vendredi, 15 septembre 2017 00:33

1914-1918. Les camarades de l’Est en Suisse

Portraits des bolcheviks, en haut de g. à dr.: Lenin Zinoviev, Boukharine, Piatakov et Sokolnikov, et de leur rivaux, en bas de g. à dr.: Plekhanov, Martov, Trotski et Riazanov.Durant la Première Guerre mondiale, une centaine de révolutionnaires polonais et russes trouvèrent refuge en Suisse, transformant notre pays en un bastion du socialisme international. C’est de Berne, Zurich et Genève que se pensera notamment la révolution d’octobre 1917.

Spécialiste des mondes russe et soviétique, Jean-François Fayet est notamment co-auteur de La Suisse et la Guerre de 1914-1918, Genève, Slatkine 2015, 688 p.

Eté 1914. Parmi ceux qui fuient la guerre et s’efforcent de rejoindre notre territoire, on trouve des pacifistes, des réfractaires, des déserteurs et des opposants politiques de différentes nationalités. Il y a des Français (l’écrivain Romain Rolland et le journaliste socialiste Henri Guilbeaux qui éditera à Genève la revue Demain), des Allemands (le journaliste socialiste alsacien Salomon Grumbach, puis dès 1916 Paul Levi, l’avocat de Rosa Luxembourg et futur dirigeant du Parti communiste allemand), des sujets polonais des Habsbourg comme Karl Radek, le futur secrétaire de l’Internationale communiste, et surtout de nombreux révolutionnaires de l’Empire russe. Ces derniers représentent tout l’éventail des forces politiques d’opposition au régime tsariste.

En caricaturant à peine, on pourrait dire qu’un parti révolutionnaire russe qui n’a pas de représentant en Suisse pendant la Première Guerre mondiale est un parti qui n’existe pas, même si cela représente à peine une centaine de révolutionnaires, si l'on s’en tient à une définition stricte du sujet: c’est-à-dire des militants professionnels, totalement dévoués à la cause, ayant l’expérience de la Révolution de 1905 et de l’enfermement.

Culture de la scission

Les plus nombreux sont les militants du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, le POSDR fondé en 1898, que l’on retrouvera avant même la fin de la guerre au sommet du pouvoir soviétique. D’abord très minoritaire, le marxisme s’est en effet progressivement imposé en Russie -et plus encore au sein de l’émigration- sur d’autres courants politiques comme le populisme et l’anarchisme. C’est aussi le seul parti à s’être majoritairement opposé à la guerre, toutes tendances confondues, ce qui explique sa forte représentation en Suisse.
Pourtant il s’agit plus d’un conglomérat, d’une confédération composée de diverses tendances très structurées, que d’un véritable parti. Ses composantes sont en lutte permanente, entretenant une culture de la scission qui irrite beaucoup les camarades étrangers, en particulier les sociaux-démocrates allemands qui s’efforcent en vain de les pousser à la réunification. Comme le déclarait Gueorgui Plekhanov, l’un des fondateurs du marxisme russe, qui s'opposera à Lénine dès 1903: «Ce n’est pas la différence d’opinion qui produit nos scissions. On peut dire plutôt que ce sont nos scissions qui produisent les nuances de nos opinions politiques et tactiques.»[1] Les bolcheviks, qui ont pris le contrôle du POSDR en 1912, sont représentés par Lénine, Zinoviev, et par de nouvelles figures comme Nikolaï Boukharine, Gueorgui Piatakov et Grigori Sokolnikov. Parmi leurs rivaux mencheviks, opposés aux bolcheviks sur la question de l’organisation du parti, citons Plekhanov bien sûr, Julius Martov et des hors factions comme Léon Trotski et David Riazanov.
On compte aussi des militants du Bund (Union générale des travailleurs juifs : la première organisation socialiste de Russie), de la Social-Démocratie du Royaume de Pologne et de Lituanie, des socialistes révolutionnaires (SR) héritiers des narodniki (les populistes passés par les attentats terroristes)[2] et des anarchistes, surtout les internationalistes. On trouve enfin quelques KD, le Parti constitutionnel-démocrate dont l’assemblée constituante s’est tenue à Schaffhouse en 1903.
Ces révolutionnaires voyagent en famille, le plus souvent en train, avec femmes et enfants: dans le cas de Lénine, sa femme, sa belle-mère et son amante Inessa Armand. Pour la plupart, ils vivaient déjà hors des frontières de l’Empire russe, à Cracovie, Vienne, Berlin, Paris, Capri ou Londres, et sont partis pour échapper à la conscription, à l’enfermement ou à l’internement en tant que ressortissant d’un pays belligérant ennemi. Ils sont souvent bien connus des autorités, celles de leur pays d’origine et celles de leurs pays d’accueil. En Suisse, ils seront surveillés par cinq agents de la police politique russe, l’Okhrana.

La Suisse, un choix judicieux

Le choix de la Suisse s’est imposé à eux en raison de sa neutralité, de sa position géographique au centre du continent et de ses facilités administratives: la douane ne leur demande rien, ils doivent juste s’enregistrer à l’Hôtel de Ville pour obtenir une autorisation de résidence provisoire, de séjour illimité ou une tolérance pour ceux ayant le statut de réfractaire.[3] évoquons encore la tradition d’asile de la Suisse -la Confédération ne procède que rarement aux extraditions d’émigrés- et ses conditions matérielles avantageuses -la vie n’y est pas chère à cette époque.
Notre territoire est d’ailleurs bien connu des opposants russes depuis le XIXe siècle. Nombre de ceux qui viennent en 1914 y ont déjà séjourné pour faire des études, échapper à la déportation ou participer à un congrès de l’Internationale socialiste, comme celui de Bâle en novembre 1912. Il existe d’ailleurs en Suisse, et cela depuis de nombreuses années, des sections liées aux différents partis russes et polonais. Les révolutionnaires retrouvent ainsi d’anciens camarades demeurés en exil ; certains ont été naturalisés et plusieurs ont épousé des Suisses. Les exilés disposent en outre de bibliothèques (le Russischer Leseverein à Zurich, la Bibliothèque russe de Lausanne, la Bibliothèque Roubakine à Baugy-sur-Clarens, la Bibliothèque Tolstoï et la Bibliothèque bolchevique à Genève), d’imprimeries et de maisons d’édition spécialisées. La moitié des publications russophones éditées à l’étranger de 1855 à 1917 proviennent de Suisse.
D’origine urbaine, les révolutionnaires s’établissent majoritairement dans les villes (même si comme tous les Russes ils fantasment sur les Alpes depuis le passage du col du Gothard par l’armée de Souvarov). Ils y constituent de véritables microsociétés partisanes, avec leurs lieux, leurs codes et leurs rituels spécifiques. Le choix de leur canton - et même de leur quartier - de résidence n’est donc pas sans lien avec leur affiliation politique. Se reproduit ainsi en Suisse le cloisonnement et l’éparpillement qui existait déjà en Russie. De Suisse, ils espèrent pouvoir continuer à suivre et même à peser sur les événements. Ils y demeureront jusqu’au printemps 1917, date à laquelle ils rejoindront pour la plupart la Russie, même si c’est dans des camps différents (en 1922, nombre d’entres eux reprendront la route de l’exil).
Si on devait établir une sorte de Guide du routard des révolutionnaires russo-polonais dans la Suisse de la Grande Guerre, on pourrait dire que les populistes et les marxistes russes ont leurs racines à Genève, les socialistes polonais à Zurich et que les anarchistes préfèrent le Tessin où se sont établis Mikhaïl Bakounine et Pierre Kropotkine. Avec des nuances, bien sûr : les jeunes marxistes, moins francophones que leurs aînés, préfèrent la Suisse allemande, surtout Zurich et Berne, et on trouve aussi des socialistes polonais à Lausanne et des anarchistes à Zurich et à Genève, qui se mettront en contact avec le journal le Réveil communiste anarchiste, édité par le tessinois Luigi Bertoni.

La plus russe des villes suisses

Sans conteste, Genève est la plus russe des villes suisses du XVIIIe siècle à nos jours. Tous les dirigeants historiques y ont séjourné, et pas seulement Lénine qui y vécut en 1900, 1903-1905, 1908 et 1916. C’est à Genève que furent créés en 1883 les premières imprimeries marxistes et le premier groupe marxiste russe (Libération du travail) par Gueorgui Plekhanov, Pavel Axelrod, Léon Deutsch et Vera Zassoulitch, la plus célèbre des terroristes russes. La plupart de ces figures historiques du marxisme russe habitent encore en Suisse pendant la Grande Guerre.
Parmi les sites particulièrement appréciés des révolutionnaires russes, se profile le quartier des Bastions, siège de l’Université et de la Bibliothèque publique. De nombreux ressortissants de l’Empire des tsars suivent des cours à l’Université ou à l’Institut Jean-Jacques Rousseau dans lequel enseignent le psychologue Edouard Claparède et le pédagogue Adolph Ferrière, l’initiateur de l’éducation nouvelle, un mouvement qui intéressera beaucoup les Soviétiques. Parmi les plus talentueux, citons Lisa Stern, qui après ses études de médecine sera la première femme nommée professeure à l’Université de Genève, puis la première femme à intégrer l’Académie des sciences de l’URSS. Non loin de l’Université, les révolutionnaires fréquentent la brasserie Landolt, où s’est produite en 1913 la rupture définitive entre mencheviks et bolcheviks.
Mais le quartier général des émigrés politiques russes à Genève, c’est la rue de Carouge, dénommée karoujka, où sont imprimés les journaux populiste (Russie révolutionnaire) et socialiste (L’étincelle). On y trouve le centre bolchevique (à l’angle du quai d’Arve), avec sa cantine tenue par les Lepechinski (que Lénine a rencontrés lors de son exil en Sibérie) et la rédaction de sa presse Vpered (En avant). C’est aussi là que sont installées, au numéro 93, la Bibliothèque et les Archives bolcheviques, dont le responsable Viacheslav Karpinski vit à Genève depuis 1904. Parmi les habitués du quartier, citons Nicolas Semachko, le neveu de Plekhanov, qui deviendra le premier commissaire du peuple à la Santé publique, Anatole Lounatcharski, futur commissaire du peuple à l’Instruction publique, et Grigori Sokolnikov, futur commissaire du peuple aux Finances. Toujours dans la rue de Carouge, au numéro 81, se trouve le comité à l’étranger du Bund. Les frères ennemis mencheviques sont installés sur l’autre rive de l’Arve, à la rue Caroline : Julius Martov et Alexandre Potressov y habitent. C’est aussi dans la rue Caroline que les anarchistes communistes Alexandre Gué, Mandel Daïnov et Iouda Grossman, bien-tôt rejoints par George Goguelia et Nicolas Rogdaeff, éditent leur revue Le drapeau ouvrier (Put’k Svobode).
Les socialistes révolutionnaires, pour leur part, sont surtout établis dans le canton de Vaud. Ils sont le plus souvent plus tolstoïens que révolutionnaires. Installé à Baugy-sur-Clarens depuis 1907, dans la banlieue de Montreux, Roubakine a constitué une bibliothèque qui est le point de rencontre de tous ceux qui s’intéressent à la Russie.[4] Parmi les utilisateurs réguliers de cette bibliothèque pendant la Première Guerre figurent Plekhanov, Lounatcharski, Boukharine, mais aussi Paul Biriukov, le biographe et partisan de Tolstoï.

Zurich, important centre

L’autre centre des révolutionnaires russes en Suisse, c’est Zurich, qui fut au XIXe siècle la plus grande ville russe hors de l’Empire. Son Université a attiré de nombreux Russes, surtout des étudiantes, à l’image de Rosa Luxemburg qui y a soutenu sa thèse de doctorat en 1897. Zurich dispose aussi de sa célébrité révolutionnaire en la personne de Pavel Axelrod, l’autre père du marxisme russe, qui a ouvert une fabrique de kéfir pour subvenir à ses besoins. C’est au sous-sol de son appartement, à la Mühlegasse, qu’est organisée la diffusion de la presse marxiste en Europe. Lénine vient lui-même s’établir à la Spiegelgasse de Zurich en 1916. De là, il se rend à la Bibliothèque municipale, à la Bibliothèque centrale et à la Bibliothèque de la Société des musées. C’est une période très productive pour le futur dirigeant de la Révolution d’octobre, qui rédige notamment L’impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916).
Mais Zurich est d’abord la base helvétique des révolutionnaires polonais : les militants du Parti socialiste polonais, favorables à l’indépendance de la Pologne, et les internationalistes de la Social-Démocratie du Royaume de Pologne et de Lituanie, hostiles à l’indépendance. Parfois la promiscuité imposée par l’exil attise les divisions, mais dans le cas des révolutionnaires polonais, elle favorise au contraire le rapprochement. Totalement coupés de leur territoire, prenant conscience de la vacuité de leurs divergences, ils entament durant leur séjour en Suisse les pourparlers qui mèneront à la réunification du mouvement dans le cadre du Parti communiste polonais.
À Zurich, les émigrés socialistes peuvent participer directement aux activités du Parti socialiste suisse (PSS) en s’inscrivant à l’Eintracht, un club ouvrier fondé en 1836 par des émigrés allemands. L’Eintracht sert de tribune publique aux principales figures socialistes établies ou de passage en Suisse. Plekhanov,
Lénine, Trotski, Martov et Radek y donnent des conférences bien rémunérées et confrontent leurs analyses de la situation. C’est dans ce cadre que Trotski présente ses thèses sur La Guerre et l’Internationale, dont l’édition se fait à Zurich.
Un autre lieu important pour les révolutionnaires russes est la Maison du peuple de Zurich, sur l’Helvetia Platz, le centre de réunion du PSS. C’est là qu’est fondée en 1914 la Ligue suisse des sociétés de secours aux déportés et prisonniers politiques russes.

La Berner Tagwacht

Terminons ce panorama par Berne. La ville fédérale est plutôt un lieu historiquement lié à la noblesse -le tsarévitch Paul Petrovitch, la grande duchesse Anna Fiodorovna, le prince Piotr Dolgaroukov- et à la Russie officielle autour de la mission diplomatique. Mais c’est aussi un carrefour géographique et politique. Tous les radicaux y sont passés: Alexandre Herzen, Lénine, Bakounine (qui y est enterré), Kropotkine et le socialiste révolutionnaire Viktor Tchernov. Et tous les partis révolutionnaires y disposent d’un représentant.
À Berne, les marxistes russes et polonais fréquentent Robert Grimm, qui dirige l’organisation cantonale du Parti socialiste et son journal, la Berner Tagwacht. Marié à une révolutionnaire russe de six ans son aînée, dont il se sépare en 1916, il est l’un des rares socialistes suisses à entretenir des contacts réguliers avec des personnalités socialistes étrangères. Durant l’été 1914, alors que la presse sociale-démocrate allemande se ferme aux opposants, Grimm leur ouvre ses colonnes, transformant la Berner Tagwacht en un organe de liaison des opposants socialistes à la guerre. Pourtant Grimm ne partage pas leurs convictions.[5] Son dessein consiste à mobiliser, à partir des partis socialistes des pays neutres, les éléments minoritaires au service de la paix. Situation paradoxale, qui illustre bien toute l’ambivalence des relations entre le mouvement ouvrier suisse et les révolutionnaires étrangers.
C’est aussi à Berne, dans la Maison du peuple, que se tiennent les premières conférences rassemblant des socialistes des pays belligérants appartenant aux deux coalitions : la IIIe Conférence internationale des femmes socialistes réunie en mars 1915, suivie une semaine plus tard par une Conférence internationale de la jeunesse socialiste. À cette occasion apparaît pour la première fois publiquement le mot d’ordre bolchevique de fondation d’une nouvelle Internationale, mais les thèses de Lénine seront systématiquement rejetées. Et c’est encore dans le canton de Berne que sont organisées par Grimm, en 1915 et 1916, deux conférences internationales des socialistes opposés à la guerre. Enfin, c’est de Berne que s’organisera en 1917 le retour en Russie des bolcheviks après la Révolution de février.
Quelques-uns reviendront au printemps 1918, dans le cadre de la mission soviétique dirigée par Jan Berzine. Mais le 7 novembre de la même année, dans un contexte de mobilisation syndicale, le Conseil fédéral helvétique décidera de rompre ses relations avec la légation et décrètera l’expulsion de tous les Soviétiques de Suisse. Tous, sauf le représentant de la Croix-Rouge soviétique auprès du CICR, le Dr Bagotski, qui sera pendant vingt ans le seul Soviétique officiellement reconnu en Suisse.[6]

Peu d’influence sur les Suisses

Pendant longtemps, la grève générale de novembre 1918 fut présentée comme le fruit d’intrigues de bolcheviks. Ceux-ci auraient réussi à gagner une fraction des socialistes suisses et à exploiter le mécontentement populaire dû aux difficultés économiques de la guerre, pour opérer un bouleversement révolutionnaire. L’expulsion de la mission Berzine a donné une légitimité gouvernementale à cette interprétation, largement diffusée dans la presse puis dans les ouvrages de vulgarisation historique.
En réalité, c’est sous la pression de l’Entente que le Conseil fédéral avait décidé d’expulser la mission soviétique, avant même l’annonce de la grève générale.[7] Et l’enquête menée par le Ministère public de la Confédération n’apportera aucune preuve décisive de la participation de la mission au déclenchement de la grève générale. Malgré l’ouverture des archives, aucune source soviétique depuis n’est venue confirmer la thèse d’un plan bolchevique pour fomenter la révolution en Suisse, alors que de tels documents existent pour d’autres pays.
Plus largement, les travaux d’historiens concluent à une faible pénétration des idées bolcheviques en Suisse et à l’absence de toute tentation putschiste au sein du mouvement ouvrier helvétique. Les révolutionnaires étrangers ont eu peu de contacts avec les ouvriers locaux, par crainte notamment des espions (issus de la police ou de partis rivaux).
Les remarques de Lénine durant les quelques semaines qui précédèrent son départ ne laissent aucun doute sur sa résignation à l’égard des dirigeants de la gauche suisse qui ne voulaient «pas apprendre comment on doit organiser un parti révolutionnaire». Et Radek en définira clairement les raisons : «Une révolution, dans le sens de la révolution russe, est impensable en Suisse en raison de la forte résistance de la paysannerie qui ne veut pas en entendre parler.»

 

[1] Lettre de Gueorgui Plekhanov à Karl Kautsky en 1911, citée par Dietrich Geyer, Kautskys Russisches Dossier. Deutsche Sozialdemokraten als Treuhänder des russischen Parteivermögens 1910-1915, Frankfurt, Campus Verlag 1981, p. 86.
[2] Cf. Franco Venturi, Les intellectuels, le peuple et la révolution : histoire du populisme russe au XIXe siècle, Paris, Gallimard 1972, 504 p.
[3] Cf. Gérald et Silvia Arlettaz, La Suisse et les étrangers, Lausanne, Antipodes et Société d’histoire de la Suisse Romande 2004, 164 p.
[4] Cf. Jean-François Fayet, « N. A. Roubakine (1862-1946) : un militant ‹ culturo-révolutionnaire », in Cahiers d’histoire du mouvement ouvrier n° 19, Lausanne, AEHMO 2003, pp. 71-87.
[5] Cf. Yves Collart, Le parti socialiste suisse et l’Internationale, 1914-1915. De l’Union nationale à Zimmerwald, Genève, IUHEI 1969, 375 p.
[6] Cf. Jean-François Fayet, VOKS. Le laboratoire helvétique, Histoire de la diplomatie culturelle soviétique durant l’entre-deux-guerres, Genève, Georg 2014, 598 p.
[7] Le 1er novembre, lors d’une séance au Quai d’Orsay à Paris réunissant les représentants des Affaires étrangères des pays de l’Entente, les Français et les Italiens multiplient les déclarations inquiétantes sur le développement d’un foyer bolchevique en Suisse susceptible de s’étendre aux pays limitrophes. Paul Dutasta, ambassadeur de France à Berne, intervient personnellement auprès du président suisse Calonder, menaçant même de fermer la frontière franco-suisse en cas de passivité des autorités. Le Gouvernement italien ira encore plus loin, laissant entendre que l’Entente serait prête à intervenir militairement en Suisse.

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Dernier de Jean-François Fayet