Les conflits socio-environnementaux sont légion en Amérique latine et placent les religieux, dont le rôle public sur le continent est ancré et recherché, face à des choix éthiques cornéliens. La récente encyclique du pape François Laudato Si’ pourrait les aider à clarifier leurs responsabilités concrètes. Illustrations avec le cas de la fonderie de Doe Run et de la mine d’or de Conga, au Pérou.[1]
L’encyclique Laudato Si’ du pape François, rendue publique le 18 juin dernier, confirme et renforce, dans l’enseignement social de l’Eglise, la notion de responsabilité du chrétien dans la lutte contre la « dégradation de l’environnement ». Une expression qui revient comme un leitmotiv dans le texte. Mais il ne s’agit pas de protéger l’environnement aux dépens de l’être humain. Le Saint-Père du reste insiste systématiquement sur le lien intrinsèque entre la nature et l’humain : « Il n’y a pas d’écologie sans anthropologie adéquate » (LS 118).
La sécularisation est un concept élaboré en Europe. Peut-on l'appliquer à l'Amérique latine ? Auteur d'une thèse à ce sujet, Véronique Lecaros propose plutôt une approche centrée sur les nouvelles expressions de la religiosité. Et pour éviter les généralisations abusives à propos d'un continent aux réalités distinctes, elle délimite son champ d'analyse au Pérou.