- Page 1
- Page 2 - Page 3 - Page 4 - Page 5 - Page 6 - Page 7 - Page 8 - Page 9 - Page 10 - Page 11 - Page 12 - Page 13 - Page 14 - Page 15 - Page 16 - Page 17 - Page 18 - Page 19 - Page 20 - Page 21 - Page 22 - Page 23 - Page 24 - Page 25 - Page 26 - Page 27 - Page 28 - Page 29 - Page 30 - Page 31 - Page 32 - Page 33 - Page 34 - Page 35 - Page 36 - Page 37 - Page 38 - Page 39 - Page 40 - Page 41 - Page 42 - Page 43 - Page 44 - Page 45 - Page 46 - Page 47 - Page 48 - Flash version © UniFlip.com |
![]()
livres ouverts
Restaurer au lieu de punir
« Ce petit livre de vulgarisation, éminemment pédagogique, clair et concis », comme le décrit dans la préface Robert Cario, professeur de sciences criminelles à l’Université de Pau, constitue un ouvrage précieux et complet pour toute personne qui souhaiterait s’imprégner ou mieux connaître la justice restaurative (Restorative Justice en anglais). Cette nouvelle philosophie de la justice pénale, élaborée par Zehr dès la fin des années 1980, se présente comme une véritable alternative à la justice pénale traditionnelle, dont les principes constitutifs sont, on le rappelle : la règle imposée par la loi, la culpabilité de l’auteur et la sanction. Dans la première partie de son livre - qui reprend en les simplifiant les grands thèmes de son ouvrage de base Changing lenses : a new focus for crime and justice (1990) -, l’auteur s’arrête d’abord sur les rôles des acteurs du concept de justice restaurative, soit les victimes, les infracteurs et la communauté. Puis Zehr énonce les principes de cette philosophie en partant des trois piliers qui la soutiennent et qui sont intimement liés aux acteurs précités : les torts et les besoins, les obligations et la participation. Dans ce contexte, le crime est avant tout une violation de liens interpersonnels, à l’opposé de la conception rétributive qui voit dans l’infraction une atteinte aux valeurs et aux principes définis et défendus par l’Etat. Dès le moment où le processus réunit victimes et infracteurs dans un dialogue participatif et coopératif, il devient possible de déterminer les torts et les besoins, et donc les responsabilités réciproques. En les faisant participer activement à la recherche de solutions pour leur conflit, le processus va permettre de trouver une juste réparation des torts subis et une guérison pour la victime, ainsi qu’une responsabilisation et une prise de conscience chez l’infracteur. En définitive, la justice restaurative fait l’hypothèse que le lien social se maintient non plus par la garantie de l’ordre par l’Etat, mais en impliquant toute la société dans la recherche de la restauration d’un équilibre. La paix sociale peut se garantir si elle intègre tous les membres de la communauté. On ne peut que recommander le développement d’une telle philosophie et souhaiter son adhésion par le plus grand nombre, au cœur d’une société qui, à l’aube du XXIe siècle, se veut de plus en plus citoyenne.
Médiateur pénal pour mineurs à Fribourg
Howard Zehr, La justice restaurative, pour sortir des impasses de la logique punitive, Genève, Labor et Fides 2012, 98 p.
Gérard Demierre
choisir avril 2014 38
|