mercredi, 06 novembre 2002 01:00

La mission japonaise

Pour l'Eglise catholique, un baptisé ne peut se marier que sacramentellement ; tout engagement matrimonial entre deux baptisés constitue un sacrement. D'où l'ambiguïté de certains couples de baptisés catholiques qui ne souhaitent pas s'engager par leur mariage à une vie ecclésiale et sacramentelle, et les difficultés sans nombre au moment d'un divorce ou d'un remariage. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Ce n'est qu'au terme d'une lente évolution et de tensions entre pouvoir civil et ecclésiastique que le mariage a été considéré comme un sacrement contrôlé par l'Eglise. Le théologien Michel Legrain, spécialiste des questions du mariage, analyse ici l'évolution de la pratique ecclésiale du mariage, les incohérences auxquelles elle aboutit aujourd'hui, et esquisse quelques pistes pour une pratique pastorale plus adaptée. Ecrit dans une perspective française, l'article garde toute sa pertinence pour la Suisse, dont la législation est pratiquement identique. Etant donné l'importance de cet article et sa longueur, nous le publions en deux parties (deuxième volet, en décembre).
Jésuite hollandais, Frans van der Lugt vit en Syrie depuis plus de 35 ans et compte bien y rester. De par son lieu de vie, mais aussi la particularité de son travail, il a eu l'occasion de partager des moments de vie avec de nombreux musulmans de la région, et ainsi d'apprendre à les connaître et à les apprécier.1 Son expérience, d'une grande richesse humaine, l'a conduit à mesurer combien le manque d'estime de soi et de sécurité intérieure mène au rejet de l'autre, de sa différence. Et combien, en ce sens, la psychothérapie se révèle précieuse pour briser les barrières de la peur.
dimanche, 06 octobre 2002 02:00

Du grand rêve aux petites utopies

Que reste-t-il de la théologie de la libération ? Ceux qui lui sont favorables répondent qu'elle est toujours vivante ; ceux qui lui sont opposés affirment généralement qu'elle est morte. Chacun court donc le risque de prendre ses désirs pour des réalités. Un bon connaisseur de l'Amérique latine, le Père Alain Durand, fait le point dans un article paru sous une forme un peu plus longue dans le bulletin «Foi et Développement» du Centre L.-J. Lebret.

Je confesse être un peu trop jeune pour avoir de Vatican II des souvenirs personnels. Pour l'historien que je suis, le concile des années 1962-1965 est donc avant tout un événement qui relève de l'histoire. Un événement capital, même si l'on ne se risquera peutêtre pas, comme l'a fait le général de Gaulle, à le baptiser «plus grand événement du XXe siècle». Il serait simpliste d'imaginer pour autant une cassure brutale entre un avant et un après. Le concile s'est voulu réformateur et s'est donc (tout comme les «réformateurs » du XVIe siècle) inscrit dans une tradition. Que l'on sache, il n'a jamais prétendu vouloir tout reconstruire à partir de zéro. Mais si le concile de Vatican II a ses limites et s'il laisse - parfois à dessein - ouvertes un certain nombre de questions, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de ne pas saluer, d'abord, ses notables avancées. Quel changement de décor, pour le catholicisme romain, que ces années 1962-1965 !

«Jean XXIII est entré au concile comme les Apôtres au Cénacle. Son attitude grave a frappé.
dimanche, 06 octobre 2002 02:00

Espérance et joie

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Le 11 octobre 1962, Jean XXIII, entouré d'une cohorte de 2 300 évêques, sur les 2 908 qui ont été convoqués à Rome, ouvre solennellement le concile oecuménique de Vatican II. Personne, à cet instant, ne sait réellement dans quelle aventure l'Eglise catholique romaine s'engage. L'initiative personnelle de Jean XXIII, prise en 1959, a «soufflé» les cardinaux et l'opinion publique tout entière. De son côté, la curie romaine est entrée dans le processus conciliaire avec un esprit de profond scepticisme, voire en état de résistance. Dans les bureaux romains, la consigne était claire : «Non à l'aventure !» Le concile devait être terminé avant Noël de la même année : il avait à peine trois mois de travail devant lui. Il s'achèvera en fait le 8 décembre 1965.
dimanche, 06 octobre 2002 02:00

Le concile de l'ouverture

Il existe dans l'Eglise catholique une nostalgie de Vatican II. Est-elle justifiée ? Et que signifie-t-elle ? Au moment où, à la surprise générale, Jean XXIII annonça la convocation d'un nouveau concile - c'était en janvier 1959 - il lui assigna deux buts majeurs : adapter l'Eglise romaine au monde d'aujourd'hui (l'«aggiornamento») et ouvrir la voie à la recomposition de l'unité chrétienne. Où en est-on ?
dimanche, 06 octobre 2002 02:00

Ignace sur divan

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Il faut une bonne dose d'audace pour psychanalyser son propre père, ou du moins celui qu'on a choisi pour guide. C'est pourtant ce qu'a osé William W. Meissner en mettant Ignace de Loyola sur le divan du psychanalyste. Docteur en médecine et psychanalyste, jésuite de surcroît, William Meissner enseigne au Boston College MA et pratique à l'Institut psychanalytique de Boston. Bon connaisseur des interactions entre la vie spirituelle et la psychologie, il est évidemment familier de la spiritualité ignatienne. Malgré toutes ces qualifications, son entreprise semblait un pari impossible. Son ouvrage tient ses promesses, pour le plus grand intérêt des études ignatiennes.