bandeau actu2
jeudi, 18 février 2021 15:08

Liturgie et langage inclusif

Adobe StockVotre hommage à Marthe Gosteli me rappelle les ouvrages publiés par les féministes pour féminiser la langue française, ce qui n’allait pas de soi au milieu du XXe siècle. Traductrice dans une institution sociale dans les années septante, j’ai dû mettre au masculin le règlement du personnel d’une institution sociale quand quatre hommes engagés comme cadres l’ont exigé. L’institution, traditionnellement dirigée par des femmes, n’occupait jusqu'alors qu’un personnel strictement féminin: assistantes sociales, secrétaires, comptables y compris la comptable–cheffe. Tout a donc été mis au masculin. (Au moment où je vous écris, même internet cherche à corriger mon emploi du mot cheffe.)

Dans l’Église catholique, la position des femmes a changé du tout au tout dès le concile Vatican II et la réforme liturgique des années septante. Ainsi, pendant la messe, on parle aujourd'hui couramment de frères et de sœurs, de saintes et de saints. Par contre, les prières liturgiques sont restées masculines: on y parle exclusivement d’hommes (au sens d’êtres humains), de pères, de frères. Dès son élection à la papauté, j’ai donc écrit au pape François, lui suggérant de féminiser le langage liturgique en tant que tel, notamment le Confiteor.

Les hommes pèchent souvent contre les femmes sans y penser, tant le harcèlement de rues, par exemple, est resté fréquent. Je souhaiterais un Confiteor qui dirait: «Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères et mes sœurs que j’ai péché (…) Oui, j’ai vraiment péché. C’est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges, tous les saints, toutes les saintes et vous aussi, mes frères, mes sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.»

En Allemagne on semble y avoir pensé. Lors d’une messe célébrée en allemand en 2020, j’ai entendu un Confiteor qui incluait les sœurs (meine Schwestern).

Lu 1036 fois