Vingt ans après l’élection de Poutine à sa présidence, la Russie traverse un moment critique sur le plan économique, même si la situation avant l’invasion de l’Ukraine était encore plutôt positive. Malgré de puissants monopoles d’État, la Russie dispose en effet d’un système fondamentalement capitaliste lui permettant de fonctionner plus efficacement que son prédécesseur, l’URSS[1] et d'un gouvernement technocratique et innovant (en termes de technologies et de numérisation de l’administration). Le pays cependant n'arrive pas à sortir de sa dépendance économique à l'égard de ses ressources naturelles, de son pétrole en particulier. Le risque d'années de stagnation économique est donc important.
L’histoire des différents pays musulmans au XXe siècle présente de nombreux traits communs: presque partout, que ce soit en Turquie, au Pakistan ou en Indonésie, on observe une tendance à se détourner d’un projet de société sécularisée pour préférer un ordre social déterminé par la religion. Avec des exceptions: les États d’Asie centrale anciennement soviétiques -qui font partie du monde musulman depuis le milieu du VIIIe siècle, soit avant même la Turquie, le Bangladesh, l’Indonésie ou les pays subsahariens- sont pour leur part parvenus à maintenir leur caractère sécularisé en dépit de l’effondrement de l’URSS et malgré un retour en force de l’islam.