Il y aurait, selon cette étude qui combine approche de terrain et analyse d’images satellites, environ 3040 milliards d’arbres. C’est huit fois plus que lors de la dernière estimation. Mais comme le précise dans l’article le Professeur Thomas Crowther, de l’Université de Yale (directeur de l’étude) : « Ce n’est ni une bonne, ni une mauvaise nouvelle pour le monde. Cela ne change pas la science actuelle sur le stockage de carbone [dans l’atmosphère], ni ne diminue l’impact de la déforestation. » Dans une année marquée par la parution de la première encyclique, Laudato Si’, exclusivement destinée à éclaircir et préciser la vision de l’Eglise catholique sur l’écologie, il est intéressant de rappeler pourquoi il est primordial de protéger nos forêts et lutter contre la déforestation. Le pape François, en 2014, était déjà monté au créneau pour défendre les forêts, notamment la forêt amazonienne, considérée comme le poumon de la planète. Il avait lancé aux évêques brésiliens un « rappel fort pour le respect et la protection de la Création que Dieu a confié à l’homme, non pour qu’il l’exploite sauvagement, mais pour qu’il en fasse un jardin ».
En effet, les bienfaits des forêts sont multiples. Elles sont les plus grands réservoirs de la biodiversité et celle-ci rend des services essentiels à l’être humain. Pêle-mêle : la production de l’oxygène de l’air, l’épuration naturelle des eaux, l’activité des pollinisateurs dans les cultures, la séquestration naturelle de carbone dans le bois, les sols, les mers et le sous-sol....
Ce sont ces aspects qui font que les forêts ont un rôle si indispensable. L’Amazonie à elle seule héberge une incroyable diversité d’espèces animales et végétales. En effet, un dixième des espèces connues dans le monde vit dans la région amazonienne. Et près de 12 % des réserves en eau douce du globe sont fournies par cette forêt. Cependant, l’Amazonie n’est pas épargnée par le déboisement. Déjà 17 % de sa surface originelle ont disparu et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Le WWF estime que si la cadence ne ralentit pas, 55 % de sa surface seront perdus en 2030 et c’est bien la totalité de la forêt qui disparaîtrait en 2050. Ce n’est pas tout. L’Amazonie souffre également de l’activité minière et pétrolière , ainsi que du défrichement pour gagner des pâturages à bovins ou des surfaces agricoles (soja). Si nous n’agissons pas, notre génération pourrait être le témoin de sa disparition totale. Une disparition qui n’affecterait pas seulement la région mais bien l’équilibre de la Terre entière.
Le pape François fait bien le lien entre la protection de l’homme et la protection de l’environnement. L’Eglise est d’ailleurs aujourd’hui plus que jamais au cœur de la défense de notre planète. La revue choisir aborde ces thématiques dans son numéro actuel Pauvreté et écologie (voir le sommaire). On y trouve, notamment, un article sur les résultats d’une recherche financée par l’Université pontificale du Pérou sur le rôle des religieux dans la résolution des conflits sociaux-environnementaux, ainsi qu’une interview de Mgr Pedro Barreto sj, archevêque de Huancayo. Connu pour son engagement dans la fermeture de la fonderie métallurgique de Doe Run, il vient de superviser à Lima un important forum international sur l’encyclopédie Laudato Si’, dans le cadre d’une semaine de mobilisation pour le climat organisée par le gouvernement péruvien. La thématique de l’écologie sera à nouveau abordée dans le numéro d’octobre de choisir. Un article reviendra sur les objectifs et enjeux de la 21e Conférence sur le climat, qui se tiendra à Paris du 29 novembre au 13 décembre 2015. Un autre montrera comment Laudato Si’ encourage la mobilisation des ONG chrétiennes. Enfin, le théologien Michel Maxime Egger, spécialiste des relations entre écologie et spiritualité, analyse l’appel du pape adressé à une conversion radicale écologique (une « révolution culturelle » !).
Ces numéros peuvent être commandés à ou au +41 22 827 46 76.