 octobre 2019.
Ci-contre: Intérieur avec piano et femme vêtue de noir, 1901, Vilhelm Hammershøi (1864-1916), huile sur toile © MAH/Collection privée/Photo: F. Bevilacqua
Il n’est pas de plus grand mystère que la genèse d’une création. D’hier à aujourd’hui, l’énigme n’a rien perdu de son pouvoir de fascination. Les récentes expériences menées par les nouvelles technologies qui permettent de créer une œuvre à partir d’algorithmes, tout comme l’exposition actuelle du Kunsthaus de Zurich, Matisse – Métamorphoses, le démontrent.
Geneviève Nevejan, Paris, historienne d’art, journaliste
Créée par le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) en 2016, l’exposition Amazonie. Le chamane et la pensée de la forêt se retrouve sur le devant de la scène depuis l’été au Musée d’histoire de Nantes. Elle témoigne, au travers d'objets d’une trentaine d’ethnies, de photos et de vidéos, de l’histoire et du devenir des peuples autochtones.
Amazonie. Le chamane et la pensée de la forêt, une exposition créée par le MEG et avec ses collections, à voir jusqu’au 19 janvier 2020 au Musée d’histoire de Nantes.
À voir jusqu’au 22 septembre 2019.
L’Espagnol Dulk (Antonio Segura Donat) est un peintre, illustrateur et artiste de rue -dans le désordre. Bien qu’il dessine depuis son enfance, c’est lorsqu’il s’est mis à peindre dans la rue, sur les conseils insistants de l’ami qui lui a donné son nom d’artiste, que Dulk a commencé à considérer son art avec plus de sérieux et à imaginer d’en vivre. Un univers à découvrir sur son site.
Amanda Spierings, Genève, philosophe, écrivain public