- Page 1
- Page 2 - Page 3 - Page 4 - Page 5 - Page 6 - Page 7 - Page 8 - Page 9 - Page 10 - Page 11 - Page 12 - Page 13 - Page 14 - Page 15 - Page 16 - Page 17 - Page 18 - Page 19 - Page 20 - Page 21 - Page 22 - Page 23 - Page 24 - Page 25 - Page 26 - Page 27 - Page 28 - Page 29 - Page 30 - Page 31 - Page 32 - Page 33 - Page 34 - Page 35 - Page 36 - Page 37 - Page 38 - Page 39 - Page 40 - Page 41 - Page 42 - Page 43 - Page 44 - Page 45 - Page 46 - Page 47 - Page 48 - Flash version © UniFlip.com |
![]()
L e
t o u r i s me
c h a ma n i q u e
e n
A ma z o n i e
société
toute une série de supports et d’organismes (livres, magazines, documentaires, sites web, directions régionales péruviennes du tourisme, associations de type spiritualiste, etc.). Tous se font les apôtres d’une croyance en l’existence de « plantes enseignantes » ou « directrices », qui se situe dans le prolongement des idées romantiques relatives à la puissance de la voyance, du surnaturel et de la médecine « holistique ». La diffusion de ces idées s’appuie également sur les écrits d’ancêtres prestigieux de la prise de substances hallucinogènes, comme Antonin Artaud, Henri Michaux, Aldous Huxley, Allen Ginsberg, William Burroughs, Carlos Castaneda, ainsi que sur les ouvrages plus récents d’écrivains adeptes du chamanisme et de l’ayahuasca, comme Corinne Sombrun,2 Amélie Nothomb3 ou Vincent Ravalec4.
Mais ce sont surtout l’essayiste Jere my Narby et le cinéaste Jan Kounen qui ont divulgué la vulgate chamanique, au détriment d’une production anthropologique sérieuse. Ils ont fait beaucoup pour drainer vers l’Amazonie des masses importantes de touristes. Dans son livre Le Serpent cosmique, l’ADN et les origines du savoir,5 Narby établit un rapprochement entre la structure de l’ADN et le serpent cosmique - l’anaconda -, vision censée accompagner de façon quasi systématique la prise d’ayahuasca. Quant au documentaire de Kounen D’autres mondes, visible sur YouTube, il associe un reportage sur l’univers de l’ayahuasca en Amazonie péruvienne, en particulier au sein de la communauté shipibo, et des interviews de chercheurs accréditant l’idée que les hallucinations procurées par cette substance ont devancé certaines découvertes scientifiques.6
Préparation à base d’ayahuasca, Bolivie
Des entrepreneurs
Ce n’est de fait que depuis une vingtaine d’années que, dans le cadre du développement du tourisme, le terme de chamane, d’origine sibérienne, a
2 • Corinne Sombrun, Journal d’une apprentie chamane, Paris, Pocket 2004, 158 p. 3 • « Les voix intérieures d’Amélie Nothomb », Inexploré, le magazine de l’INREES, n° 17, Paris, janvier-mars 2013. 4 • Vincent Ravalec, Mallendi et Agnès Paichelet, Bois sacré. Initiation à l’iboga, Vauvert, Au Diable Vauvert 2004, 336 p. 5 • Genève, Georg 1997, 236 p. 6 • On retrouve les mêmes idées dans l’article du psychanalyste Serge Tisseron « Jimmy P., un mode d’emploi très actuel », in Libération, Paris, 18.09.13., qui porte sur le film d’Arnaud Desplechin, Jimmy P. (2012), lui-même inspiré du livre de Georges Devereux, Psychothérapie d’un Indien des Plaines, Paris, Fayard 1998, 678 p.
choisir avril 2014 14
|