500 imams du Mali se formeront pendant deux ans au Maroc, selon les principes de "modération et de tolérance dans l’islam", afin de lutter contre les discours extrémistes dans les mosquées. Les deux pays ont signé, le 20 septembre 2013, un accord à ce sujet. Il s'inscrit dans le cadre de la contribution du Maroc à la reconstruction du Mali, dans un secteur "stratégique", face aux menaces de l'extrémisme.
"Le Maroc et le Mali partagent le même socle social et cultuel, depuis des siècles, notamment l'islam sunnite de rite malékite. Ils se réclament des mêmes valeurs de tolérance et d'ouverture à l'autre", indique l’agence de presse marocaine, MAP (Maghreb arabe presse). Les deux pays demeurent engagés pour "la paix, la sécurité, la stabilité, le développement et la bonne gouvernance politique et territoriale", ajoute le texte. Dans une déclaration à la télévision malienne, l’ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri, a précisé que les imams seront formés selon les principes de "modération et de tolérance dans l’islam". Le Roi Mohamed VI a promis de veiller personnellement à que l’accord soit immédiatement appliqué et qu’il soit exécuté "dans de très bonnes conditions".
Entre mars 2012 et janvier 2013, le Mali a été occupé dans ses régions nord (Gao, Tombouctou et Kidal) par des groupes de radicaux musulmans qui y appliquaient la charia (loi islamique). Durant cette période, ils se sont illustrés par des exécutions sommaires, des lapidations, des amputations de mains ou de jambes, ainsi que par l’interdiction absolue de fumer, de vendre, de consommer de l’alcool, ou encore d’écouter de la musique. Dans les écoles, garçons et filles étaient séparés. Les islamistes radicaux ont été chassés au début de cette année par les armées française et malienne.
(apic/réd.)
Entretien avec le pape François !
Une interview exceptionnelle du pape François a été élaborée par le réseau des Revues culturelles jésuites d’Europe et d’Amérique, et réalisée en août par Antonio Spadaro, directeur de la « Civiltà Cattolica ».
Le Père Spadaro a rencontré à trois reprises le pape, discutant avec lui six heures de temps. Nous vous offrons ici l’intégralité de cet entretien, dans sa traduction française.
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Une émission de RCF Savoie,
Les Jésuites : droit de cité
Il y a 40 ans était levée l'interdiction faite aux jésuites de Suisse d'exercer leur ministère sur le territoire helvétique. En effet, la Constitution fédérale de 1874, dans un pays soumis à de grosses luttes politiques, avait sacrifié à une vision politique voulant limiter l'influence des libertés de culte et d'expression catholique. Cette interdiction fut levée en mai 1973, après 19 ans de lutte acharnée entre les deux chambres. Daniel Bernard a rencontré pour l'émission Entre lacs de la RCF Haute-Savoie des témoins de l'histoire: Albert Longchamp, "premier Jésuite de Suisse", et Pierre Emonet, ancien provincial Suisse et actuel directeur de la revue choisir.
Les articles 51 et 52 de la Constitution de 1874 interdisaient le droit de cité à la Compagnie de Jésus ainsi que la création de nouveaux couvents ! En imposant comme une sorte d'Edit de Nantes à la compagnie de Jésus, la Confédération helvétique avait alors agi comme nombre d'autres pays, tels la France ou la Norvège. Les protestants d'Ecosse suivent, encore aujourd'hui, le Claim of right acts de 1689, instituant comme illégale toute présence et toutes construction d'églises par les jésuites.
En 1954, la motion de Ludwig von Moos, alors conseiller aux Etats, vise à l’abrogation de ces articles d’exception. Il en résulte un débat parlementaire pénible, marqué par des polarisations confessionnelles, jusqu’à ce que le peuple se prononce à 55 % pour modifier la Constitution; 40 ans plus tard, il y a 18 jésuites à l’œuvre en Suisse romande (pour 18 000 dans le monde). Il existe deux communautés francophones, l’une à Villars-sur-Glâne, près de Fribourg, l'autre à Carouge, en banlieue immédiate de Genève.
En 1959, les jésuites ont lancé la revue mensuelle choisir. C'est une revue culturelle d'opinion dont Lucienne Bittar est actuellement rédactrice en chef. Elle apporte sa contribution à ce dossier, tout comme Sjtepan Kusar, bibliothécaire du CEDOFOR que les jésuites ont également créé au service du public.
Que le cri de la paix s'élève avec force pour un monde de paix. Plus jamais la guerre", c'est l'appel lancé le 1er septembre lors de l'Angélus Place Saint-Pierre par le pape François qui a confié toute sa douleur face aux évènements en cours en Syrie. Le pape a décidé que le 7 septembre prochain, veille de la Fête de la naissance de la Vierge Marie, serait pour l'Eglise une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Proche-Orient et dans le monde. Il a invité les autres confessions chrétiennes à se joindre à cette journée, et les autres religions à s'y unir par des initiatives de leur choix. Le 7 septembre, le pape François a invité les fidèles à le rejoindre Place Saint-Pierre pour une veillée de prière de 19 heures jusqu'à minuit. "Le dialogue est la seule voie pour la paix. Que tous déposent les armes et se laissent guider par la voix de leur propre conscience pour ne pas se replier sur leurs propres intérêts, mais pour entreprendre avec courage le chemin de la discussion et de la négociation", a déclaré le pape dans ce très fort appel pour éviter que l'on ajoute la guerre à la guerre. "Mon coeur, a-t-il dit, est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et angoissé par les développement dramatiques qui se profilent. " Le Pape a également condamné avec fermeté l'utilisation des armes chimiques, se disant atterré par les images qu'il a vu ces jours derniers. Il a mis en garde les hommes devant le “jugement de Dieu“.
Radio Vatican 01.09.13
Voici le texte intégral de l'intervention du pape François
Q. Le Saint Père est sorti du protocole habituel pour parler en faveur de la paix en Syrie. Que pensez-vous de ce sujet?
R. Je n'ai pas l'habitude de commenter les situations internationales ou les affaires politiques. Mais, dans le cas présent, nous sommes devant une situation humanitaire qui déborde les limites normales pouvant justifier le silence. J'avoue, je dois le dire, ne pas comprendre qui a donné l'autorisation aux Etats-Unis ou à la France d'agir contre un pays d'une manière qui, sans nul doute, ajoutera aux souffrances d'une population qui a déjà souffert plus qu'il n'est imaginable. La violence ou les interventions violentes comme celles qui se préparent ne sont justifiables que comme des moyens ultimes utilisés d'une manière telle qu'ils n'atteignent que les seuls coupables. Dans le cas d'un pays, cela est totalement impossible, et c'est pourquoi ce recours à la force m'est totalement inacceptable. Nous jésuites, nous appuyons l'action du Saint Père à 100% et désirons du fond de notre cœur que l'action punitive annoncée n'ait pas lieu.