L’actuel débat, légitimement initié par la Compagnie des pasteurs et des diacres de Genève, au sujet de la féminité ou de la bisexualité de Dieu n’est pas un débat intra-genevois et intra-protestant; il est tout aussi vif dans l’Église catholique, comme on a pu le voir dans la récente célébration d’une messe dite inclusive dans la paroisse Saint-Pierre-de-Monrouge (Paris). L’enjeu est double: comment parle-t-on de Dieu, et quelle est la place des femmes dans l’Église? Ce sont deux questions distinctes, mais connexes, que je me propose de traiter en ordre inversé.
Le prix Humanisme chrétien 2018 a été décerné le 1er octobre à Thierry Magnin, pour son livre Penser l’humain au temps de l’homme augmenté. Le jury souhaite "encourager ainsi la diffusion d’une pensée anthropologique informée, exigeante et soucieuse du plein accomplissement de l’être humain" a annoncé son éditeur. L'éthicien suisse Denis Müller, professeur honoraire à l'Université de Genève, l'a lu pour vous...
Thierry Magnin
Penser l’humain au temps de l’homme augmenté
Paris, Albin Michel 2017, 304 p.
Les débats de ces derniers mois touchant aux couples homosexuels ont généralement confondu trois types de problèmes qui devraient être distingués avec soin pour qu'on y voie un peu plus clair. Les Eglises doivent-elles bénir les couples ayant contracté un partenariat civil ? La société civile doit-elle instituer un mariage pour tous ou convient-il de distinguer le mariage et le partenariat civil ? L'égalité des droits entraîne-t-elle l'accès des homosexuels aux mêmes types de parentalité ?