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Patrick Bittar

lundi, 08 juin 2015 16:23

Autres mondes

Interstellar
de Christopher Nolan

Paradise Lost
d’Andrea Di Stefano

Quelque part dans le Midwest américain, dans un futur proche. Le climat a été tellement déréglé qu’aucune production agricole n’est possible. L’humanité est menacée d’extinction. Heureusement la NASA veille ; en particulier le professeur Brand (Michael Caine) qui, à force d’écrire des formules mathématiques sur de grands tableaux noirs, a découvert le moyen de tirer parti d’une faille repérée dans l’espace-temps : un « trou de ver ».

samedi, 02 mai 2015 09:06

Improbable Welles

WellesSe plonger dans la biographie d’Orson Welles, qui aurait eu 100 ans le 6 mai s’il avait survécu, est proprement fascinant. Cet artiste a vécu nombre de vies invraisemblables. Ses exploits d’enfant à eux seuls valent le détour. Ne déclara-t-il pas lui-même, qu’enfant, il voulait échapper à l’enfance, mais qu’une fois celle-ci quittée, il ne cessa d’y retomber… Comment parler alors de ce personnage incontournable et haut en couleurs du cinéma américain, sans tomber dans la surenchère ou la démesure ? Notre chroniqueur cinéma Patrick Bittar s’y essaye. Un article paru dans le numéro de mai de choisir, à déguster ici.

Orson Welles combinait le sens artistique de sa mère, une pianiste de concert, et le côté intrépide et visionnaire de son père, un inventeur farfelu qui aimait voyager. Il disait : « Les cinéastes passent trop de temps dans les salles obscures. Moi, pour être heureux, j’ai besoin de me sentir comme Christophe Colomb, j’ai envie de découvrir l’Amérique. Les bonnes choses devraient être DÉCOUVERTES, dans cet esprit de la première fois. Dès que je mets le pied sur un plateau, j’ai envie d’y planter un drapeau. Or plus j’en sais sur les découvertes audacieuses qui m’ont précédé, plus mon drapeau me paraît ridicule... »

mercredi, 22 avril 2015 09:21

Discorde

Winter Sleep, de Nuri Bilge Ceylan

Aydin, comédien à la retraite, tient l’Othello, un petit hôtel en Anatolie centrale. Il tire également des revenus d’autres biens immobiliers, qu’il loue depuis toujours à quelques familles pauvres du coin. A mesure que l’hiver s’installe, le notable local se trouve confronté à l’hostilité sourde de certains habitants, et, à l’intérieur de l’hôtel qui se vide, aux reproches perçants de sa sœur Necla et de sa jeune épouse Nihal. La première était venue se réfugier à l’Othello après son divorce. La seconde s’était lancée dans l’aide humanitaire de proximité pour ne pas sombrer dans la dépression. 
Dans son septième film, Nuri Bilge Ceylan fait preuve de la maîtrise plastique qui lui est coutumière. Mais les trois heures de Winter Sleep sont d’une densité et d’une plénitude qui en font son œuvre la plus aboutie : comme dans un roman de Dostoïevski, le film captive progressivement, en tissant les rets de discordes intimes ou sociales. 
Le cinéaste turc s’est toujours intéressé aux citadins cultivés un peu superficiels, aux esthètes dépourvus d’enthousiasme, aux intellectuels sans courage, aux moralistes sans droiture, aux individus socialement libres mais enfermés dans leur égoïsme, aux êtres dont le sentiment de supériorité n’a d’égal que leur mesquinerie, aux amants séduisants, trop secs pour aimer vraiment. Dans Winter Sleep, on retrouve ces personnages las, cyniques et pathétiques, dont les silhouettes minuscules se perdent dans les paysages insolites de Cappadoce comme dans les tableaux romantiques de Caspar David Friedrich. 
Ceylan - qui se dit un « grand mélancolique » attaché à traquer « tout ce qui se dérobe » - met en scène ces disputes froides et étouffantes, ces jeux de massacre où aucun personnage n’est en reste, avec une justesse qui rappelle certains films de Bergman. « Ta grande morale te sert à haïr le monde entier, dit Nihal à son mari. Tu détestes les croyants parce que croire, pour toi, est un signe d’archaïsme et d’ignorance. Tu détestes les non-croyants parce qu’ils n’ont ni foi, ni idéal. »
Lorsqu’il a reçu la Palme d’or à Cannes, le réalisateur a dédié son film à la jeunesse turque et - de manière significative - à ceux qui ont « perdu leur vie » dans les mouvements contestataires.

mardi, 21 avril 2015 10:00

L'apôtre et le paradis

L’Apôtre, de Cheyenne Carron
Paradis, d’Alain Cavalier

jeudi, 16 avril 2015 15:58

Dramatiques pétrins

Ana Arabia, de Amos Gitai
Gemma Bovery, d’Anne Fontaine

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