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Dieu est un vaincu. Voilà les jours de Pâques enfin plus clairs à mes yeux, enfin à hauteur d’homme. Loin des dorures, des renaissances en grande pompe. Echec, douleur, défaite, dont nous connaissons tous l’amère saveur, et que Jésus lui-même a endurés. A l’opposé de toute théodicée, voilà ce qui semble plus juste, plus clair, plus cohérent : Dieu n’a certainement pas prévu la crucifixion de Jésus, ses revers passés et présents ; cela n’aurait pas de sens. Il a proposé, comme toujours il ne cesse de le faire, et s’est vu opposé le pire des refus. Et pourtant. Pourtant, il n’abandonne pas. Tou jours il persiste, il demeure, soutient l’homme et le monde. Malgré les insultes et les coups. Faire subsister la parole, susciter l’amour, malgré tout. Dynamique, force créatrice, puissante mais pas toute-puissante, qui subit l’échec mais subsiste : voilà le courant divin qui me parle.
Et face à tout ce que le monde engendre comme abjections, souffrances, douleurs qui ne cessent de défiler sous nos yeux : à chacun de ces instants atroces, le Dieu auquel j’essaye de croire a été vaincu. Battu. Faible. Pourtant il n’abandonne pas. Il tente de nous relever, de nous pousser à persévérer, dans l’amour et le renouvellement. Toujours poursuivre, demeurer dans l’espérance. Malgré tout. La seule résurrection à laquelle je crois. Matthieu Mégevand
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chronique
avril 2014
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