La pandémie a mis en évidence la fragilité des réseaux internationaux et l’inclination des politiques à se renfermer sur leurs engagements régionaux (plus positivement, à les renforcer). L’Église n’a pu se soustraire au mouvement. L’imprévisible a révélé la disparité locale énorme qui règne au sein d’une même confession religieuse, et la capacité ou l’incapacité de ses institutions nationales à répondre au défi. Une réflexion sous la loupe de la Hongrie et du Québec.
Attila Jakab, historien de l’Église et docteur de l’Université Marc Bloch de Strasbourg, il est historien au Mémorial de la Shoah de Budapest. Il travaille dans le domaine du christianisme ancien et de l’antisémitisme ecclésiastique entre les deux guerres mondiales en Hongrie.
Instrumentalisation des Eglises par l'Etat, renforcement d'un nationalisme conservateur, disparition progressive des contre-pouvoirs du fait d'un système politique clientéliste : le climat dans lequel se tiendront en avril les élections législatives hongroises est inquiétant.
Origène, homme d’Eglise visionnaire, a perçu au IIIe siècle déjà le danger qui guettait le christianisme avec sa « massification » : celui de se transformer d’une spiritualité innovante, en une religiosité plus sociologique et, somme toute, assez traditionnelle.
L'assemblée des apôtres à Jérusalem est un des lieux communs de l'historiographie. C'est là qu'aurait été décidé de ne plus imposer l'obéissance à la Loi juive ni la circoncision pour les convertis d'origine « païenne ». Mais Adolf von Harnack remarquait déjà que les deux narrations (Ga 2,1-10 et Ac 15, 1-21) qui racontent l'évènement « sont difficilement compatibles ». Où est alors la vérité historique ? Eclairage à titre d'hypothèse.
Cyprien de Carthage est le théoricien le plus important de l'autorité épiscopale au IIIe siècle. Il a mis tout son talent intellectuel dans la définition théorique et dans la défense de ce qu'il considérait être « la discipline ecclésiastique », à savoir le bon ordre de l'institution et le respect sans faille de l'autorité de l'évêque.