Antonio Spadaro[1] a participé au synode extraordinaire sur la famille (octobre 2014) en qualité de membre nommé par le pape. Observateur privilégié des questionnements de l’Eglise en sa qualité de directeur d’une revue jésuite italienne, il revient ici sur la liberté de parole et le dynamisme qui a caractérisé le synode, et sur la transparence avec laquelle le compte-rendu final des débats a été rédigé.
La première Exhortation apostolique du pape François, « Evangelii gaudium », présentée en novembre 2013, est le fruit d'une réflexion mûrie. Elle exprime sa vision de l'évangélisation et de la mission de l'Eglise dans le monde contemporain. On y retrouve les piliers de sa pensée, notamment l'appel à une liberté créatrice.
Au cœur de ce nouvel extrait de l'interview du pape, réalisée pour le réseau des Revues culturelles jésuites par Antonio Spadaro, directeur de la « Civiltà Cattolica » : le discernement, notion fondamentale pour les jésuites. François revient en outre sur une figure qui lui est chère, celle du jésuite savoyard Pierre Favre.
Rome, Maison Sainte-Marthe, lundi 19 août. Le pape François m’a donné rendez-vous à 10h00, mais j’ai hérité de mon père le besoin d’arriver en avance. Les personnes qui m’accueillent m’installent dans une petite pièce. L’attente est de courte durée, juste le temps de me souvenir de la façon dont a émergé à Lisbonne, lors d’une réunion de responsables de revues jésuites, l’idée de publier de concert une interview du pape : nous avions imaginé alors quelques questions exprimant les intérêts de tous.[1]