Quel étonnant développement que celui de «Billy Elliot» ! Le film nous esquisse la surprenante éclosion d'un petit garçon, orphelin de mère, avec un père au chômage, dans une famille meurtrie par la pauvreté. A l'origine de cette aventure : le regard qu'une professeure pose sur lui, encore qu'elle essaie simplement de faire son travail, dans des conditions banales. Produit d'une imagination survoltée ? Une telle histoire peut-elle être vraie ? Les études scientifiques et les témoignages montrent que ce type de trajectoire est bien réel, comme si nous retrouvons pour une fois l'espoir au coeur de la réalité, un espoir qui ne trompe pas. Les scientifiques ont emprunté un mot anglais, la "résilience", pour indiquer cette réalité humaine enfouie dans l'expérience, mais trop longtemps négligée.
L'initiative «pour une durée de travail réduite», lancée par l'Union syndicale suisse (USS) et sur laquelle nous sommes appelés à nous prononcer lors des votations du 3 mars, soulève des questions importantes. Elles dépassent le seul problème de la lutte contre le chômage, pour toucher des thèmes tels que la répartition des tâches au sein de la famille, une distribution plus équitable du travail rémunéré ou la protection des emplois à temps partiel. La controverse suscitée par cette initiative s'explique en particulier par le clivage séparant les partisans du partage du travail et ceux de la croissance, comme remède au chômage. Cette opposition artificielle doit être dépassée : réduction du temps de travail et croissance peuvent aller de pair et tous les acteurs concernés en tirer donc bénéfice.
Choquant ! Le régime de l'apartheid a été conforté par des prêts occidentaux et ce sont aujourd'hui les victimes de ce régime qui doivent les rembourser ! Des banques suisses figurent parmi les créanciers, des hommes d'affaires de notre pays parmi les «profiteurs ». Comme l'a fait la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, il est sans doute temps de lever, chez nous aussi, le voile sur ce passé tout proche. Et d'examiner les possibilités de réparer le mal commis, avant qu'on ne nous y force...
L'adhésion de la Suisse à l'ONU, sur laquelle le peuple est amené à se prononcer ces prochaines semaines, soulève des questions légitimes au sein de la classe politique et des inquiétudes dans une population déstabilisée par les manifestations du terrorisme et la découverte brutale de la fragilité de nos piliers économiques, au nombre desquels Swissair ne comptait pas pour le moindre. Les grandes interrogations autour desquelles semblent vouloir porter la campagne ont trait à la neutralité permanente et armée, aux garanties démocratiques et à la charge financière additionnelle engendrée par une participation pleine et entière. Avant de développer un argumentaire sur la problématique de l'adhésion de la Suisse à l'ONU, il est nécessaire d'essayer de comprendre sur quels schémas mentaux s'articulent les concepts de neutralité et de démocratie ; ce qui nous renvoie à l'image que les uns et les autres, nous nous faisons de la Suisse et du monde.
Les autoroutes de l'information passeront-elles par Ouagadougou ? A l'heure d'Internet, la moitié de l'humanité n'a toujours pas accès au téléphone. Les pays du Sud font figures de parents pauvres de la communication et les médias sont saturés par la culture des pays industrialisés occidentaux. Partant du principe que la communication est vecteur d'instruction et d'identité culturelle, les oeuvres d'entraide ont axé leur Campagne oecuménique de Carême 2002 sur le thème "Partager la communication". L'objectif ? Promouvoir l'utilisation des médias (anciens et nouveaux) à l'échelle planétaire et dans les pays du Sud en particulier, avec, pour finalité, le service de la justice et de la solidarité. Les potentiels existent, grâce notamment aux nouvelles techniques de l'information ; ils sont à développer.
L'annulation de la dette des pays africains ne saurait suffire, pour cette simple raison que cette dette est liée à la persistance de structures économiques injustes, tant au niveau national qu'international. Aucune solution durable n'est donc possible si l'on n'identifie les causes profondes de cette crise et si l'on ne s'attache à modifier les structures qui en perpétuent les effets. Cet article voudrait mettre en lumière ce qui peut contribuer à infléchir le courant actuellement favorable à l'annulation de la dette, dans le sens d'une motivation plus réaliste en faveur de la croissance économique de l'Afrique.
Accompagner les réfugiés, c'est affirmer que Dieu est présent dans l'histoire des hommes, même dans les épisodes les plus tragiques. En compagnie de Jésus-Christ et en étant serviteurs de sa mission au milieu des réfugiés, le JRS peut être un signe efficace de l'amour de Dieu et de la réconciliation. - (Charte du Jesuit Refugee Service)
dimanche, 06 janvier 2002 01:00

Le travail "sur le divan"

Depuis une dizaine d'années environ, j'assiste, dans mon cabinet, à l'expression d'une souffrance nouvelle, celle engendrée par la guerre économique. Aujourd'hui, le monde professionnel apparaît en complet bouleversement. Si certains ont annoncé la fin du travail, il semble en réalité que le travail ne soit pas en train de disparaître mais plutôt de changer de forme. Pour vivre au mieux cette transformation et contrecarrer les effets pervers qui peuvent être les siens, il est important d'essayer de la comprendre.
dimanche, 06 janvier 2002 01:00

Etre chrétien dans le monde

En sollicitant l'engagement total des croyants, le christianisme transcende les lois. Il ne repose pas sur des codes moraux, mais sur une attitude humaine et sociale prenant exemple sur le Christ. Un écrit ancien, rédigé entre la fin du II e et le début du IIIe siècle et adressé «A Diognète», rappelle le caractère universel du christianisme, et donc la responsabilité particulière qui incombe aux chrétiens, quelques soient les époques et les lieux, pour l'établissement de la justice. Une autre forme de mondialisation.

dimanche, 06 janvier 2002 01:00

La tentation du pouvoir

Tout ce qui touche de près ou de loin l'autorité, son exercice et ses abus, relève d'un paradoxe. Le Seigneur lui-même l'a résumé dans cette confession paradoxale : «Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres» (Jn 13,13). L'autorité dans l'Eglise est donc appelée à donner sa propre voix magistrale, mais au service de Celui qui, ressuscité, ne peut plus utiliser publiquement la sienne.