Je confesse être un peu trop jeune pour avoir de Vatican II des souvenirs personnels. Pour l'historien que je suis, le concile des années 1962-1965 est donc avant tout un événement qui relève de l'histoire. Un événement capital, même si l'on ne se risquera peutêtre pas, comme l'a fait le général de Gaulle, à le baptiser «plus grand événement du XXe siècle». Il serait simpliste d'imaginer pour autant une cassure brutale entre un avant et un après. Le concile s'est voulu réformateur et s'est donc (tout comme les «réformateurs » du XVIe siècle) inscrit dans une tradition. Que l'on sache, il n'a jamais prétendu vouloir tout reconstruire à partir de zéro. Mais si le concile de Vatican II a ses limites et s'il laisse - parfois à dessein - ouvertes un certain nombre de questions, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de ne pas saluer, d'abord, ses notables avancées. Quel changement de décor, pour le catholicisme romain, que ces années 1962-1965 !