Chaque année, en vue de la Journée mondiale des missions du mois d’octobre, l’agence fides[1] présente les nouvelles données révélées par l’«Annuaire des statistiques de l’Église», du Vatican. Celles présentées ici ont été arrêtées au 31 décembre 2011. Pour les chiffres suisses, nous avons choisi de reproduire une série de tableaux présentés en 2013 par l’Institut suisse de sociologie pastorale[2].
Le 2 avril, la Cour Suprême d’Israël a ordonné la suspension des travaux du mur de séparation à Cremisan, près de Bethléem. Cette décision a été saluée comme une victoire par la communauté chrétienne du pays. “C’est la victoire de tout le monde : des Palestiniens et de la communauté chrétienne bien entendu, qui ont ainsi sauvé leurs oliviers et leurs vignes, mais c’est aussi une victoire de la partie démocratique d’Israël qui, si la sentence avait autorisé la construction, aurait sombré dans une dérive difficile à remédier. Et enfin, c’est une victoire de l’espoir, parce que ce à quoi nous avons assisté hier prouve qu’il n’est pas complètement mort”. Tel est le cri du cœur du Père Mario Cornioli, prêtre Fidei Donum à Beit Jala, contacté par l'agence Misna peu après la sentence rendue par la Cour Suprême d’Israël.
La Cour Suprême a imposé à l’armée israélienne d’étudier un parcours “alternatif” à celui initialement envisagé qui aurait donné lieu à l’expropriation de terrains agricoles de 58 familles palestiniennes et séparé le monastère des salésiens, producteurs du vin de Cremisan du couvent des salésiennes et de leur école, où sont actuellement inscrits 450 élèves palestiniens.
Ce jugement vient donc mettre le mot “fin” sur une longue bataille juridique, intentée aussi par l’Eglise catholique locale selon laquelle cette portion de mur n’avait le seul objectif que de relier les établissements israéliens de Gilo et de Har Gilo.
Don Mario insiste sur le fait que la décision de la Cour israélienne “est un signe d’espoir pour les Palestiniens qui ont vu bien peu de justice pendant toutes ces années mais c’est aussi un signe de grand espoir pour Israël même car il n’est jamais trop tard pour s’arrêter devant le gouffre de l’autodestruction vers lequel il va en continuant de construire des colonies et d’occuper les Territoires palestiniens et la vie des personnes”. (apic)
Après l’Egypte, c’est au tour de l’Inde à avoir annoncé l’achat d’avions Rafale français. Interrogé par le journal « La Croix », le jésuite Christian Mellon, membre du Centre de recherche et d’action sociale (Ceras), déclare que l’Eglise ne justifie des ventes d’armes qu’en cas d’impérieuse nécessité de défense. « L’Eglise considère qu’un homme de bonne volonté ne peut recourir aux armes ou exercer le métier de militaire qu’en cas de légitime défense. Toute autre utilisation d’armes est contraire à la morale chrétienne. » Il se réfère à un texte publié en 1994 par le Conseil pontifical justice et paix du Vatican, intitulé « Le commerce international des armes, une réflexion éthique ». Il y est écrit que « chaque Etat doit pouvoir justifier toute possession ou acquisition d’arme au nom du principe de la suffisance, au terme duquel un Etat peut posséder uniquement les armes nécessaires pour assurer sa légitime défense ». La seule question à se poser est donc : le pays acheteur fait-il face à une réelle menace par rapport à laquelle de tels avions sont nécessaires ? Reste à savoir si c’est le cas de l’Inde.
Pasteur Potter / WCCLe pasteur Philip Alford Potter, troisième secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises de 1972 à 1984, est décédé le 31 mars 2015 à l'âge de 93 ans, à Lübeck, en Allemagne. Son engagement fait de lui une personnalité de l'œcuménisme mondial.
Parmi les éléments les plus importants de son action, on peut retenir la poursuite de la campagne contre l'apartheid en Afrique du Sud et d'autres formes de racisme dans le monde, un vif débat sur la nature de la mission chrétienne post-coloniale, un témoignage coordonné pour la paix face aux tensions Est-Ouest et à la menace nucléaire, ainsi que l'exploration de nouvelles formes de spiritualité, de culte et de musique tirées des diverses traditions des Eglises.
L’autre grande œuvre du pasteur Potter est le développement du document théologique de consensus Baptême, Eucharistie, Ministère, dit de Lima, en vu de la réconciliation des Eglises. Comme l’a écrit dans choisir le jésuite Joseph Hug, « les circonstances et les réponses au document sont restées inconnues du public. Mais, de fait, le document servi de base à des accords de reconnaissance mutuelle entre Eglises, spécialement par rapport au baptême. Par contre, les propositions d'Eucharistie et de Ministère n'ont été que très partiellement acceptées par les Eglises, notamment les Eglises réformées de Suisse. »
Bio expres
Né en 1921 en République dominicaine d'une mère protestante et d'un père catholique, Philip Potter s'engage très jeune dans l'Eglise comme laïc puis comme pasteur de l’Eglise méthodiste. Il participe à la Conférence mondiale de la jeunesse chrétienne, à Oslo, en 1947. Puis il parle au nom de la jeunesse lors des deux premières assemblées du Conseil œcuménique des Eglises (COE) à Amsterdam en 1948 et Evanston dans l'Illinois, aux Etats-Unis, en 1954.
Philip Potter vient à Genève en 1954 pour travailler dans le département de la jeunesse du COE. Puis il rejoint en 1960 l'équipe de la Société missionnaire méthodiste (Methodist Missionary Society) à Londres, en tant que secrétaire pour l'Afrique de l'Ouest et les Caraïbes. En parallèle, il est président de la Fédération universelle des associations chrétiennes d'étudiants (World Student Christian Federation) de 1960 à 1968. En 1967, Philip Potter revient à Genève au COE en tant que directeur de la Commission de mission et d'évangélisation, puis il succède à Eugene Carson Blake au poste de secrétaire général en 1972, poste qu'il conserve jusqu'en 1984.
La publication du livre Aimer c’est tout donner a suscité quelques questions. Une de celles qui a retenu mon attention a été : « A quoi servent ces hommes et ces femmes ? » J’avais déjà entendu une remarque semblable à la sortie de la projection du film Le Grand Silence, qui présente la vie des chartreux, ces moines ermites qui vivent dans des lieux inaccessibles et ne cherchent qu’à se donner à Dieu, dans la solitude. Mis à part le fait que cette question peut se poser pour toute vie, je trouve intéressant de s’y pencher.
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La publication du livre Aimer c’est tout donner[1] a suscité quelques questions. Une de celles qui a retenu mon attention a été : « A quoi servent ces hommes et ces femmes ? » J’avais déjà entendu une remarque semblable à la sortie de la projection du film Le Grand Silence,[2] qui présente la vie des chartreux, ces moines ermites qui vivent dans des lieux inaccessibles et ne cherchent qu’à se donner à Dieu, dans la solitude. Mis à part le fait que cette question peut se poser pour toute vie, je trouve intéressant de s’y pencher.
François Gachoud, Comment penser la résurrection
Essai philosophique, Paris, Cerf 2014, 208 p.
François Gachoud fait œuvre de philosophe autour d’une question qui, finalement, relève de la foi, en convoquant pour l’essentiel le philosophe Michel Henry (1922-2002) pour discuter de deux choses : de la nature du corps vivant et de la visibilité du corps ressuscité. C’est dire qu’il s’appuie sur une « phénoménologie non intentionnelle » (une théorie qui identifie l’être d’une chose et son apparaître), pour dépasser le dualisme platonicien corps-matière/âme-esprit dans une dualité corps/chair. Il confère ainsi à la « chair » la dignité d’un espace de « manifestation » de la vie plénière du Sujet.
Sedulius, Le chant de Pâques
Poème pascal - Prose pascale
traduction de Bruno Bureau, Paris, J.-P. Migne 2013, 370 p.
Le Poème pascal de Sedulius a parfois été jugé par les critiques comme purement et simplement illisible. Pourtant, pendant plus de dix siècles, la valeur de ces textes ne s’est pas démentie et les lecteurs médiévaux qui les portaient au pinacle n’étaient sans doute pas moins intelligents que nous le sommes aujourd’hui.
Pour goûter à ce Poème, il nous faut changer notre regard et rejoindre celui des hommes de l’Antiquité tardive, dont nous admirons les créations en mosaïque et les magnifiques compositions symboliques - de l’arc de Sainte-Marie Majeure par exemple (Rome) - ou encore goûter à l’art de la miniature.
On ne sait pas exactement quand est né Sedulius. Sans doute au début du Ve siècle. Il commence par mener une vie de laïc, apprend la philosophie en Italie, puis rejoint une communauté à Liège pour une vie de prière et de contemplation, où il se plonge dans ses travaux poétiques. C’est un fin lettré, un professionnel des études littéraires, grand connaisseur de Virgile et de Lucain, désireux de bien faire comprendre combien la révélation chrétienne va au-delà de la connaissance que les païens peuvent avoir de la vérité.
Malheureusement, il n’a jamais précisé clairement dans quelles circonstances et pour quel usage il a composé son Poème. On a pu penser qu’il le destinait à l’enseignement des enfants ou des adolescents chrétiens, ou encore à l’approfondissement de la foi des adultes.
Le poète insiste sur la perfection de la création originelle de l’homme, mais il le fait pour souligner que cette perfection lui est rendue par l’action salvatrice du Christ. Pour lui, les miracles du Christ témoignent de sa nature divine. La christologie avait atteint à cette époque un très haut degré de spécialisation, qui dépassait la plupart des fidèles.
Sedulius est remarquable, il ne montre aucune hostilité contre les juifs et son originalité, exempte des préjugés de son temps, mérite d’être soulignée. Le livre premier parle des miracles de l’Ancienne Alliance. Le deuxième de l’Annonciation, de la naissance du Christ, de son enfance et du début de sa vie publique. Les troisième et quatrième décrivent la vie publique, les miracles, les rencontres. Le cinquième, la mort et la résurrection.
La deuxième partie de cet ouvrage reprend le Poème, mais est écrit en prose. Relevons le travail immense de traduction de Bruno Bureau, professeur de langue et de littérature latines à l’Université Jean Moulin - Lyon 3.
Entre les femmes et François, l'entente se veut cordiale et le respect réciproque. C'est du moins ce qui semble ressortir de ses interventions concernant la place de la gent féminine dans l'Eglise qu'il imagine volontiers plus importante à l'avenir. Mais sa compréhension des désidératas des femmes est-elle à la mesure de leurs attentes ? Le Père Thomas Reese sj dresse les atouts et les failles qu'il imagine au Saint-Père pour appréhender l'Eglise au féminin.