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Elle n’avait que peu de sympathie pour les alcooliques. Depuis son balcon étroit, accoudée à la balustrade, une tasse de café brûlant à la main, elle estimait avoir ses raisons. De bonnes raisons. Mais lui, qui marchait lentement, avec ses cheveux rares et pourtant longs, dans cette rue déserte qu’elle surplombait de deux étages, l’était-il vraiment, alcoolique? Dans son esprit, c’était chose admise. Pourtant elle ne l’avait jamais côtoyé à moins de dix mètres, le samedi, une fois par mois. Peut-on connaître quelqu’un, dans ces conditions?
Bernard Utz, né en 1987, a publié son premier roman, Un toit, en début d’année (éd. D’autre part, Genève 2020, 120 p.). Il a étudié la science politique et les sciences de l’environnement. Il collabore à la Journée suisse de la lecture à voix haute, pour l’Institut suisse Jeunesse et Médias.