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mardi, 08 janvier 2019 16:37

Les eaux du Jourdain

JourdainIn "Voyageurs anciens et modernes ou Choix des relations de voyages" de E. Th Charton. British LibraryJe lis dans l’excellent dernier numéro de choisir 690, à la page 6 «… les eaux du Jourdain au débit extraordinaire jaillissant…» (article de Jean-Bernard Livio sj). J’ai le souvenir de ma déception quand, lors d’un voyage à Jérusalem et en Jordanie, j’avais découvert un petit ruisseau, semblable au Talent d’Echallens les jours de sécheresse, alors que durant un voyage avec Albert Longchamp sj, des pluies nous avaient privés de Mer Morte, le car ne pouvant franchir un oued inondé… Les quelques chrétiens se faisant baptiser au lieu présumé du baptême de Jésus pataugeaient plutôt que plongeaient dans le «FLEUVE», si impressionnant selon une gravure de ma bible scolaire d’il y a 80 ans.

À la page 7 il est encore écrit: «La terre, le feu, le vent, l’eau sont tour à tour donneurs ou destructeurs de vie.»  Je suis pleinement d’accord, tout en regrettant que ce constat évident mette le magnifique Cantique des créatures du poverello d’Assise à moitié caduc. Par contre, je ne comprends pas la conclusion: « C’est à l’homme d’en user pour en faire un paradis ou un enfer.» Tremblements de terre, inondations, foudres, tornades, volcans, aussi meurtriers les uns que les autres, sont des phénomènes de la Nature qui ne demande rien à l’Homme, mais qui ne prétend pas être miséricordieuse et omnipotente. L’histoire du Déluge, présent dans tant de mythologies, ne me contredira pas, mais son existence attribuée à la colère de (ou des) dieu n’aide guère à la foi. Je pense à ce cri de Jean Rostand: «On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d’hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu.»

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