Le gouvernement égyptien a autorisé la construction de la première église copte orthodoxe de l’ère Morsi. L’édifice sera bâti à Nubaria, dans le nord du pays, le long de la route du désert Le Caire-Alexandrie.
Le décret présidentiel autorisant la construction a été publié au Journal officiel le 6 juin 2013. L’église sera consacrée aux saints apôtres Pierre et Paul, et sera construite sur une superficie de 300 mètres carrés. Les sources égyptiennes consultées par l'agence Fides confirment que la demande de construire une église dans la région, riche en ressources agricoles et énergétiques (gaz naturel), a été soumis aux autorités civiles compétentes il y a 17 ans déjà.
Le Père Makari Habib, secrétaire du patriarche Tawadros, chef de l’Eglise copte orthodoxe, a exprimé sa satisfaction à l’annonce de l'autorisation octroyée par le président Morsi. Les coptes, qui sont entre 5 et 12 % d’une population égyptienne qui dépasse les 80 millions, ont été la cible de nombreux attentats depuis la chute du régime d’Hosni Moubarak et l’arrivée au pouvoir d’un régime islamiste en 2011. Mais Naguib Gabriel, responsable de l'Union égyptienne des organisations pour les droits de l'homme (EUHRO), a critiqué le fait que l’Eglise remerciait le président égyptien pour cette autorisation, car bâtir une église est tout simplement un droit garanti par la Constitution et la loi. Il a relevé qu’il y a encore 149 projets d’églises qui n’ont toujours pas reçu de permis de construire en Egypte. (apic/fides/réd.)
SOUTENUS ET RESPONSABLES
Pauvreté, chômage, suicide, drogues... Le sommaire de ce numéro égraine un chapelet de misères, de situations de précarité ou de violence. Qu’on ne s’y méprenne pas, si la réalité n’est pas masquée, elle ne se veut pas pour autant écrasante. Au fil des articles, on se rend compte du nombre de gens qui se sont impliqués pour soulager leurs semblables, et des progrès réalisés sur le plan humanitaire en l’espace de deux siècles.
choisir revue culturelle, juin 2013
Notre pays n’accueille qu’une toute petite partie des 43 millions de réfugiés du monde. Sensible au sort des personnes contraintes de quitter leur pays et refusant qu’elles soient indistinctement soupçonnées d’être des criminels ou des profiteurs, la Fédération romande des socialistes chrétiens (FRSC) ne peut accepter que la Suisse durcisse les conditions d’accueil des réfugiés et se soustraie à son devoir d’humanité.
Nous déplorons en particulier que la Suisse refuse de reconnaître l'objection de conscience comme droit humain. De nombreux Suisses ont subi la prison dans notre pays pour avoir réclamé ce droit que nous espérions désormais ancré dans nos mœurs.
Ne souhaitant pas que la Suisse doive, dans quelques décennies, s’excuser une nouvelle fois d’avoir fermé ses portes, la FRSC appelle fermement à voter contre la modification de la Loi sur l’Asile.
(com.)
Le Président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, est, de facto, complice et artisan du climat d’intolérance religieuse et de la violence à l’encontre des minorités présente en Indonésie. Cette forte dénonciation a été lancée publiquement par le Père Franz Magnis-Suseno s.j., professeur de philosophie à Djakarta.
Le prêtre, qui est également un collaborateur de la revue internationale Oasis, a rédigé une lettre ouverte à l’Appeal of Conscience Foundation (ACF), prestigieux institut ayant son siège à New York, lorsqu’il a appris que la fondation en question entendait récompenser le président Yudhoyono « pour ses mérites dans le domaine de la tolérance religieuse ». « C’est une honte, écrit-il, qui discrédite une institution ayant des intentions morales ». Le Père Magnis-Suseno demande : « Ne connaissez-vous pas les difficultés croissantes des chrétiens pour obtenir les permis nécessaires à l’ouverture de lieux de prière, le nombre croissant d’églises fermées de force, l’augmentation des règlements rendant le culte plus difficile pour les minorités et donc la croissance de l’intolérance à la base ? »
Il rappelle « des attitudes honteuses et très dangereuses de la part de groupes religieux intransigeants envers ce qu’il est convenu d’appeler des groupes déviants, comme les membres d’Ahmadiyahoe ou les communautés chiites, alors que le gouvernement de Susilo Bambang Yudhoyono n’a rien fait ou dit pour les protéger. (...) Des centaines de personnes - au cours des années de la présidence de Yudhoyono - ont été chassées de leurs maisons et vivent encore misérablement dans des lieux tels que des gymnases. » Des fidèles ahmadis et chiites ont été tués « sur la seule base de motifs religieux » et le président Susilo Bambang Yudhoyono, en huit ans et demi de gouvernement, « n’a jamais parlé, pas même une fois, au peuple indonésien du respect des minorités, évitant honteusement toute responsabilité concernant la violence croissante ».
Franz Magnis-Suseno se déclare « pantois devant tant d’hypocrisie » et met en garde contre tout soutien, même indirect, fourni à ceux « qui veulent purifier l’Indonésie de tout ce qu’ils considèrent comme hérésie et paganisme ».
(fides/réd.)