Le candidat démocrate pour la présidentielle américaine du 3 novembre, Joe Biden, a intégré dans son programme une augmentation de la fiscalité sur les hauts revenus. Une mesure qui répondrait aux importantes baisses d'impôts concédées par Donald Trump aux plus riches, dans la droite ligne du mouvement amorcé par Donald Reagan en 1981. Pour des questions pragmatiques, deux économistes français de l'Université de Berkeley, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, ont remis en question ce système fiscal. Leur livre a eu un certain retentissement aux États-Unis et a été traduit en français ce printemps. L'économiste jésuite Étienne Perrot y revient.
La doctrine du Réformateur a nourri bien des diatribes touchant le rapport-au-monde de l’être humain, du chrétien et du saint. D’une riche compilation de citations et de références, le professeur de l’Université de Genève tire quelques points saillants sous le terme controversé d’«éthique».
François Dermange
L’éthique de Calvin
Genève, Labor & Fides 2017, 320 p.
L’argent fait-il le bonheur? Non, bien sûr! C’est bien connu. Un doute cependant surnage. Outre la sécurité, le confort, voire les plaisirs éphémères qu’il permet d’acquérir, n’offre-t-il pas la liberté et la reconnaissance sociale dont chacun a fondamentalement besoin pour se sentir heureux?
Étienne Perrot sj, économiste, est professeur invité à l’Université de Fribourg. Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’argent et le discernement managérial, dont Refus du risque et catastrophes financières (Paris, Salvator 2011, 296 p.).
Éco, c’est bien sûr l’abréviation d’économie; Co, celle de Coronavirus. Quelle est l’incidence de la pandémie de coronavirus sur l’économie? Certaines conséquences se sont déjà fait sentir, d’autres sont à venir. Restent les plus profondes, me semble-t-il, mais peut-être pas les plus durables: celles d’ordre culturel, voire spirituel. Elles peuvent avoir une incidence favorable, non plus sur l’économie, mais sur notre société dans son rapport au monde.
À la différence de la crise de 2008 où les errements de la finance mondialisée se sont répercutés, d’abord sur le commerce, puis sur la production, mettant finalement au chômage des millions d’employés de par le monde, la crise du coronavirus, elle, a frappé en premier lieu les servants de la machine économique.
Debout, le petit enfant hésite, mais marche avec assurance parce qu’il sait que, s’il tombe, ce sera dans les bras de sa maman ou de son papa. Comme ce petit, nous avons moins peur lorsque nous sommes «assurés» contre les risques de chute, même si nous comptons moins sur les relations personnelles que sur notre État de droit, ses assurances sociales et son système financier qui permet d’amortir les chocs économiques. Douce illusion.
Étienne Perrot sj, Lyon, économiste, est professeur invité à l’Université de Fribourg. Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’argent et le discernement managérial, dont Refus du risque et catastrophes financières (Paris, Salvator 2011, 296 p.)