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Un trésor qui sort de sa réserve
••• Geneviève Nevejan, Paris
Historienne d’art et journaliste
A l’occasion du mille cinq centième anniversaire de l’Abbaye d’Agaune, le Louvre présente les chefs-d’œuvre du trésor de Saint-Maurice. Avec ses quelque dix millions de visiteurs venus du monde entier, le musée parisien donne une ampleur sans précédent à cette célébration. L’art est souvent demeuré sourd aux sirènes de la xénophobie. Alors qu’il guerroyait en Italie, notamment contre le pape, François Ier attira à sa cour nombre d’artistes ultramontains et non des moindres, comme en témoigne Léonard de Vinci qui serait mort, nous dit l’histoire, dans les bras de son royal mécène. Les belles idées naissent souvent de l’amitié et de l’amour de l’art. L’exposition parisienne en est un magnifique exemple. En 2009, Henri Loyrette, qui était à l’époque présidentdirecteur du musée du Louvre, avait été invité par Léonard Gianadda à découvrir le trésor de Saint-Maurice. L’ab baye prévoyait des travaux de rénovation. Aussi, plutôt que de condamner ses collections au sommeil des réserves, Léonard Gianadda insuffla l’idée d’une exposition consacrée au trésor qui, jusqu’à ce jour, n’avait jamais quitté Agaune. Le soutien de Pro Helvetia et de la Fondation Gandur pour l’Art, créée par l’homme d’affaires et collectionneur suisse Jean-Claude Gandur, achève d’illustrer, s’il en était besoin, les inesti-
mables vertus de l’amitié, en l’occurrence entre les deux pays frontaliers.
L’œuvre des miracles
Le Petit Robert désigne sous le vocable de « trésor », la « réunion de choses précieuses amassées pour être conservées ». Dans les églises, le terme renvoie également aux reliques et à leurs écrins d’orfèvrerie. Œuvres de haut prix, les reliquaires associaient volontiers l’or, l’argent, l’émail et les camées aux pierres précieuses. Ces matériaux les plaçaient au sommet de la hiérarchie des arts, avant l’architecture, la peinture ou la sculpture. Il reste qu’au Moyen Age, la vraie richesse se situait dans les reliques elles-mêmes. La valeur ne s’estimait pas au poids de l’or ou au nombre de pierres fines, mais à leurs vertus miraculeuses. Composante essentielle de la piété médiévale, la croyance aux miracles déterminait la réputation et la prospérité d’une abbaye. Ainsi, le guide du pèlerin, ancêtre de nos guides touristiques, ne se contentait pas de citer les étapes (le plus souvent vers Saint-Jacques-de-Compos telle), il abondait dans le récit des miracles. De cette renommée réelle ou supposée dépendait l’afflux des pèlerins, et du même coup l’abondance de leurs dons. A une époque où la charité
expositions
Le Trésor de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune,
jusqu’au 16 juin, Musée du Louvre, Paris
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avril 2014
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