Pierre Desorgues

Tunis février 2015, manifestation anti Ennahda ©Pierre DesorguesLe passage d’une révolution populaire à l’établissement d’une démocratie se déroule rarement sans heurts ou tâtonnements, et exige la vigilance de la société civile. Rien d’étonnant à ce que, six ans après, la Révolution du jasmin, le mécontentement de la population civile persiste en Tunisie. La jeune démocratie subit l’épreuve du feu, affrontant de multiples difficultés sociales et politiques.

Pierre Desorgues est un spécialiste de la Tunisie, où il a résidé durant la révolution du jasmin. Il travaille pour TV5Monde. Il a écrit plusieurs articles sur la Tunisie pour choisir, à découvrir sur notre site.

 

lundi, 08 août 2016 14:25

Cinq ans après, un Nobel

Cinq ans après la « révolution de jasmin », la démocratie tunisienne reste fragile, chancellant sous les coups du terrorisme djihadiste. La remise officielle, le 10 décembre 2015, du prix Nobel de la paix au Quartet - quatre organisations de la société civile tunisienne - constitue un motif d’espoir pour le jeune pays. Le comité Nobel récompense notamment le dialogue qui a eu lieu entre les organisations laïques et le mouvement issu de l’islam politique. Une première dans le monde arabe.

Des récentes élections législatives en Tunisie, les médias ont surtout retenu le succès du parti antiislamiste Nidaa Tounes. Parmi les objectifs annoncés de celui-ci, la sauvegarde des droits de la femme. Pourtant, près de quatre ans après la chute de Ben Ali, l’intégration des femmes dans le jeu politique et l’égalité de traitement dans le monde du travail laissent toujours à désirer. Témoignages.

Abdelfattah Mourou est l'un des principaux artisans de l'islam politique en Tunisie. Cet avocat a cofondé Ennahda en 1981, avec Rached Ghannouchi. Il est aujourd'hui vice-président du mouvement politique, dont il commente l'expérience au pouvoir.

Abdelfattah Mourou nous reçoit dans sa villa cossue de la Marsa, non loin de Tunis, où il vit avec toute sa famille. Sa fille, non voilée, nous accueille. Elle vient de fonder un fonds de placement en finance islamique. Le cadre familial reste très éloigné des clichés véhiculés sur les islamistes.

Pierre Desorgues : Ennahda a dirigé le gouvernement pendant près de deux ans. Cette expérience est perçue de manière très négative par une majorité de Tunisiens. Comment expliquez-vous cet échec ?

mercredi, 04 juin 2014 16:59

Islam politique. L'expérience tunisienne

L'incertitude reste totale en Tunisie. Le parti islamiste Ennahda, aux affaires depuis deux ans, s'était engagé à quitter le pouvoir avant la fin du mois d'octobre. Mais il refuse pour l'instant de céder. Un nouveau gouvernement, composé essentiellement de technocrates, devrait prendre le relais, avec pour objectif de redresser la situation économique.

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