La troisième édition des Rendez-vous cinéma de l’Église se décline à Genève sur le thème des Origines. Elle fait la part belle à des films d’auteurs ainsi qu’à des péplums. Bertrand Bacqué, directeur artistique, explique le choix de cette programmation.
Philosophe, spécialiste de l’histoire du cinéma, Bertrand Bacqué a consacré une partie de ses recherches aux liens complexes entre l’éthique et l’esthétique. Il a participé de 1996 à2010 à la sélection et à la programmation du festival Visions du Réel (Nyon), consacré au documentaire de création. Il enseigne à la Haute école d’art et de design de Genève. Il est aussi diacre depuis trois ans.
Un lieu clos, ouvert sur le Ciel
«Les jardins ne sont pas innocents, ce sont nos paysages intérieurs qui toujours s’y inscrivent, notre rapport aux hommes, au monde et à Dieu.» Michel Le Bris, «Le Paradis Perdu», 1981
Pendant des centaines de millénaires, l’environnement naturel a été sinon hostile, du moins dangereux pour le genre humain. Pour survivre, il s’agissait de manger l’autre et d’éviter d’être mangé. L’idée qui nous intéresse est née aux confins d’une région aride, où la survie était particulièrement ardue. Comme pour montrer sa puissance, c’est là que l’homme a voulu créer un espace naturel où il règnerait en maître et qu’il aménagerait selon son bon plaisir. Il lui a fallu commencer par protéger cet espace des prédateurs en tous genres, et le séparer du reste du monde - celui de la survie - par une clôture. Ce lieu, c’est le jardin.
Le dessin animé Le grand miracle raconte la matinée extraordinaire de trois adultes dans une ville mexicaine. Débordée par ses obligations professionnelles, une jeune veuve peine à élever son garçon de 9 ans. Un chauffeur de bus apprend au cours d’un trajet que son enfant est atteint d’une maladie grave. Se sentant une charge pour son entourage, une vieille bourgeoise sort en douce de chez elle, au grand dam de ses domestiques qui s’inquiètent de trouver la porte de sa chambre close. Chacun de ces trois personnages est mystérieusement conduit vers une église par trois adolescents, qui vont s’avérer être leurs anges gardiens et leur ouvrir les yeux sur les réalités invisibles accompagnant le rituel de la sainte messe. Les trois adultes repartiront bouleversés.
Bien avant sa sortie dans les salles obscures de Suisse (le 8 février), Silence, de Martin Scorsese, a déjà fait beaucoup parler de lui.
Le film a été projeté en avant-première au Vatican, le 29 novembre 2016, devant plus de 300 jésuites. La Compagnie de Jésus, de fait, attendait avec impatience cette nouvelle adaptation cinématographique (45 après celle de Masahiro Shinoda) du roman historique du japonais catholique Shusaku Endu sur la vie du missionnaire portugais jésuite Sebastien Rodrigues. Qui plus est, par un renommé réalisateur américain. Car le film et le livre posent des questions de fond autour de la foi et du martyre.
Risen, de Kevin Reynolds
Le fils de Joseph, d’Eugène Green
En Judée, en l’an 33, une centurie romaine menée par Clavius, un tribun militaire, vainc un groupe de rebelles hébreux entraîné par un certain Barrabas. A peine revenu à Jérusalem, Clavius est convoqué par Ponce Pilate : le préfet l’envoie surveiller le déroulement, au-delà des remparts, de la crucifixion d’un Nazaréen nommé Yeshua.