La Suisse a accepté, sur demande iranienne, de représenter les intérêts de l’Arabie saoudite à Téhéran, et de l’Iran à Riyad, suite à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en janvier 2016. S’exprimant le 19 février 2016 dans la Schweizer Illustrierte, l’évêque de Bâle Felix Gmür a estimé que notre gouvernement devrait plutôt prendre ses distances avec l’Arabie saoudite, du fait de l’absence de liberté de religion dans ce pays. Un avis que ne partage pas l’irano-suisse Mohammad-Reza Djalili, professeur émérite à l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève.
« Les Suisses ont une longue expérience de l’Iran. Ils y défendent les intérêts des Etats-Unis depuis 1980 et ils le font bien. Son nouveau rôle de médiateur entre l’Iran et l’Arabie saoudite prouve qu’en tant qu’Etat neutre, la Suisse a toujours un rôle considérable à jouer dans les relations internationales. Son nouvel engagement souligne aussi son intérêt à servir la cause de la paix. La diplomatie suisse ne pourra pas faire des miracles, mais elle pourra atténuer les tensions dans la région, le plus important étant que les pays concernés lui font déjà confiance. Toute la vie sociale est basée sur les relations de confiance. Sans celle-ci, il n’y a pas d’avancée possible. L’expérience passée des bons offices de la Suisse montre que quand la diplomatie suisse donne un conseil, très discrètement d’ailleurs, son interlocuteur peut être enclin à le suivre. »