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jeudi, 15 juin 2017 10:43

À la rencontre de Sam et Salem

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la bd 2Voilà une lecture qui peut se transformer en une manière originale et intelligente de participer à la Journée nationale du réfugié du 17 juin. Dans cette deuxième BD de la série Sam et Salem, Jôli raconte l’histoire d’une amitié interculturelle et interreligieuse, pas toujours simple: celle qui lie Sam, un Suisse, catholique, engagé dans l’accueil des demandeurs d’asile, et Salem, un requérant arabe et musulman, qui a du fuir pour des raisons politiques son pays en guerre et qui vit à présent chez nous.

Sam et Salem: Migrant
textes et dessin de Jôli
préface d’Erich Dürst, directeur de l’Ertablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM)
www.bechir.org, mai 2017, 52 p.

Dessinateur et scénariste, le vaudois Joël Bussy (Jôli) a passé onze ans en Afrique du Nord, avant de rentrer en Suisse pour travailler en tant qu’animateur avec des requérants d’asile. Inspiré par son travail, il a décidé de mettre en bulles la réalité du quotidien de Salem et ses difficultés d’intégration. Périodes de promiscuité ou d’isolement, moments de tristesse, de colère face à certains préjugés à son encontre, mais aussi d’heureux partages et de découvertes d’un autre mode de vie se succèdent à grand rythme.

Jôli a opté pour la technique des histoires courtes sur une ou deux pages, avec titres à la clé pour donner le ton: Un cœur plus gros que l’appart, Finalement on « s’en foot » d’où ils viennent, L’heure contre le temps, Oh, la barbe !... La tendresse et l’humour sont au rendez-vous, ce qui permet au lecteur de réfléchir à la question de l’intégration de l’étranger avec recul, sans caricature ni manichéisme. La BD reste un média efficace pour aborder plus légèrement des questions graves, surtout avec les jeunes. Avec Sam et Salem, nous sommes plus dans l'entreprise pédagogique que dans le domaine artistique. Le but de l’auteur ? Il l’énonce clairement sur son site: aider le lecteur «à mieux comprendre ce que vivent les réfugiés dans notre pays», «à dépasser certaines idées reçues et à accueillir le migrant avec un cœur ouvert». Généreux.

 

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