bandeau actu2
mardi, 04 novembre 2014 13:52

Guerre juste ?

Écrit par

« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, mais pourvu que ce fût en une juste guerre », écrivait Charles Péguy, dont nous célébrons cette année le centenaire d'une mort cueillie sur les champs de bataille au tout début de la guerre de 1914. Depuis un siècle, l'idée de déclarer une guerre « juste » n'est venue dans la tête d'aucune personne de bon sens. Car il n'existe pas de guerre qui n'engendre ses injustes barbaries.

Et voilà que le 19 août dernier, le pape François semble rompre avec ce consensus. Dans l'avion qui le ramène de Corée du Sud, le saint Père évoque la guerre en Irak et l'avancée des hordes de l'Etat dit islamique. « Dans le cas où il y a une agression injuste, je peux seulement dire qu'il est légitime d'arrêter l'agresseur injuste », a-t-il précisé. Le pasteur Dietrich Bonhoeffer, évoquant le désastre allemand sous la conduite d'Hitler, prenait la comparaison d'un train mené par un mécanicien fou ; il en concluait, lui aussi, qu'il fallait neutraliser le mécanicien, quitte à le supprimer si nécessaire.

mercredi, 15 octobre 2014 12:46

Mi-parcours du Synode sur la famille

Selon plusieurs participants au Synode des évêques sur la famille (par ex. Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite italienne "Civiltà cattolica", celui-ci a pris à mi-parcours déjà des allures de Concile dans son approche des problématiques contemporaines. Mgr Bruno Forte, archevêque de Chieti-Vasto (Italie) et secrétaire spécial du Synode, l'a d'ailleurs affirmé devant la presse, le 13 octobre 2014.

Les observateurs se réfèrent ici à la liberté avec laquelle les cardinaux et évêques de tendances opposées se sont expimés, selon les encouragements au « dialogue sincère » du pape François. De fait, ce synode pastoral a clairement des implications doctrinales.
Le pape François a en outre nommé six Pères synodaux pour participer à la rédaction de Relatio Synodi, le document final qui sera soumis au vote de l'assemblée synodale le 18 octobre 2014, avant d'être rendu public. Il s'agit du Père jésuite espagnol Adolfo Nicolas, préposé général de la Compagnie de Jésus ; du cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture ; du cardinal Donald William Wuerl, archevêque de Washington (Etats-Unis) ; de Mgr Victor Manuel Fernandez, recteur de l'Université pontificale argentine ; de Mgr Carlos Aguiar Retes, archevêque de Tlalnepantla (Mexique) et président du Conseil épiscopal latino-américain ; de Mgr Peter Kang U-Il, évêque de Cheju (Corée du Sud).
Certains vaticanistes se sont montrés critiques face à cette décision. Ils mettent en doute l'impartialité des Pères synodaux nommés par le pape jugés et relèvent l'absence de représentant africain.
Le document final servira de base pour le second Synode, qui se tiendra du 4 au 25 octobre 2015 sur « la vocation et la mission de la famille dans l'Eglise dans le monde contemporain ».

Les catholiques romains des cantons de Bâle-Ville et de Bâle-Campagne ont accepté dimanche 28 septembre, par 81,8 % (BS) et 87,4 % (BL) de oui, l'initiative pour l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'Eglise. Celle-ci demande un accès au sacerdoce non limité par l'appartenance sexuelle ou l'état civil. Le parlement de l'Eglise catholique romaine de Bâle-Ville avait reconnu en 2012 la validité de cette initiative.
Pour la première fois en Suisse, (et même dans le monde selon les comités d'initiative) une demande formelle du peuple de l'Eglise allant dans ce sens a donc été inscrite dans une constitution de droit public ecclésiastique. Cette décision n'aura pas d'effet direct au plan ecclésial. En raison de la séparation des pouvoirs entre les autorités ecclésiales et les corporations ecclésiastiques, ces dernières ne sont pas en mesure d'imposer à l'évêque de Bâle l'ordination de femmes prêtres, contraire au droit canonique.
Les initiants soulignent cependant dans un communiqué de presse que c'est là un signal fort indiquant, « face à la constitution hiérarchique et patriarcale de l'Eglise, que le peuple de l'Eglise souhaite ardemment un changement des critères d'accès à la prêtrise (...) Selon le désir des femmes et des hommes catholiques des deux cantons de Bâle-Ville et de Bâle-Campagne les femmes doivent pouvoir participer d'une façon égalitaire aux décisions prises par l'Eglise. Nous souhaitons une orientation suivant la pratique du début du christianisme, dans laquelle le célibat obligatoire des prêtres n'était pas encore légiféré et ou les croyants pouvaient élire une femme pour la direction de la communauté. Nous espérons que ce signe sera compris par les organes de décision exclusivement masculins de notre Eglise. Nous espérons aussi que d'autres Eglises cantonales vont suivre. » (com/réd.)

Sœur Luzia Premoli, supérieure générale des Sœurs missionnaires comboniennes, est la première femme à être nommée membre d'une congrégation de la curie, en l'occurrence la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. Pour Sœur Luzia, « c'est là une concrétisation de la volonté du pape François pour plus de femmes à des postes de haut rang dans l'Eglise catholique ». Des femmes servent déjà au Vatican en tant que consultantes, sous-secrétaires et membres des conseils pontificaux, mais il n'y en avait jamais eu encore en tant que membre d'une congrégation. (apic/réd.)

mercredi, 01 octobre 2014 09:45

La planète, "moins vivante"

Empreinte« L'Indice Planète Vivante ® (IPV), établi en mesurant plus de 10 000 populations représentatives de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens, et de poissons, a décliné de quelque 52 % depuis 1970. Autrement dit, en moins de deux générations, la taille des populations des espèces de vertébrés a fondu de moitié. Or les différentes formes du vivant sont à la fois la matrice des écosystèmes permettant la vie sur Terre, mais aussi le baromètre de ce que nous faisons subir à notre planète, notre unique demeure » : Marco Lambertini, directeur général du WWF International, in Rapport Planète Vivante 2014.
Ce Rapport est la plus importante publication du WWF et traite les données prélevées de 1970 à 2010. Publié tous les deux ans, il est présenté en 18 langues et à l'échelle internationale. Plus de 120 institutions scientifiques contribuent à son élaboration du rapport, parmi lesquelles la société zoologique de Londres (ZSL) et le Global Footprint Network (GFN) ; 2337 sources de données ont été utilisées.
L'étude décrit tout d'abord le recul de la diversité des espèces. En ce qui concerne les populations animales, le recul est particulièrement marqué en Amérique latine, où elles ont diminué de près de 80 % en quarante ans. En Suisse, au moins 40 % des espèces animales connues se trouvent sur la liste rouge. Les amphibiens et les reptiles occupent la tête de ce triste classement.
Le rapport traite aussi de l'empreinte écologique de 152 pays par rapport à la capacité de la biosphère, ainsi que de l'empreinte hydrique de l'humanité. L'empreinte écologique est un instrument mesurant la consommation de ressources d'un pays ou de la population mondiale dans son ensemble. Lorsqu'elle est de 1, cela signifie que la consommation de ressources est égale à ce que la planète est en mesure de fournir à long terme, sans que le développement durable en souffre. En Suisse, nous consommons les ressources de trois planètes.

LE RAPPORT DU WWF PEUT ETRE TELECHARGE DANS LE FICHIER PDF CI-DESSOUS.

mardi, 30 septembre 2014 10:34

Des prêtres heureux !

Écrit par

 

Voici quelques années, la célèbre publication américaine Forbes offrait à ses lecteurs des statistiques sur les métiers les plus épanouissants. On y découvre, avec surprise, que le « métier » de prêtre est celui qui rend les hommes le plus heureux, suivi du métier de pompier...

Une enquête menée en France - plus récemment (2006) - par l'Association protection sociale et caisse des Cultes, décrivait bien différemment la situation actuelle des prêtres. Bon nombre d'entre eux exprimaient des sentiments de surcharge, de surmenage, de découragement, voire de déprime. Les raisons majeures de ce malaise étaient énumérées : un plus grand nombre de paroisses à prendre en charge, une multiplicité accrue de demandes des fidèles quant à la préparation et à l'administration des sacrements, une impression de dispersion, des interrogations sur la relève à assurer en tenant compte de l'âge moyen du clergé, la communication avec les collègues, avec l'autorité du diocèse, etc.

Entre lacsAfrique de l'Ouest. Les grands centres hospitaliers s'efforcent de prendre toutes les mesures pour identifier le virus et lutter contre la propagation de la terrible fièvre hémorragique. A Genève beaucoup d'instances se préoccupent du fléau nommé Ebola, et l'OMS en particulier.

Psychologue de profession et engagé à Médecins sans frontières, Alphonse Salamin a vécu sur le terrain les angoisses et les solidarités des populations touchées par le drame. Il en témoigne pour Entre Lacs au micro de Daniel Bernard. Le Dr Jean-Jacques Romand, médecin cantonal, fait quant à lui le point sur les mesures préventives prises à Genève, comme partout où le fléau pourrait se déployer.

Un reportage à écouter jeudi 9 octobre à 11h03 sur FM 89.2 ou en direct sur Internet. / A podcaster dès la diffusion.
Rediffusion le même jour à 18h30, et le dimanche 12 octobre à 10h00.
Pour les émissions plus anciennes, s'enregistrer sur le site de RCF74.

La décision du Ministère de l'Intérieur israélien d'encourager l'ajout du qualificatif « araméen » au mot « chrétien », pour remplacer le qualificatif « arabe » qui figure sur les cartes d'identité des chrétiens palestiniens en Israël est dénoncé comme une « tentative de séparer les chrétiens palestiniens des autres palestiniens » par le Conseil des évêques catholiques de Terre Sainte, dans un document publié par la Commission Justice et Paix de ce même Conseil.
Selon ce qu'indique la presse israélienne, le 16 septembre dernier, le Ministre de l'Intérieur israélien a signé une mesure visant à reconnaître l'identité araméenne comme identité nationale distincte venant s'ajouter au registre des nationalités présentes dans le pays. La décision a été prise explicitement afin de permettre à 200 familles chrétiennes de s'identifier comme appartenant à l'antique nationalité et pouvoir ainsi s'enregistrer comme araméens plutôt que comme arabes sur leurs documents d'identité.
La Commission Justice et Paix de Terre Sainte voit cette mesure comme une opération artificielle et politiquement orientée. « La langue araméenne- peut-on lire dans le document parvenu à l'agence Fides – a été la langue des juifs pendant des siècles. Ce fut le cas jusqu'au retour de la langue hébraïque, à la fin du XIXe siècle seulement. Les arabes, dans les pays du Levant, ont parlé à travers l'histoire et les siècles, l'araméen, le grec et l'arabe jusqu'à ce que l'arabe se stabilise. Aujourd'hui en Israël, nous sommes palestiniens arabes. Si cette tentative de séparer les chrétiens palestiniens des autres palestiniens consiste à vouloir défendre les chrétiens ou les protéger, selon ce que prétendent certaines autorités israéliennes, nous déclarons : rendez-nous d'abord nos maisons, nos terrains et nos villages, que vous nous avez confisqué. Deuxièmement : la meilleure protection pour nous sera de nous laisser avec notre peuple. Troisièmement : la meilleure protection pour nous sera que vous entriez sérieusement sur le chemin de la paix. »
La prise de position épiscopale contient également un appel « aux quelques chrétiens palestiniens en Israël qui soutiennent cette idée » et sont prêts à revendiquer une identité nationale araméenne pour abandonner leur arabité et pouvoir ainsi se voir garantir l'accès au service militaire dans l'armée israélienne : « Il n'est pas possible – peut-on lire dans le document – que vous fassiez du mal à votre peuple pour satisfaire vos intérêts personnels du moment. Dans votre attitude, vous ne faites du bien ni à vous-mêmes ni à Israël. Israël a besoin du chrétien à qui le Christ a dit : Bienheureux les artisans de paix, et non pas bienheureux à celui qui se défigure et défigure son identité. » (fides/réd.)

Sur la question des chrétiens en Israël, vous pouvez encore lire l'article de Maurice Page, dans le numéro de choisir de juin 2014.

 

« Voici quelques temps, un évêque libanais a tenté de faire une quête pour aider les réfugiés syriens. Et bien, il n'est pas parvenu à recueillir ne serait-ce qu'un euro. Les gens disaient : ça suffit, nous ne voulons plus les aider. Pour nombre de personnes, les aides aux réfugiés syriens sont devenues un motif d'accusation et de reproches, y compris en ce qui concerne l'action de la Caritas » : c'est ce qu'a déclaré à l'agence Fides le Père Paul Karam, président de Caritas Liban.
Le prêtre maronite décrit ainsi la disparition progressive du sens de charité et de solidarité humaine chez les libanais envers les réfugiés syriens provoquée notamment par la reprise des affrontements dans la vallée de la Bekaa entre militants de l'opposition syrienne et forces de l'armée nationale. « Parmi la population, nombre sont ceux qui répètent : nous les avons accueillis et eux nous ont trahis. La police est entrée dans leurs camps et a découvert des armes. Maintenant, nous ne voulons plus aider les Syriens. »
Le soutien humanitaire au profit des réfugiés syriens au Liban risque de devenir la énième victime collatérale de conflits et d'événements qui répandent la crainte parmi la population libanaise. En arrière-plan, se trouve la menace d'un Liban contaminé par le conflit syrien et la crainte que le pays ne devienne, lui aussi, terre de conquête pour les groupes djihadistes tels que l'« Etat islamique » ou le Front al-Nusra. La frontière entre la Syrie et le Liban a été plusieurs fois violée par des groupes djihadistes dans le cadre d'incursions, al-Nusra menaçant désormais d'exécuter neuf agents de police et militaires libanais tenus en otages en tant que rétorsion contre l'engagement présumé des milices chiites libanaises du Hezbollah aux côtés des forces régulières syriennes.
Le Père Karam, qui vient de participer au sommet relatif aux urgences du Moyen-Orient organisé par Caritas Internationalis à Rome, attire l'attention sur les contradictions et les ambiguïtés qui caractérisent l'attitude de la communauté internationale et en particulier de certaines puissances occidentales face aux développements de la situation. « Quelqu'un poursuit le dessein de redessiner le Moyen-Orient en suscitant la formation de micro Etats sur base ethnique et religieuse. Maintenant, ils font la guerre au califat islamique mais, au sein de la coalition qu'ils prétendent avoir construit contre les djihadistes, se trouvent ceux-là même qui les ont financé et leur ont fourni des armes et du soutien logistique pendant des années ». Selon le Père Karam, une certaine manière d'affronter les souffrances des chrétiens et des autres minorités fait également partie des plans visant à bouleverser le cadre régional actuel. « Le nouveau Moyen-Orient dessiné par ces stratèges du chaos – relève le Président de Caritas Liban – est une région morcelée et toujours noyée sous les conflits ethniques et religieux, où il n'y a pas de place pour les chrétiens. Le fait que les Etats-Unis et d'autres nations occidentales se hâtent d'accorder des visas et des permis d'asile aux chrétiens au travers de procédures préférentielles laisse à penser. Nous ne l'acceptons pas. Nous ne nous ferons jamais traiter comme des hôtes sur une terre qui est aussi la nôtre. »

Page 29 sur 44