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Un poète letton
Jãnis Rokpelnis aime dire de lui-même qu’il n’est pas un poète chrétien mais un chrétien poète. Né le 2 octobre 1945 à Riga, la capitale de la Lettonie, ancienne république de l’Union soviétique, Rokpelnis ne s’intéresse d’abord pas à la poésie, bien que - ou peut-être faudrait-il dire parce que - son père soit le poète attitré du régime. Il préfère Freud et Nietzsche aux lectures marxistes et fait des études de psychologie et de philosophie à Léningrad. En 1963, il compose ses premiers vers en russe. Rokpelnis subit l’influence du modernisme russe et se sent proche du poète dissident Joseph Brodsky,1 avant de revenir à la grande poésie russe et à la Lettonie. Il découvre alors les poètes lettons. La Lettonie est une terre pleine de poètes. Le peuple letton aime sa poésie, transmise par voix orale au fil des siècles, malgré et contre toutes les occupations successives du pays. Cons titutifs de l’âme de ce peuple, ces chants en forme de quatrains sont ap pelés dainas en letton. II en existe des centaines de milliers. De retour dans son pays d’origine, le poète traduit en letton de nombreux écrivains russes,2 édite de jeunes auteurs et travaille comme scénariste pour des films de marionnettes. Après l’indépendance de son pays en 1991, il se tourne vers la théologie et enseigne à l’Académie chrétienne de Lettonie. La poésie de Rokpelnis impressionne par sa liberté d’esprit. Jamais asservie à aucune idéologie, elle varie les vers libres et les rimes, les tons et les genres. Cette poésie exigeante et véritablement éclectique mêle de nombreuses influences et thèmes : la mythologie traditionnelle lettone, le surréalisme, le merveilleux, le passé et la modernité, la campagne, la nature et la vie urbaine, le sacré et le profane. Rokpelnis apprécie les contrastes et les paradoxes. II aime changer de ton, est tantôt ironique, drôle et simple, tantôt grave, profond et désespéré. Inclassable. Voilà le mot qui convient. Ce recueil de poésie réunit cent poèmes écrits en letton et publiés à des époques différentes. C’est jusqu’à ce jour l’anthologie la plus complète jamais traduite de ce poète très populaire en son pays. Ce fait à lui seul vaut la peine qu’on le signale. Cette publication a le mérite d’ouvrir une fenêtre sur un paysage poétique totalement inconnu par ici. Lars Klawonn
1 • Arrêté en 1964 par le régime soviétique, déporté puis exilé, il trouva refuge aux Etats-Unis, où il décéda en 1996. Il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1987. (n.d.l.r.) 2 • Notamment Marina Tsvetaïeva (18921941) et Alexandre Blok (1880-1921). (n.d.l.r.)
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livres ouverts
Jãnis Rokpelnis, L’Aborigène de Riga, traduction Alain Schorderet, Octon, Grèges 2013, 156 p.
avril 2014
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