Le Saint-Siège participe pour la première fois à la Biennale de Venise, lors sa 55e édition (1er juin -24 novembre 2013), avec un premier pavillon d’art contemporain sur la Genèse. Le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, le Prof. Antonio Paolucci, directeur des Musées du Vatican et le Prof. Paolo Baratta, président de la Biennale de Venise, ont présenté cet évènement le 14 mai dernier, au Vatican.
Le Saint-Siège tiendra ainsi son premier pavillon à Venise sur le thème « Au commencement » (In principio), qui s’inspire du livre de la Genèse, en particulier des onze premiers chapitres, dédiés « au mystère des origines de l'homme, à l'introduction du mal dans l'histoire, à l’espérance après le déluge », a expliqué le cardinal.
Trois thématiques ont été choisies : « Création, Dé-Création et Ré-Création ». Le thème de la Création se concentre sur la première partie du récit biblique, la création du monde par Dieu. Le second thème, « Dé-Création », met en relief ce qui va « contre le plan originel de Dieu », exprimé dans la Genèse à travers « des formes de destruction morale et matérielle, comme le péché originel et le premier assassinat ». Cette partie invite « à réfléchir sur l’inhumanité de l'homme ».
Mais l’exposition ne s’arrête pas là : la violence déclenche « un nouveau départ pour l'humanité », notamment à travers le concept du voyage et les thèmes de la recherche et de l'espoir, représentés par la figure de Noé, puis par Abraham.
Cette dernière partie conduit « à un homme nouveau et à une création renouvelée, où un profond changement interne donne un nouveau sens à l'existence », a souligné le cardinal.
Une quête artistique
Antonio Paolucci a présenté pour sa part les artistes « de renommée internationale » sélectionnés par le Saint-Siège pour monter l’exposition : le premier volet, le thème de la Création, a été confié au groupe milanais « Studio Azzurro », qui a imaginé une installation interactive autour de l’homme, « en position centrale ».
Ce travail, a-t-il expliqué, « déclenche un dialogue », notamment à travers « des échos et des réverbérations, entre les règnes végétal, animal, et la dimension humaine ».
Pour le deuxième volet, la « Dé-Création », le Saint-Siège a choisi les photographies en noir et blanc du Tchèque Josef Koudelka, où émergent des thèmes tels que la destruction provoquée par la guerre, la consommation matérielle… dans « un monde blessé, abandonné », en « perte de sens éthique ».
Enfin, la « Re-création », sera symbolisée par le travail de Lawrence Carroll, un artiste des Etats-Unis qui travaille avec des matériaux de récupération, grâce à « des processus de transfiguration ». Ses œuvres, a précisé Antonio Paolucci, sont symboliques par leur utilisation d'objets usagés « dans un circuit temporel, forçant la fragilité et la monumentalité à coexister ».
Pour Paolo Baratta, président de la Biennale, la décision du Saint-Siège intervient alors que l'art contemporain, qui était l’apanage d’une petite minorité, est désormais « apprécié par un public plus large, en un mot, il est devenu populaire ».
Si ce développement offre des avantages, il augmente aussi « le risque de marchandisation » des œuvres d’art en ce domaine, a-t-il mis en garde, saluant l’attention du Saint-Siège à ce sujet car « l’art contemporain a toujours devant lui comme objet d’intérêt l’homme et ses quêtes » et il recherche « la participation active de celui qui regarde ». (zenit.org/réd.)

Dans un communiqué conjoint, les Eglises chrétiennes de Suisse ont exprimé, le 2 mai passé, leur opposition au durcissement de la loi sur l’asile et ont appelé la population à rejeter les modifications urgentes de la loi sur l’asile (votation fédérale du 9 juin 2013). Le but devrait plutôt être de « garantir des procédures d’asile équitables aux êtres humains en fuite » car « l’octroi de l’asile est un acte d’humanité et de solidarité ». Les signataires du communiqué sont : la Commission « Justice et Paix » de la Conférence des évêques suisses, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, l’Eglise catholique-chrétienne de la Suisse, et la Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse.

« Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile en 1981, dix révisions ont été entreprises pour la durcir », rappelle le texte, qui fait observer que « ces durcissements n’ont rien pu changer au fait que des êtres humains doivent fuir leur pays sous la contrainte et demander l’asile en Suisse aussi ». A cause des durcissements, dénoncent les Eglises, « le destin individuel des requérants d’asile est à peine pris en compte » et « tous les requérants d’asile se retrouvent soupçonnés d’être des délinquants cherchant uniquement à exploiter notre Etat social ».
Evoquant le nouveau projet de loi, les Eglises chrétiennes s’opposent à « la suppression de la possibilité de déposer une demande d’asile dans une ambassade suisse à l’étranger » : « Les conséquences de cette suppression sont dramatiques. Femmes, enfants, personnes âgées et malades sont particulièrement touchés. Davantage de réfugiés seront poussés à recourir à des bandes de passeurs. Pour les persécutés pauvres, cette ultime possibilité de fuite est impossible. » En outre, les Eglises critiquent la réduction des délais de recours accordés aux requérants d’asile, qui passent de 30 à 10 jours.

Un acte d’humanité
Pour les Eglises chrétiennes, ces modifications sont « contraires à l’objectif clé du droit d’asile : la protection des personnes persécutées ». Elles appellent donc à « garantir des procédures d’asile équitables aux êtres humains en fuite » car « l’octroi de l’asile est un acte d’humanité et de solidarité » : là où « l’humanité elle-même est en jeu », la concurrence des convictions politiques doit cesser, estiment-elles.

Les Eglises réaffirment leur soutien aux requérants d’asile après leur arrivée en Suisse : elles offrent notamment « une aide d’accompagnement spirituel » dans les centres d’enregistrement et de procédure de la Confédération et « financent majoritairement les services de conseil juridique ». (zenit/com./réd.)

Il est de notoriété publique que Jorge Bergoglio s.j. n'était pas un fan de la théologie de la libération, mais cela ne veut pas dire que le pape François soit adepte d'un capitalisme débridé. En 2000, dans Sur la terre comme au ciel, il admettait le rôle que joue la propriété privée, tout en notant qu'elle « entraîne l'obligation de la mettre au service des autres dans le cadre de justes limites ». Il faisait remarquer que l'Eglise est opposée non seulement au communisme, mais aussi « au libéralisme économique sauvage dont nous sommes témoins aujourd'hui ». En Amérique latine, le terme libéralisme désigne ce l'on appellerait aux Etats-Unis l'ultralibéralisme économique.

Diffusé sur Canal+ et Canal+ Cinéma du samedi 4 mai au dimanche 12 mai : horaire des diffusions

Margin Call est un film indépendant américain, le premier long-métrage d’un dénommé J.C. Chandor. Avec un budget de 3 millions de dollars, il lui a fallu déjà payer Kevin Spacey, Jeremy Irons, Demi Moore et Simon Baker (The Mentalist) ! Tournage en trois semaines. Unités de lieu et de temps : tout se passe pratiquement dans les bureaux d’une grande banque d’affaires new yorkaise, la veille et le jour du krach de septembre 2008 qui a déclenché la crise des subprimes, lorsque ont été soldées, à coups de faillites brutales, les spéculations folles sur la titrisation de prêts hypothécaires à risque.

Quasiment un quart de siècle est passé depuis le Wall Street d’Oliver Stone, et avec ses moyens limités, Margin Call gagne en sobriété et en justesse : on est dans un constat plus froid, en phase avec la conscience qu’a notre époque des délires qui affectent la finance de marché. Et tous les comédiens sont excellents, y compris les moins connus Zacharie Quinto et Paul Bettany.

Comme Miss Bala, Margin Call est une incursion dans un monde opaque, régi par un pouvoir nuisible à l’ensemble de la société. Ici ce sont les requins de la finance, une espèce au sang froid qui survit à tous les cyclones. Mais contrairement à Naranjo, Chandor ne nous greffe pas aux victimes ; il nous jette au milieu des « opérateurs de marché », 36 heures dans la tour d’une banque d’affaires dont les derniers étages surplombent la ville gratte-ciel.

Enfermé avec les personnages dans leur bulle, on a du mal à ressentir ce qui est en jeu, à appréhender la réalité des répercussions tragiques de leurs actes. L’éclatement de la bulle ? On comprend que les sommes en jeu sont astronomiques ; que des spéculateurs vont perdre de l’argent ; qu’un grand nombre de traders de la société vont perdre leur emploi et se retrouver grillés dans la profession… mais vu les montants de leurs revenus passés et de leurs primes de départ, on a du mal à les plaindre et à craindre pour leur sort. Les ressorts de la tragédie ne fonctionnent pas.

Mais peu importe : Margin Call nous fait partager le vécu, à un moment critique, de gens qui jusqu’alors, derrière des noms comme Lehman Brothers, ne représentaient dans nos esprits qu’une masse informe et confuse. Quand Chandor décrit un milieu, c’est bien documenté (son père a travaillé 40 ans chez Merrill Lynch), sobre (pas de cliché appuyé), et cinématographiquement efficace.

vendredi, 03 mai 2013 12:15

Réapprendre à parler

En cette période hivernale, je me retrouve souvent en pensée à Assise, dans la magie des oliveraies argentées et la quiétude des pins. Je songe aux Fioretti qui ne cessent de me fasciner et à la Prédication de saint François aux oiseaux de Giotto. Je m'émerveille de son pouvoir de rassembler, d'être écouté et entendu. La voix du saint était inspirée et sa parole accessible à ceux qui se groupaient autour de lui, car rien ne faisait obstacle entre sa bouche et leurs oreilles et leur cœur.

En matière de colonisation de l'Afrique, la Chine aujourd'hui fait « mieux » que l'Europe. Une situation plutôt bien acceptée en Afrique, même si certains revirements commencent à se faire jour.

Christine von Garnier - L’oiseau migrateur. Journal Suisse-Namibie (1986-2009), Paris, Harmattan 2010, 170 p. - L’Afrique pour passion. 10 ans de plaidoyer en Suisse et ailleurs, St-Maurice, Saint Augustin 2010, 222 p.

vendredi, 03 mai 2013 12:09

Croire aujourd'hui

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Intersubjective et relationnelle, l'identité chrétienne se trouve grâce aux au­tres et au Tout-Autre. Le sens est donné et découvert plutôt qu'inventé, et ceci non pas dans une volonté de combler le vide, mais dans une confrontation et un passage par celui-ci. L'homme crucifié en indique la voie.