Ecouteur de rue... Le terme renvoie à d’autres métiers, aux résonnances poétiques, - l’écrivain, le crieur publics - ou plus prosaïques - le cireur, l’éducateur de rue. Sa réalité croise les deux voies: celle de la rencontre et de la reconnaissance de l’autre, dans les marges.
Une nouvelle ère s’ouvrirait pour l’Iran. Le 16 janvier, l’Agence internationale de l’énergie atomique a levé les sanctions internationales contre la République islamique ; et le 26 février, les élections parlementaires ont confirmé la popularité du président Rohani, un modéré. Décryptage avec un expert.
Difficile de ne pas se laisser affecter par l’actualité. L’année écoulée a égrené son chapelet aux perles amères: attentats, flots de migrants, candidats présidentiels prônant la construction de murs... Plus d’un d’entre nous se sent assommé, voire angoissé, face à ces événements. Les temps sont sombres, répétons-nous à l’envi, nous stimulant mutuellement dans un pessimisme bien appuyé. L’obscurité étendrait son linceul...
En janvier 2009 paraissait "Un juif pour l’exemple" de Jacques Chessex. L’écrivain vaudois revenait sur un crime sordide commis à Payerne en 1942, qui l’avait choqué enfant : celui d’Arthur Bloch, un marchand de bétail sexagénaire, et juif... Il avait été « sacrifié » en l’honneur d’Hitler par un groupe d’habitants membres du Mouvement national suisse, entraînés par le pasteur Philippe Lugrin. Les criminels seront arrêtés et condamnés à de lourdes peines.
Mais Jacques Chessex ne pourra oublier, le cœur alourdi par les non-dits qui étoufferont ensuite la ville. Ecrit comme une manière d’exorcisme, son livre ne sera pas bien reçu par tout le monde, d’aucuns se demandant pourquoi faire ressurgir les démons du passé.
Le philosophe genevois Jan Marejko est décédé le 21 septembre dernier. Auteur de plusieurs ouvrages et de bien des articles, il tenait l'écrit pour une porte ouverte sur l'invisible. Il avait écrit quelques fois pour choisir.
En juillet 2011, dans un article intitulé Les deux visages de la lecture, il nous disait: "La prière et la méditation sont des modes d'accès au monde invisible, mais il y a plus, à savoir une méditation nourrie par l'écrit... Par le verbe, nous pouvons accéder à ce qui transcende notre Univers. Tous les monothéismes se rejoignent sur ce point."
Il est un point de vue auquel il tenait passionnément et qu'il défendait férocement: "La lecture n'est pas prioritairement une source d'information mais nourrit une méditation intérieure. Point de vue difficile à soutenir dans le torrent des journaux gratuits, de publicités abrutissantes, des textes techniques ou insignifiants. Mais j'ai toujours tenu bon et je pense aujourd'hui encore qu'un des fondements de l'école devrait être d'apprendre aux enfants à ouvrir un livre non point pour y trouver des listes de produits à acheter ou à consommer, mais pour leur signaler l'existence d'un monde autre que celui qui les entoure quotidiennement..."