Les jésuites sont réputés pour être des «maîtres en discernement». Mais si nous évoquons ici leur pédagogie spirituelle, ce n’est pas en raison d’une excellence supposée ou d’une exemplarité à promouvoir. C’est parce que cette tradition propose des procédures précises et apparemment faciles à appliquer. Apparemment… Car comme pour toute chose, le succès d’une méthode dépend beaucoup de l’art du passeur.
Le jésuite Dominique Salin est professeur honoraire au Centre Sèvres, à Paris. Il est un spécialiste de la spiritualité au XVIIe siècle français. Il s’intéresse particulièrement au discours mystique, poétique, et à sa tension avec le discours théologique. Il a écrit à ce sujet, L’expérience spirituelle et son langage. Leçons sur la tradition chrétienne (Paris, Facultés jésuites 2015, 156 p.).
La course au bonheur présent est devenue un impératif, sur un chemin pavé de stoïcisme, de bouddhisme et de freudisme, où le bonheur céleste éternel ne convainc plus. Mais y a-t-il vraiment séparation entre « bonheur psychologique » et « bonheur spirituel » ? Le dualisme est une tentation. La confusion des plans en est une autre.