Le Service jésuite des réfugiés de Syrie a été fermé pendant trois jours suite à la mort tragique du Père Frans van der Lugt, lundi 7 avril. Toute la famille du JRS s'est dite très attristée et choquée.
«Le Père Frans était un exemple pour chacun d'entre nous. Il ne se contentait pas de prêcher l'amour et la réconciliation, il les vivait au quotidien - dans l'humilité et la compassion pour tous - et ce jusqu'à son dernier souffle», a déclaré le Père Peter Balleis sj, directeur international du JRS.
Bien que ne faisant pas partie, au sens strict du terme, du JRS, en tant que prêtre jésuite en poste à Homs depuis 50 ans, le père Frans était une source d'inspiration pour tous les jeunes qui représentent la majorité des volontaires à Homs, Damas et Alep. «Il incarnait la mission d'accompagnement du JRS, il la vivait au quotidien.»
Deux mois avant sa mort, le Père frans avait déclaré : « Je ne vois pas des musulmans ou des chrétiens, je vois d'abord et avant tout des êtres humains. Ici, je suis le seul prêtre et le seul étranger, mais je ne me sens pas étranger. Je suis le supérieur de la résidence. Comment pourrais-je la quitter, comment partir ? C'est impossible.»
Le Père Frans a vécu jusqu'au bout sa vocation qui était d'être avec les Syriens de toutes les confessions religieuses au cœur de leurs souffrances. Il accueillait les personnes déplacées dans la résidence jésuite située à l'intérieur de la vieille ville de Homs, leurs fournissant un hébergement et partageant les quelques provisions alimentaires qu'il avait. (Dispatche n° 352)
Les désastres se succèdent au Chili. Après le séisme qui a frappé le nord du pays, c'est la ville de Valparaiso, située sur la côte Pacifique au centre du Chili et classée patrimoine mondial de l'humanité, qui a été, le 12 avril, ravagée en partie par un incendie. Le cardinal Ricardo Ezzati, archevêque de Santiago, a lancé un appel à la solidarité : « En cette Pâques, nous nous trouvons face à une immense douleur. Voici quelques semaines, nous avons vu nos frères du nord subir les effets d'un séisme et hier nous avons tous été profondément touchés au cœur en voyant le désastre provoqué par le feu qui a touché de nombreuses familles et a fait plusieurs morts à Valparaiso. Ces deux événements nous invitent à vivre plus intensément Pâques en rendant vivant le mystère pascal dans notre vie par notre solidarité. »
« Il s'agit du pire incendie de l'histoire de la ville », a déclaré pour sa part la présidente chilienne, Michelle Bachelet. L'incendie a détruit en quelques heures environ 800 ha dans la périphérie de Valparaiso, faisant 12 morts, plus de 500 blessés graves, 10 000 évacués et détruisant sur son passage 500 maisons, selon des données provisoires. Malgré le travail de 3500 gardes forestiers, pompiers, agents de police et militaires, l'incendie a duré plus de 24 heures. Valparaiso est une ville construite en partie sur des collines aux flancs abruptes, avec des rues étroites, difficiles d'accès routier, ce qui ne facilite pas le travail des secours.
Le quartier historique de la ville portuaire de Valparaiso offre un exemple extraordinaire du patrimoine de l'ère industrielle, associé au commerce maritime international de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
« Le nombre de réfugiés syriens présent sur le territoire libanais a atteint un seuil insoutenable pour le Liban, équivalent à 25 à 30 % de la population présente sur le territoire national. Les puissances mondiales et régionales, au lieu de fournir des armes à ceux qui tuent, devraient concentrer leurs interventions sur cette situation d'urgence », a déclaré à l'Agence Fides le Père Paul Karam, président de la Caritas Liban.
Le Père Karam reprend la proposition lancée par le Patriarche d'Antioche des Maronites, Bechara Boutros Rai, dans ses récentes interventions à Genève. « En Syrie – explique le prêtre maronite – il existe de vastes régions qui ne sont pas intéressées par le conflit où peuvent être installés des camps de réfugiés ou des stations de secours et d'assistance et ce y compris dans la zone frontalière entre le Liban et la Syrie. De la sorte, avec une intervention substantielle de la communauté et des organismes internationaux, pourraient être gérés des processus et des situations d'urgence qui paraissent désormais avoir échappé à tout contrôle ».
Ces jours derniers, les sources officielles de l'ONU ont confirmé que les réfugiés syriens enregistrés au Liban ont dépassé le million de personnes. Selon le Président de la Caritas Liban, les données réelles sont beaucoup plus alarmantes : « Les réfugiés ayant fui la guerre syrienne – indique le Père Karam – sont au moins 1,5 millions auxquels viennent s'ajouter un demi million de réfugiés palestiniens. Pour un petit pays comme le Liban, il s'agit de chiffres intolérables, qui mettent en danger le système social, déjà fragile. La majeure partie des réfugiés sont musulmans, ce qui déstabilise le délicat équilibre démographique libanais. L'impact de ces flux peut être perçu dans la crise économique, le manque de travail, mais aussi dans les écoles, les hôpitaux et au plan de la sécurité. Ces derniers mois, huit arrestations sur huit faites au Liban suite à des actions criminelles concernent des syriens ».
La Caritas prend en charge directement 200.000 réfugiés et en assiste 55.000 au plan médical et sanitaire. « Mais sur les facteurs politiques et géopolitiques qui provoquent la catastrophe humanitaire syrienne, nous ne pouvons pas intervenir. Cela concerne les grands responsables, qui sont tous de manière différente responsables de ce qui se passe actuellement en Syrie » conclut le Père Karam. (Fides)
Daniel Bernard s'interroge ce mois-ci dans l'émission Entre lacs, sur le cheminement qui conduit l'homme à se rapprocher de Dieu en pratiquant la musique.
Née aux Pays-Bas, au bénéfice d'une virtuosité d'orgue, Florence Kraft-Babel est directrice du Choeur de la cathédrale St-Pierre, haut-lieu de l'Eglise protestante à Genève. Daniel Bernard l'a rencontrée alors qu'elle répétait la Création de Joseph Haydn. Elle a aussi des engagements politiques à Genève, en lien notamment avec la culture. Vous pourrez la voir en concert le 13 avril.
Autre visite, à la paroisse catholique St-Joseph au centre-ville (Eaux-Vives), où l'on accorde une grande importance à la qualité de l'apport musical pour la liturgie : en témoignent l'abbé Pascal Desthieux, curé modérateur, Christophe Allaz, organiste, et l'argentin Juan-Pablo di Pollina, directeur du Choeur paroissial St-Joseph, fondé en 1901. Ce choeur a joué un rôle historique pour la tradition musicale liturgique (pour en savoir plus) et la paroisse vient d'offrir, avec des expressions musicales diverses, la transmission radiodiffusée de ses messes des dimanches de Carême. Il est intéressant de noter qu'à Genève les Eglises ont de longue tradition prêté attention à la musique, considérée comme un chemin vers Dieu.
"Quand la musique mène à Dieu", une émission à écouter le jeudi 10 avril 2014 sur FM 89.2. A podcaster (pour les émissions plus anciennes, s'enregistrer sur le site).
Réagissant à l'assassinat lundi 7 avril de son confrère à Homs, le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a salué le grand courage du jésuite néerlandais Frans van der Lugt, qui a voulu rester fidèle au peuple syrien dans une situation « extrêmement risquée et difficile ».
« C'est un homme de paix qui meurt, a déclaré le Père Lombardi, un homme qui, dans une situation extrêmement risquée et difficile, avec un grand courage, a voulu rester fidèle au peuple syrien auquel il avait dédié sa vie et son service spirituel depuis longtemps ». « Là où le peuple meurt, a poursuivi le 'porte-parole' du Vatican, meurent également avec lui ses fidèles pasteurs. » Le Père Lombardi, lui aussi jésuite, a fait part de sa prière pour le Père Frans, mais également de sa gratitude et de sa « fierté » d'avoir eu « un confrère aussi proche de ceux qui souffrent le plus, dans le témoignage de l'amour de Jésus, jusqu'au bout ».
Vous pouvez l'entendre dans l'émission de Forum de lundi soir, (lien ci-dessous) avec les commentaires du jésuite suisse Jean-Blaise Fellay.