«Un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup y ramène.» Cette citation de Louis Pasteur est souvent évoquée pour défendre l’idée que le progrès des connaissances scientifiques amènerait inéluctablement un retour vers la religion. Elle prend le contrepied de l’idée, tout aussi répandue, que le savoir scientifique écarterait nécessairement toute référence à quelque transcendance. Les choses sont évidemment plus complexes.
Agrégé de physique, François Euvé enseigne à la Faculté de théologie du Centre Sèvres, dont il a été doyen de 2005 à 2012. Il a écrit ou co-écrit nombre d’ouvrages relatifs aux rapports entre les religions et les sciences, comme La science, l’épreuve de Dieu? (Salvator, 2022) et Dialogue sur l’histoire, la religion et les sciences (CNRS éditions, 2019).
La remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) le 5 octobre a fait l’effet d’une bombe. Cette déflagration de vérité devra s'accompagner de changements profonds dans l’Église si on ne veut pas qu'elle se retrouve réduite à portion congrue. Le lancement par le pape du «synode sur la synodalité» tombe à pic, offrant à chacun l'opportunité de faire entendre sa voix et ses propositions de réforme. François Euvé sj, directeur de Études, dresse le bilan de ce désastre.
Depuis l’Antiquité grecque, la recherche de la vérité est de l’ordre d’un dévoilement. «Nature aime à se cacher», proclamait Héraclite. Il y a un jeu subtil entre ce que l’on peut voir et ce qui reste caché à l’œil nu. Une frontière que la science fait sans cesse reculer, relativisant la notion même de «voir le monde».
Physicien et théologien, François Euvé est enseignant au Centre Sèvres. Il est un spécialiste du dialogue sciences et foi (Sciences, foi, sagesse. Faut-il parler de convergence ?, Ivry-sur-Seine, Atelier 2004) et de Teilhard de Chardin (Pour une spiritualité du cosmos. Découvrir Teilhard de Chardin, Paris, Salvator 2015).
Le rapport que nos sociétés ont au passé, au présent et à l’avenir évolue au fil des siècles, influençant nos lectures de l’histoire. Ce que nous appelons réforme et révolution renvoie toujours à des notions de continuité ou de rupture du temps. L’historien François Hartog, de l’École des hautes études en sciences sociales de Paris, consacre ses travaux actuels aux formes historiques de temporalisation. [1] Il nous livre son analyse.
Physicien et théologien, François Euvé est enseignant au Centre Sèvres. Il est un spécialiste du dialogue sciences et foi (Sciences, foi, sagesse. Faut-il parler de convergence ? Ivry-sur-Seine, de l’Atelier, 2004) et de Teilhard de Chardin. Cet article est paru dans la revue Études de janvier 2017.
Sorti en Suisse en janvier, Silence de Martin Scorsese intrigue et interroge sur le rôle des premiers prêtres en mission en Asie. Pour le Compagnie du Jésus, ce film revêt un intérêt particulier puisqu’il relate l’histoire de deux prêtres qui, au Japon, tentent de retrouver leur mentor, le Père Ferreira sj, disparu alors qu’il cherchait à répandre les enseignements du catholicisme. Les deux jeunes jésuites y découvrent un pays où le christianisme est décrété illégal, ses fidèles persécutés. Et leur foi sera mise à rude épreuve.
Rédacteur de la revue America magazine, le Père James Martin sj a rencontré Martin Scorsese qui n’hésite pas à parler de son film comme l’un des plus intimes de sa carrière. Un réalisateur qui, marqué par la figure d’un jeune prêtre de son quartier, le Père Principe, avait un temps le projet de devenir prêtre et même missionnaire. Nous proposons la traduction de leur passionnant entretien, juste après l’introduction historico-analytique de François Euvé sj, rédacteur en chef de la revue jésuite Études dans lequel l'interview de Sorsese par Martin vient de paraître.