En cette période électorale américaine, où les tentatives d'instrumentalisation du christianisme par le politique sont légions, où les questions de bioéthique se font arguments de campagne présidentielle, des voix s'élèvent aux États-Unis pour appeler au discernement, comme celle de Lysa Sowle Cahill. Dans un article paru dans la revue jésuite América, elle rappelle que le bien commun est un critère moral indispensable, intégré dans la démarche chrétienne d'action sur le monde, tant au niveau bioéthique que sur le plan social.

Le dévoilement récent d'abus sexuels par des prêtres dénombre principalement des victimes de sexe masculin, alors que dans la société actuelle les victimes d'abus sexuels sont le plus souvent des filles. Y aurait-il réellement peu de fillettes abusées par des prêtres? Ou alors ne peuvent-elles pas parler? Et pourquoi? Marie-Madeleine Zufferey-Sudan tente de répondre à ces questions.

Depuis quelque temps l’Église catholique est ébranlée par une succession d'affaires en lien avec la pédophilie. Le scandale fut particulièrement ressenti dans l'archevêché de Boston mais aussi plus proche de nous, comme récemment en Savoie ou à Sankt-Pölten (Autriche). L'occasion pour certains d'affirmer allègrement un lien de cause à effet entre célibat des prêtres et pédophilie. Assertion infondée si l'on s'en tient aux rares études scientifiques relatives à la question et à la psychanalyse.

Né en 1933, professeur émérite à l'Université Paris-Sorbonne, Nicolas Grimaldi a écrit de nombreux ouvrages de philosophie consacrés à la culture (L'Homme disloqué; Le Soufre et le lilas, essai sur l'esthétique de Van Gogh; La Jalousie, étude sur l'imaginaire proustien) et à la morale (Descartes, la morale; Études cartésiennes: Dieu, le temps, la liberté). Il a récemment publié le Traité des solitudes.

mardi, 06 juillet 2004 02:00

Un culte à la vie

"Le grand malaise qui parcourt le monde ne sera pas dissipé par un progrès du savoir scientifique, mais par la venue de nouvelles formes de vie." Extraite d'une conférence de Michel Henry, cette déclaration porte en elle l'essentiel du diagnostic que le philosophe porte sur le désarroi de notre civilisation. Elle annonce déjà un titre fondamental de 1987, La Barbarie, ouvrage consacré au malaise de la modernité en proie, non pas tant à une simple crise de la culture, qu'à sa destruction pure et simple.

Depuis le clonage de Dolly, brebis "née" en Angleterre en 1996, la controverse sur l'avenir de cette technique, applicable à l'homme, fait rage dans les milieux de l'éthique, du droit et de la politique. Aucun pays n'est épargné; partout on s'échine à trouver un accord pour promulguer une loi qui interdirait le clonage reproductif (créer un être absolument identique, un autre moi, sans passer par la reproduction sexuée) et qui autoriserait tout de même la recherche en matière de clonage thérapeutique (utiliser les cellules, les tissus, un organe entier, obtenus par clonage à partir de cellules embryonnaires, en vue de traiter ou guérir certaines maladies). Une autre voie s'offre à l'humanité, avec l'utilisation des cellules souches non embryonnaires.

L'ordination des femmes, voire même d'évêques-femmes, dans les communautés chrétiennes de tradition protestante, ainsi que les diverses manifestations de la théologie féministe soulèvent régulièrement le problème de la femme dans la tradition chrétienne, en général, et catholique, en particulier. Qu'en est-il exactement de cette tradition à laquelle on se réfère continuellement?

Le droit canon exclut les femmes du sacrement de l'ordre. Elles se voient ainsi refuser non seulement la prêtrise, mais aussi le diaconat. Une tradition basée sur un modèle culturel désuet de domination mâle, transformé en idéologie, plutôt que sur des motifs théologiques solides. Telle est la thèse que défend Uta Fromherz, qui rappelle les origines du diaconat, les contradictions du droit canon et montre pourquoi les femmes devraient aujourd'hui être admises aux ministères ordonnés.

lundi, 06 décembre 2004 01:00

Les fondements du Credo chrétien

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Vivant en des temps de "post-chrétienté", le langage du Credo chrétien ne nous est plus accessible, sinon par simple réflexe de répétition. Comment comprendre la divinité de Jésus-Christ, sa conception de l'Esprit saint, la résurrection du Christ et celle des morts, etc.? Autant de "croyances qui devraient revêtir un minimum d'évidence", écrit un lecteur de choisir. L'exégèse montre comment la foi dans l'incarnation du Fils de Dieu se développe dans les limites d'une culture et d'une époque. Et que c'est justement l'inévidence, qui nous ouvre le chemin vers la foi, en toute liberté.

Karl Rahner sj, un des théologiens les plus renommés du XXe siècle, est né le 5 mars 1904 à Fribourg-en-Brisgau. Vingt ans après sa mort, son témoignage de croyant et sa théologie n'ont rien perdu de leur actualité. Il nous a laissé en héritage une théologie pour le temps présent, enracinée dans l'expérience spirituelle. C'est à juste titre que Joseph Doré a écrit que Rahner "a marqué de manière décisive la plupart des questions qui se sont débattues dans l’Église catholique tout aussi bien durant la période du concile Vatican II que durant celle qui l'a précédé et préparé, et celle qui l'a suivi et exploité".