Depuis fin 2007, à l'approche des élections législatives du 9 mars prochain, les intrusions de la hiérarchie de l'Eglise catholique espagnole dans le débat politique se sont multipliées. Des évêques ont lancé de graves accusations contre le gouvernement Zapatero. Une polémique qui divise la communauté catholique du pays, déjà fragilisée par la sécularisation croissante, et qui ramène aux heures sombre de la guerre civile. Si l'on veut comprendre quelque chose à l'attitude de la hiérarchie catholique, une vue d'ensemble du paysage politique espagnol s'impose.
C'est un fait : toute la population irakienne souffre de la vaste « epuration ethnique » qui sévit dans le pays. Mais les chrétiens sont des cibles particulièrement faciles pour ceux qui appellent à la « guerre sainte » contre les croisés. Cette communauté très minoritaire (3 % de la population), présente dans le pays dès les premiers siècles du christianisme, risque d'en disparaître totalement. Et avec elle, le témoignage d'une riche culture et d'une cohabitation multiséculaire.
Lukas Zürcher, L'Eglise compromise ? La Fédération des Eglises protestantes de Suisse et l'apartheid (1970-1990), Labor et Fides, Genève 2007, 166 p.