Jacques Berset s'est rendu au Salvador ce printemps, pour les élections présidentielles. Il y a trouvé une société peinant à se relever de la guerre civile qui l'a ensanglantée de 1979 à 1992, et une Eglise encore très « polarisée », comme le soulignent les tensions autour du dossier de la canonisation de Mgr Romero.
Bien que plus de deux décennies se soient écoulées depuis la signature des accords de paix de Chapultepec mettant fin à un conflit armé qui a fait près de 100 000 morts, les milieux politiques et certains hiérarques de l'Eglise en sont restés au langage de la « guerre froide » et de ses divisions idéologiques. Ainsi Mgr Romeo Tovar Astorga, évêque de Santa Ana, ose affirmer qu'il y a au moins « deux ou trois marxistes au sein de la Conférence épiscopale salvadorienne ». Il fait allusion non pas à des évêques « gauchistes », mais simplement à des prélats ne partageant pas ses sympathies politiques...
C'est un fait : toute la population irakienne souffre de la vaste « epuration ethnique » qui sévit dans le pays. Mais les chrétiens sont des cibles particulièrement faciles pour ceux qui appellent à la « guerre sainte » contre les croisés. Cette communauté très minoritaire (3 % de la population), présente dans le pays dès les premiers siècles du christianisme, risque d'en disparaître totalement. Et avec elle, le témoignage d'une riche culture et d'une cohabitation multiséculaire.