jeudi, 06 janvier 2000 01:00

Seattle : la dispersion

«Allons, dirent [les hommes], bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel. Faisons-nous un nom»
Depuis l'accession au gouvernement du BJP (Parti populaire indien), les nouvelles concernant des «violences contre les chrétiens» se multiplient : destructions d'églises et d'habitats, perturbations des cérémonies religieuses, attaques contre des écoles catholiques, viols de religieuses et brutalités contre des prêtres. Comment, dans ce pays tolérant qu'est l'Inde, en est-on arrivé là ?
Peut-on imaginer le pape et la papauté... autrement ? On peut toujours essayer. Dans son encyclique sur l'oecuménisme, «Ut unum sint», du 25 mai 1995, Jean Paul II dit en substance quatre vérités sur son propre ministère de pape : L'Eglise catholique a conscience d'avoir conservé le ministère du successeur de l'apôtre Pierre, l'évêque de Rome, que Dieu a institué comme le principe et le fondement permanents et visibles de l'unité (n° 88) ; ce ministère constitue actuellement l'un des principaux obstacles à la réussite de l'oecuménisme (cf. la déclaration de Paul VI au Conseil oecuménique des Eglises, le 10 juin 1969) ; l'évêque de Rome lui-même doit faire sienne avec ferveur la prière du Christ pour la conversion, qui est indispensable à «Pierre» afin qu'il puisse servir ses frères (n° 4) ; il nous faut donc prier l'Esprit Saint afin que nous puissions chercher, évidemment tous ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d'amour reconnu par les uns et par les autres (n° 95). Partageant ce diagnostic et encouragé par cette invitation à la recherche, je me lance dans quelques propositions. Sincères, quoique sans prétention et... sans illusions !
mardi, 06 septembre 2005 02:00

Les filles de Macbeth

Les rapports Ludwig et Bergier, suivis de nombreuses études, ont fait la lumière sur l'attitude des autorités helvétiques envers le national-socialisme et la question des réfugiés. Pour le protestantisme suisse, on dispose du livre de Hermann Kocher, «Rationierte Menschlichkeit» (1996). Mais l'histoire du catholicisme suisse durant cette période critique du XXe siècle restait à écrire. C'est désormais chose faite, grâce à l'ouvrage collectif «Schweizer Katholizismus 1933-1945. Eine Konfessionskultur zwischen Abkapselung und Solidarität», sous la direction de Victor Conzemius.

Dans la dernière décennie du premier siècle après Jésus-Christ, la communauté chrétienne (ekklêsia) de Corinthe doit faire face à une grave crise interne. Une partie de ses membres remet en cause ses presbytres. Cette division rappelle qu'à ses débuts l'Eglise fonctionnait de manière collégiale et locale et pose les questions de la légitimité d'une organisation ecclésiale hiérarchique. Vingt siècles plus tard, la problématique Eglises locales - Eglise universelle est toujours d'actualité.

Le dernier Synode des évêques - qui s'est tenu à Rome du 30 septembre au 27 octobre - n'amènera pas les résultats qu'on pouvait escompter d'une assemblée réunissant, durant quatre semaines, quelques deux cents cinquante évêques et responsables religieux. Le thème, «La personne et le rôle de l'évêque à la lumière du début du troisième millénaire», ne manquait pourtant ni de richesse ni d'actualité, mais la manière dépassée et sclérosée de procéder et de gérer le Synode a empêché un vrai débat et bloqué toute créativité. Il s'agit là d'une vieille plainte, mais c'est la première fois qu'elle a été ressentie et exprimée si ouvertement. Un point positif.